Produit par la société
de production Orion Pictures, Monkey Shines,
connu chez nous sous le titre Incidents de
Parcours
est le onzième long-métrage du cinéaste originaire de Pittsburgh
George A. Romero. Surtout connu des fans de cinéma d'épouvante et
d'horreur pour avoir signé l'une des plus fameuses sagas
''zombiesques'' dont seuls les trois premiers (La
Nuit des Morts-Vivants,
Zombie
et Le Jour des Morts-Vivants)
peuvent s'estimer être des chefs-d’œuvre du genre, George A.
Romero ne s'est pas seulement contenté de réveiller les morts mais
s'est toujours efforcé à alimenter les amateurs de cinéma
d'horreur. Entre les deux premiers volets de sa saga, il proposa
notamment un brouillon servant de base à Zombie
avec The Crazies,
réalisa une œuvre étonnante sur le thème du vampirisme avec
Martin,
puis plus tard, il mis en scène une anthologie du fantastique et de
l'horreur avec l'excellent Creepshow,
puis juste après le troisième volet ''zombiesque'', signa ce très
inattendu Incidents de Parcours.
L'histoire
d'Allan Mann, jeune et séduisant étudiant en droit qu'un accident
de voiture va condamner à vivre dans un fauteuil roulant. Entouré
d'une aide médicale retors (Christine Forrest), d'une mère
envahissante (Joyce Van Patten) et de la séduisante Melanie Parker
(Kate McNeil), c'est pourtant peut-être grâce à son ami Geoffrey,
un chercheur qui étudie le comportement des singes, qu'Allan va
pouvoir retrouver un semblant d'existence normale. En effet, Geoffrey
travaille sur un sérum injecté à de jeunes capucins à partir d'un
cerveau humain. Cette substance permet à ses petits primates de
développer une certaine forme d'intelligence. Convaincu qu'Ella,
l'un de ses petits protégés, est prête à ''servir la cause'', il
la confie à son ami Allan qui, non content d'être aidé par
l'infirmière Maryanne Hodges est désormais accompagné d'Ella qui
l'aide dans toutes les tâches quotidiennes. Bientôt, entre Allan et
la petite guenon, c'est l'amour fou. À tel point qu'Ella finit par
ne plus supporter la moindre présence étrangère. Capable de
ressentir l'état d'esprit de son nouveau propriétaire, elle agit en
fonction des humeurs de son maître. Allan ne supporte plus la
perruche de l'infirmière ? Ella s'en empare et la tue. Sa mère
est un peu trop envahissante ? Ella se charge de son cas. Car
plus que le petit singe dressé pour aider le tétraplégique, Ella
voue une passion irraisonnée et exclusive pour son maître...
Georges
A. Romero change ici de thème, mais pas vraiment de registre. Et
même s'il n'a plus aucune raison de faire appel aux services du
spécialistes des effets gore Tom Savini, Incidents
de Parcours
est bien un film d'horreur. Ou plutôt, d'épouvante. Car le
réalisateur également responsable du scénario adapté du roman
éponyme de Michael Stewart ménage un suspens contant. Surtout lors
du dernier acte. Le film repose sur la relation entre l'homme, cloué
sur son fauteuil et impuissant à se défendre, et cette adorable
petite créature qui peu à peu se mue en un monstre à taille
réduite mais aux ressources insoupçonnées. George A. Romero évoque
la vivisection et ses dérives et bien des années avant 27
Jours plus Tard
de Danny Boyle, en conclue des conséquences tragiques. Il imagine
pour cela, un chercheur un peu fou, à l'image du Docteur Matthew
''Frankenstein''
Logan incarné par Richard Liberty dans Le Jour
des Morts-Vivants
et qui trouve ici son pendant à travers celui de Geoffrey Fisher
qu'incarne John Pankow. L'une des grandes forces de cet Incidents
de Parcours,
c'est la petite guenon Ella (Boo de son vrai nom). Elle campe aux
côtés de l'acteur Jason Beghe un duo touchant. Et même, dans son
inexorable et définitive conclusion, même après tout ce qu'elle a
fait endurer à Allan et aux siens, on reste touchés par la
disparition de ce petit animal qui durant plus d'une heure et trente
minutes a su se faire aimer, même des spectateurs. George A. Romero
signe une œuvre tantôt oppressante, tantôt touchante et d'une
manière générale, diablement efficace...
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