Georges Tatum est malade.
Diagnostiqué schizophrène, il est harcelé par d'incessants
cauchemars obsessionnels et souffre d'une très importante amnésie.
Enfermé dans un institut spécialisé, les médecins le pensent
guéri et décident de lui rendre sa liberté. La première chose que
fait Georges est de longer les rues moites des quartiers chauds de la
ville. Après avoir assisté à un strip-tease dans un peep-show
miteux, il est victime d'une crise d'angoisse et s'effondre au sol.
Une fois remis sur pieds,
il prend un bateau qui se dirige vers la Floride, pays de son
enfance. Là-bas, il commet son premier meurtre... enfin, pas
vraiment puisque tout petit déjà, il a tué ses parents à coups de
hache. La raison pour laquelle il s'est retrouvé interné dans un
hôpital psychiatrique.
Georges Tatum n'est donc
pas guéri. D'ailleurs, rien ne nous met en condition pour nous faire
croire le contraire. Toujours harcelé par d'épouvantables
cauchemars, on se doute bien que le héros de Cauchemars à
Daytona Beach (titre français largement plus efficace que
l'original sobrement intitulé Nightmare) ne va pas se
contenter de rendre visite à de vieux amis. Un titre qui a sans
aucun doute marqué toute une génération. Celle des années
quatre-vingt, des vidéoclubs, des cassettes VHS aux slogans aux
accroches avantageant des films parfois monstrueusement nuls. Auréolé
du statut d’œuvre culte, Cauchemars à Daytona Beach
l'est-il
vraiment ? Ou bien ne s'agit-il en réalité que d'une bande
horrifique lorgnant sur les grands classiques du genre sans jamais
parvenir ni à les surpasser, ni même à les égaler ?
Et
bien, un peu des deux sans doute. Car s'il est justement l'objet d'un
tel culte, Cauchemars à Daytona Beach ne
l'a fort probablement pas obtenu grâce à d'éventuelles qualités
scénaristiques. En effet, le film de Romano Scavolini se révèle
mauvais. A tel point qu'il est difficile de tenir jusqu'au bout sans
fermer l’œil un seul instant. Il faut savoir qu'à l'époque où
je l'ai découvert, c'est à dire dans les années quatre-vingt, il y
a donc presque trente ans, la seule façon de le dénicher était de
louer la cassette vidéo dans l'un des vidéoclubs du coin, pas très
loin des pornos qui encombraient les rayons fréquentés par de vieux
vicelards en imperméables beiges (!?). A l'époque, la version
proposée était écourtée de quelques minutes. Pour les amateurs de
gore, évidemment, les plus importantes. Déjà que le film était
lent et d'un insondable ennui, il fallait ouvrir très grands les
yeux pour y déceler quelques rares résidus d'hémoglobine
(l'excellent C.H.U.D dont
les effets-spéciaux furent réalisés par le génial Tom Savini
connut lui aussi des coupes sévères à l'encontre de plans
gratinés).
C'est
pour quoi, presque trente ans plus tard, j'ai enfin pris la décision
de le voir à nouveau, mais cette fois-ci, dans sa version uncut.
Une vraie version uncut,
dont les rajouts sont significatifs en terme de scènes sanglantes
puisque certains passages manquant dans la version expurgée nous
montrent cette fois-ci tout ce qui a pu faire la réputation d'un
film qui n'en méritait pas autant, version uncut
comprise. Pour celles et ceux qui voudraient découvrir ce monumental
étron cinématographique, il serait, avant toute chose, intéressant
de lire les quelques phrases qui suivent, inspirée d'un court
article trouvé sur le net :
MÔssieur
Scavolini lui-même aurait prétendu dans une interview que le
cinéaste italien Dario Argento, mondialement connu, et grand maître
es-gialli, l'aurait plagié lors d'une scène montrant une victime se
baisser en avant et livrant à l’œil de la caméra, le tueur caché
dans son dos. Alors, je ne sais pas de quelle œuvre d'Argento
Scavolini tient ses propos, mais je rappellerais à sa majesté
Scavolini qu'un an avant lui, les géniaux William Lustig et Joe
Spinell avaient déjà trouvé cette ingénieuse technique pour le
cauchemardesque Maniac,
réalisé par le premier et interprété par le second. Quand à se
vanter d'avoir mis la main sur un chef-opérateur de Fellini pour son
film, lorsque vous aurez le loisir de découvrir Cauchemars
à Daytona Beach,
vous risquez de rire doucement au vu de la pauvreté des images. Je
ne préciserai rien de ce qu'a pu affirmer Romano Scavolini
concernant les immense Steven Spielberg et John Carpenter, mais ce
gars-là, je vous le dis, est vraiment, vraiment perché (prétentieux
avez-vous dit?).
Si
Cauchemars à Daytona Beachest
mauvais, c'est d'autant plus regrettable que l'acteur principal
interprétant le rôle de Georges tatum (Baird Stafford) est lui, par contre, tout à
fait saisissant. Et même.... carrément... flippant. Totalement
habité par son personnage, il n'hésite pas à donner de sa personne
pour rendre son personnage plus effrayant encore que le thème
principal du film. Quand au reste, mieux vaut s'asseoir dessus que
d'avoir à en discuter. A noter que le doublage français est
affreux, ce qui n'arrange évidemment rien aux affaires de Romano
Scavolini qui, cependant, semble avoir une très haute estime de son
film, et de lui-même d'ailleurs...
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