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samedi 23 novembre 2019

Total Recall de Paul Verhoeven (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆



Dans cet article, nous allons aborder l’œuvre de Paul Verhoeven et non la sombre merde sortie vingt-deux ans plus tard sous l'étiquette de ''remake''. On n'évoquera donc pas Total Recall Mémoires Programmées, la chose réalisée par Len Wiseman sortie l'année dernière qui me laissa autant d'impressions positives qu'un lendemain de cuite beaucoup trop arrosée mais bien celui que réalisa l'illustre néerlandais qui m'a toujours paru beaucoup plus intéressant hors science-fiction (même si j'apprécie encore son Robocop sorti en 1987 et vu à l'époque sur grand écran). Plus fan de Turks Fruit, de Soldaat Van Oranje, de Spetters ou de De Vierde Man que de Basic Instinct (que je n'arrive décidément pas à regarder jusqu'au bout) ou Starship Troopers (suis-je le seul à trouver ce film absolument indigeste?), j'ai une position ferme vis à vis des longs-métrages de science-fiction de Paul Verhoeven : Robocop, Total Recall et même Hollow Man sont du domaine du land art éphémère. Très bons sur le coup, mais très vite périssables.

Après avoir passé un très agréable moment à l'époque de sa sortie, je m'en souviens comme si c'était hier, revoir Total Recall aujourd'hui m'a laissé aussi froid que lorsque je pu redécouvrir Robocop. Est-ce une impression ou tout y transpire le factice ? Je veux bien que la science-fiction d'alors avait des contraintes qui n'existent plus aujourd'hui alors que les images de synthèses n'ont plus de secrets pour leurs concepteurs, mais le film de Paul Verhoeven m'a paru comme une interprétation sinon théâtrale du point de vue du jeu de ses acteurs, du moins au niveau des décors. C'est pourtant bien du pur Schwarzy que nous proposait là le cinéaste néerlandais. Pourtant, il me semble, que Terminator, Commando, Le Contrat ou Predator bien entendu vieillissent beaucoup mieux.

C'est d'autant plus dommage pour Total Recall qu'il véhicule des idées fondatrices que l'on retrouve désormais dans pas mal de dystopies cinématographiques. Même si le scénario de Ronald Shusett, Dan O'Bannon et Gary Goldman à partir de la nouvelle Souvenirs à Vendre de Philip K. Dick n'évoque pas le clonage, il demeure une certaine ressemblance entre les aventures vécues par Arnold Schwarzenegger qui incarne ici le double rôle de Douglas Quaid et Hauser avec certains longs-métrages qui évoquent la présence de clones prenant la place de leur ''double original'' dans la société. Sauf qu'ici, le point de vue est différent puisque Paul Verhoeven sème le trouble en invoquant les pratiques d'une société (Rekall) qui permet à ses clients d'obtenir de faux souvenirs. Et puisque le rêve de notre héros est ''d'aller faire un tour sur Mars'', pourquoi ne pas confier à cette société l'implant de souvenirs puisque sa compagne refuse, elle, d'y mettre les pieds ? Sauf que des conséquences imprévues vont se glisser dans cette machinerie a priori parfaitement huilée...

Total Recall reste certes, un bon film de science-fiction. Sans doute pas aussi mature qu'on aurait aimé (on est tout de même souvent plus proche du film d'action) mais reconnaissons-lui le pouvoir de nous tourner la tête avec cette histoire de double personnalité qui le range dans la catégorie des films paranoïaques. Deux ans avant le sulfureux Basic Instinct, Paul Verhoeven emploiyait ici une Sharon Stone pas du tout désagréable à regarder défiant de sa blondeur, la brune et tout aussi séduisante Rachel Ticotin. Dans le rôle du bon gros pourri, nous retrouvons l'acteur Ronny Cox sur lequel s'était déjà fait la main Paul Verhoeven trois ans auparavant avec Robocop. À ses côtés, le toujours excellent Michael Ironside en personnage beaucoup moins sympathique que le Ham Tyler de la mythique série de science-fiction V. On pourrait citer également toute une galerie de personnages secondaires dont des mutants aux maquillages très convaincants. D'abord entre les mains de David Cronenberg, c'est finalement au réalisateur néerlandais qu'échoue la difficile mission d'adapter la nouvelle de Philip K. Dick. Véritable phénomène à l'époque de sa sortie, Total Recall accuse, je trouve, le poids des années. La direction artistique de José Rodríguez Granada et James E. Tocci et les décors de William Sandell sonnent faux. Ceux de Venusville ressemblent à une galerie marchande et brillent parfois de couleurs outrageusement décalées avec le contexte plutôt noir du récit. Après, tout ceci n'est qu'une histoire de goût. Malgré tout, Total Recall demeure un classique de science-fiction/action à la gloire d'Arnold Schwarzenegger, bien meilleur que l'immonde remake réalisé des décennies plus tard...

1 commentaire:

  1. Totalement d'accord, les effets spéciaux ont mal vieilli. Cela reste une partie de mon adolescence, donc à haute valeur nostalgique... Et Sharon, évidemment (un peu avant "Basic Instinct", l'un de mes films favoris).

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