Payés 112 000 yens de
l'heure, dix personnes qui ne se connaissent pas acceptent de
participer à une expérience durant une semaine complète dans un
complexe souterrain dont seuls deux d'entre eux ressortiront vivants.
Surveillés vingt-quatre heures sur vingt-quatre par un système
vidéo et par une machine robotisée qui veille à ce que chacun ait
réintégré sa chambre au moment du couvre-feu, Yoshi, Sawako,
Sousuke, Munehiro, Yudai, Rikuhiko, Wakana, Shoko, Miya et Yukito
forment ce groupe de dix individus de milieux et de caractères
différents. Le premier et plus âgé d'entre eux a perdu son fils
après qu'il ait participé avant lui à cette même expérience
tandis que Sawako a fait parler d'elle pour avoir maltraité des
enfants dans sa fonction de directrice d'établissement scolaire.
Tous ont plus ou moins besoin de cet argent. De l'ancienne suicidaire
qui veut pouvoir payer l'opération de son fils au jeune couple qui
veut pouvoir profiter de la vie, se marier tout en vivant grâce à
de confortables moyens. Chaque chambre renferme un coffre avec à
l'intérieur, une arme différente. Celui de Rikuhiko, le personnage
principal de Inshite Miru: 7-Kakan no Desu Gemu traduit
chez nous sous le titre TV Show,
révèle notamment la présence d'un tisonnier-massue. Lorsque dès
le lendemain matin est découvert dans le couloir qui mène aux
chambres le corps de l'un d'eux criblé de balles, chacun y va de sa
suspicion, de ses manigances ou de ses objections. Il faut faire vite
car non seulement ce meurtre risque de mener les neufs participants
restant à leur propre perte, mais l'identification de l'assassin
peut permettre à celui qui résout le meurtre de doubler la somme d'argent
qu'il récoltera au cas où il sera l'un des deux survivants de
l'expérience...
La
marchandise ne nous trompe pas sur son contenu, ou si peu, ni la
principale source d'inspiration du réalisateur Hideo Nakata qui
abandonne ici ses fantômes chevelus (Ringu,
Honogurai Mizu no Soko Kara
et consorts) pour une intrigue proche des romans de l'écrivain
britannique Agatha Christie et notamment de Ten
Little Niggers publié
pour la première fois en 1939 auquel font écho les dix petites
statuettes placées autour d'une table ronde et les propos tenus par
l'un des personnages. Chacun d'entre eux arborant des traits de
caractère différents, on pouvait s'attendre à un jeu de massacre
délirant en vase clos et aseptisé mais après un premier tiers
prometteur constituant une sorte de parodie sanglante des
télé-réalités enfermant durant des mois leurs protagonistes,
Inshite Miru: 7-Kakan no Desu Gemu
s'avère à la longue beaucoup moins ambitieux que sur le papier.
Alors que le long-métrage frôle l'indigestion avec ses cent-six
minutes quant la suppression d'une bonne vingtaine de minutes lui
aurait insufflé une bonne dose d'énergie, l'intrigue n'est
finalement pas aussi passionnante qu'elle aurait dû l'être. La faute
à un scénario qui s’appesantit parfois trop sur les sentiments
des uns et des autres et certainement pas assez sur l'affirmation de
certains caractères. Si la résolution laisse entendre qu'il n'y a
non pas un seul tueur mais plusieurs aurait pu donner lieu à un
climax délirant, les explications sont plus ou moins convaincantes.
Quant au rôle tenu par l'un des personnage féminins au sein du
groupe, dès les premières instants lors de sa rencontre avec
Rikuhiko, on devine déjà la véritable identité qui se cache
derrière ce visage angélique. Bien que Inshite
Miru: 7-Kakan no Desu Gemu
ne soit pas totalement raté, on est loin de l'idée que l'on pouvait
se faire d'un jeu de massacre en lieu clos orchestré par l'un des
grands maître de la J-Horror.
Le film de Hideo Nakata est donc un semi échec...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire