Après Maurice Tourneur en 1913, Émile Chautard en 1919, Marcel
L'Herbier en 1930, Henri Aisner en 1949, Jean Kerchbron en 1965 et
Jean-Jacques Vierne en 1983, le cinéaste français Bruno Podalydès,
celui-là même qui met habituellement en scène son frère Denis,
acteur de la plupart de ses œuvres, est le dernier en date à avoir
adapté le célèbre roman éponyme de Gaston Leroux, Le
Mystère de la chambre jaune.
Si l'on a d'abord la sensation d'être face à un épisode des
Brigades du Tigre,
des Cinq Dernières Minutes
ou même du célèbre Commissaire
Maigret,
on est très vite rassuré par la grande maîtrise de Bruno Podalydès
qui fait d'une œuvre policière un divertissement grand public à la
construction diaboliquement intelligente.
Afin
de donner corps à une intrigue digne des meilleurs écrits d'Agatha
Christie, le cinéaste s'entoure d'interprètes de haut vol. A
commencer bien sûr par son propre frère Denis, accompagné d'une
impressionnante brochette dont Jean-Noël Brouté, Claude Rich,
Pierre Arditi, Olivier Gourmet (savoureux), ou encore l'immense
Michael Lonsdale, qu'il enferme
durant le tournage dans le château de Villemolin, lieu unique ayant
servi de décor au film.
Quant à l'intrigue, quelle est-elle ? Et bien il s'agit d'une
enquête menée parallèlement aux investigations de l'inspecteur
Frédéric Larsan, par le journaliste Joseph Rouletabille, et de son
fidèle ami, le photographe Sainclair, au château du Glandier dans
l'une des chambres duquel une tentative de meurtre a faillit coûter
la vie à la fille du Professeur Stangerson, Mathilde. Toute la
question étant de savoir qui a tenté de tuer la jeune femme bien
sûr, mais aussi de découvrir par quel ingénieux moyen l'assassin a
quitté la chambre de la victime fermée de l'intérieur sans
qu'aucun des témoins présents ne s'aperçoive de sa présence...
Outre
l'intérêt que l'on porte à l'enquête menée par le héros de
cette histoire, Le Mystère
de la chambre jaune est
surtout une irrésistible comédie servie par des acteurs de talents.
Si dans l'esprit, le cadre, l'époque et l'approche semblent avoir
quelque peu vieilli, le film compte quelques scènes d'anthologie
dont celle de l'horloge n'est pas des moindre. Voir l'assistant de
Rouletabille se battre avec sa planque
provoque un rire irrépressible.
Dans
le paysage cinématographique français, Bruno Podalydès ne se
départit jamais de cette constante qualité qui fait un tout de son
œuvre dans sa très large majorité (pour ne pas dire la totalité).
Ceux qui aimaient déjà le cinéma de l'auteur de Liberté-Oléron
et
ceux qui lui demeurent toujours fidèles, et ce jusqu'à son dernier
long-métrage à ce jour (Comme
Un Avion)
tomberont
forcément sous le charme de ce Mystère
que seul l'excellent Denis Podalydès parviendra à résoudre...
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