Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 30 septembre 2017

1000 !!!

Pour ce millième article sur Cinémart, j'avais tout d'abord envisagé de vous parler de mon polar français préféré. Une œuvre que je tiens en haute estime. Si haute d'ailleurs, que je le considère encore aujourd'hui comme le meilleur de sa catégorie. Ce film, c'est Mort un Dimanche de Pluie. Certains, et même sans doute beaucoup lui en préféreront un autre, et c'est tout à fait leur droit. J'ai débuté l'écriture de l'article consacré à ce film de Joël Santoni il y a des mois mais je l'ai arrêté, n'étant pas très content du travail que j'avais fourni à son sujet. Alors qu'il me faut généralement entre quinze et vingt minutes pour écrire un article et le publier, je butais là sur des considérations disproportionnées qui m'ont ôté toute envie de poursuivre son écriture. J'y reviendrai un jour. Ce jour où je serai prêt à vous livrer un article digne de ce chef-d’œuvre intemporel. J'ai ensuite pensé à travailler sur un glossaire du cinéma. Non exhaustif, le travail que j'ai fourni jusque là est, il me semble, beaucoup trop long pour qu'il apparaisse lors d'une seule et même publication. C'est alors qu'une idée quelque peu saugrenue m'est apparue. Retourner en arrière. Un voyage dans le temps. Jusqu'au 12 avril 2011, date à laquelle je publiais mon tout premier article sur Cinémart. Partant d'une page et d'un blog vierges, j'entamais la longue aventure qu'est devenu Cinémart depuis avec Maniac de William Lustig. Pourquoi ne pas revenir dessus ? Non pas sur l'article, mais sur le film ? Afin de boucler la boucle. Un article sensiblement différent puisqu'il ne s'agirait alors pas vraiment d'une critique mais plutôt d'une histoire, d'un conte, raconté aux grands enfants que nous sommes. Ceux qui me connaissent, je veux parler de ceux, en chair et en os, que je bassine quotidiennement en leur parlant cinéma (tandis qu'ils font de même lorsque je les entends parler football) savent que j'adore Maniac. Que je l'aime tant qu'il fait partie de la petite dizaine de films que j'ai dû voir plus d'une trentaine de fois. J'avais envie de lui prouver mon amour en revenant vers lui. Sans même me donner la peine de le revoir à nouveau. La dernière fois, c'était très certainement en 2014 ou 2015. C'est donc à travers ces souvenirs pas si anciens que cela que je vous propose de vivre l'aventure Maniac à travers le texte suivant. Certains oublis volontaires ou non seront forcément présents. De nombreux spoilers également. J'invite tous ceux qui n'ont jamais vu l’œuvre de William Lustig de ne pas lire cet article qui ne se concentre pas sur l'étude (ou si peu) des scènes clés mais ne fait que raconter l'histoire pas tout à fait complète de Frank Zito. Et par là même, de Joe Spinell, celui qui l'incarna si brillamment sur les écrans de cinéma...



Cauchemars
New-York, 1980. Une plage, en début de matinée. On entend les mouettes pousser leur cri. Pleurent-elles ? Rient-elles ? Quel néologisme évoquer devant ce triste chant qui ne parviendra pas à couvrir les cris de ce couple d'amoureux qui après avoir partagé un feu de camp, un baiser, et leurs bras respectifs, vont mourir sous les assauts d'un tueur en série ? Si l'ombre de Jason Voorhees et Michael Myers plane sur ces premières minutes, Maniac n'est cependant pas le slasher auquel il semble se référer. Frank Zito, lui, est une autre espèce de croque-mitaine. Plus réaliste qu'un tueur masqué survivant à d’invraisemblables coups de couteaux, fusils, marteaux et autre tronçonneuse, c'est le fils d'une mère monstrueuse. Torturé, bafoué, sans cesse réprimé, comment veut-on que d'une enfance aussi malheureuse éclose un homme suffisamment mûr pour être capable de faire la différence entre le Bien et le Mal ? Frank s'éveille d'un cauchemar terrifiant. Cet homme et cette femme qu'il vient de tuer dans son sommeil, ça n'est pas que l'expression nocturne d'un fantasme. Non, plutôt le souvenir d'un acte barbare accompli la veille. D'ailleurs, prenons-en pour preuve, les médias qui s'en feront très bientôt l'écho. Tombons-nous au bon moment lorsque survient cet événement incroyablement sanglant ? La radio, seule compagne de Frank et de ses mannequins de cire lorgnant les quatre coins de son minuscule studio de leur regard mort, diffuse une information dont l'importance est considérable. Un maniaque rôde, la nuit, et vient de faire ses premières victimes. Mais pas les dernières, non, puisqu'ensuite, voici que Frank est accosté par une prostituée. Ça n'est pas lui qui l'a cherchée, mais elle qui l'a arrêté alors qu'il s’apprêtait à poursuivre son chemin sur un trottoir crasseux d'un quartier de New-York. La violence et le sexe suintent de l'asphalte et des murs aveugles des édifices. Derrière l'on y devine des spectacles obscènes. Des filles de la rue baisées par des clients ventripotents et aux pensées salaces. Contre quelques billets verts, ces putes à paillettes et jupes très courtes attirent le client potentiel en jouant de leurs charmes. Frank tombe dedans. Mais le piège, le vrai piège, c'est elle qui y plonger. La fille de joie sans nom. Incarnée par l'actrice Rita Montone. Quatre films au compteur, pas un de plus. Dont un Blood Sucking Freaks déjanté. Une fois les règles établies par la professionnelle, elle et Frank s'engouffrent dans un hôtel miteux tenu par un gérant sous les traits duquel se cache William Lustig. Et William Lustig, ça n'est autre que le réalisateur de Maniac. Au fait ! J'allais oublier un point crucial. Frank Zito, cet homme bedonnant, au visage grêlé et au regard monstrueusement flippant, c'est le formidable Joe Spinell. Lequel a, en compagnie du cinéaste, participé à la création et à l'écriture du scénario original.
Lustig crée l'ambiance en y incorporant le son d'un petit poste de radio. Pourquoi y mettre de la musique quand dans le monde tel qu'on le connaît, un meurtre se perpètre dans le silence ? Le cinéaste crée un climat épouvantable. Ultra-réaliste. Ultra-gore. Ultra-morbide. En cinq ou six minutes, il définit selon lui ce qu'est le cinéma d'épouvante. Une ambiance lourde, chargée, cauchemardesque et s'inscrivant dans un cadre incroyablement réaliste. A cela, il ajoute le sang. Pas autant qu'un Peter Jackson du temps de Braindead. Seul quelques lignes d'hémoglobines pour souligner l'acte barbare dont est victime la prostituée qu'il vient tout juste de terminer d’exécuter en l'étranglant. D'ailleurs, plus encore que l'acte de scalpe, c'est la mise à mort qui est terrifiante. Entre cette pauvre enfant dont le poids ne doit pas dépasser les soixante kilos et cette masse énorme qui se penche sur elle de son quintal mal assumé, la gorge serrée comme dans un étau, ses chances de s'en sortir vivantes sont nulles.

Déviances
De retour chez lui, Frank nous invite à l'une des deux ou trois séances les plus traumatisantes de l'histoire du cinéma. Recouvert d'un linceul de plastique noir, il découvre le corps dévêtu de son nouveau modèle de cire. Tête nue. Lisse comme l'épiderme fraîchement éclot d'un nouveau-né. Frank crée sans le vouloir une nouvelle forme de nécrophilie. Alors que le meurtre reflète un acte matricide symbolique, le scalpe avec lequel le tueur rentre chez lui sert à la continuité du fantasme. Et par là, à la valeur incestueuse ajoutée qui sera bientôt définie par un acte sexuel déroutant. Cloutant au sommet du crâne du mannequin le scalpe de la prostituée précédemment exécutée, Frank la transforme ainsi en une poupée inerte. Raide comme un cadavre durant le passage à l'état de rigor mortis (ou rigidité cadavérique) que rencontre chaque personne au moment de sa mort. D'une certaine manière, Frank rend service à ces filles dont il fait indifféremment l'amalgame, mélangeant les genres entre prostituée, infirmière, mannequin de mode ou photographe. En les tuant, et en ne leur prélevant que le scalpe, il les immortalise ensuite en leur offrant une toute nouvelle apparence à travers le corps des mannequins de cire qui jonchent son appartement. Une fois encore, Frank innove. Sous la pulsion salvatrice de la mort, il est un Créateur. Un génie redonnant vie à ses victimes comme l'aurait fait en son temps un certain docteur Frankenstein. Frank embaume. Parle aux mannequins. Les caresse, et plus si affinités... et affinité, il y a ! Frank leur fait l'amour. Heureusement, hors champ. L'ambiance est assez lourde comme ça. Inutile d'en rajouter, on a bien compris que le bonhomme était irrécupérable... Comme tout bon tueur en série, penser à changer régulièrement de technique pour ne pas se faire repérer. Une arme différente pour chaque meurtre. Principe que s'imposait Henry Lee Lucas, le tueur aux 250 victimes. Après, le cutter, le fil à couper le beurre et l'étranglement à mains nues, choisir une arme à feu. Un fusil à pompe fera l'affaire. Frank se croirait-il dans l'un de ces vieux polars dans lequel un tueur à gage planque son arme dans un étui à guitare ? Toujours est-il que son contrat, à lui, est chaque fois identique : tuer cette mère castratrice qui revient sans cesse le hanter. Qui parle à travers les lèvres de Frank. Mais c'est elle bien entendu. Qui le prévient qu'à chaque fois qu'il sort, il risque de replonger. De tuer à nouveau ces femmes aguichantes. Son prochain objectif, c'est ce couple adultère. Une femme et un homme qui ne trouveront rien de mieux que de baiser à l'arrière d'une voiture. Garés en dehors de la ville, ils finissent par se rendre compte qu'un individu les épie. Enfin, surtout elle car lui, en pleine action, n'a pas très envie de reboutonner son pantalon. Alors elle insiste, une fois, deux, puis trois, et lui se décide enfin à enclencher la première et à allumer les phares avant. Donnant sur une brume crépusculaire et sur une silhouette que nous commençons à bien connaître. Meurtre beaucoup plus ludique que celui de la prostituée, Frank jaillit on ne sait par quel miracle sur le capot du véhicule du couple adultère et fait feu. Le projectile atteint parfaitement sa cible. La tête du bonhomme explose comme une pastèque. Du sang, des bouts d'os et de la cervelle giclent un peu partout dans la cabine et surtout au visage de sa maîtresse. Laquelle est choquée, puis hurle lorsqu'apparaît de son côté du véhicule, un Frank qui la tue après s'être repaît de la peur lue dans le visage de sa victime. De retour chez lui, Frank se met au lit, avec l'un de ses mannequins. Le scalpe qui y est clouté et les vêtements que recouvrent le corps laissent envisager que ceux-ci appartiennent à sa précédente victime. Un rituel immuable. L'acte vengeur d'un homme contre une mère qu'il ne cesse de tuer encore et encore...

L'infirmière
C'est ensuite qu'apparaît pour la première fois celle qui peut-être modifiera le comportement du psychopathe. Une photographe qui innocemment prend Frank en photo alors que celui-ci se promène dans un parc apparemment, sans mauvaises intentions. A moins qu'il ne chasse ? Cela voudrait-il dire alors que les meurtres perpétrés de nuit sont préparés à l'avance ? Frank commettrait-il des meurtres avec préméditation ? Une réponse que l'on connaît déjà puisqu'alors, pourquoi sortir le soir armé si ce n'est pour tuer ? Frank patiente jusqu'à ce que la photographe en question tourne la tête ailleurs pour aller fouiner dans le sac que la belle brune à posé par terre un peu plus loin. Anna d'Antoni, c'est son prénom. Et le 13 E. 14th Street, quelque part à New-York, c'est son adresse. La nuit retombe très vite dans la cité. Frank parcourt les rues. Contemple les mannequins d'exposition dans les vitrines, puis se met en planque devant l'entrée d'un hôpital d'où sortent deux jeunes infirmières. L'une propose à l'autre de la raccompagner en voiture mais cette dernière refuse. Quelle erreur. Se dirigeant alors vers la station de métro la plus proche, elle sent une présence. Frank la suit. La musique de Jay Chattaway, lugubre, participe à l'angoisse qui ne fait que monter. L'infirmière pressent tellement le danger qu'elle se met à courir... mais manque le dernier métro. Se réfugiant dans des toilettes publiques sordides dont les murs sont tapissés de graffitis, elle se planque au fond. Dans les dernières toilettes, espérant que l'homme qui la poursuit n'en a aucune idée, elle attend, le souffle coupé. Le prédateur l'a pourtant suivie. A petit pas, comme s'il voulait prendre son temps. Savourer chaque seconde en imaginant sa proie retenir son souffle, là-bas, tout au fond des chiottes, Frank passe devant chaque toilette. Vérifie la présence ou non de l'infirmière qui, l'air de rien, est incarnée de manière assez fascinante par l'actrice américaine Kelly Piper dont les talents ne seront malheureusement exploités que dans de très rares occasions.
Plus fort encore. Frank abandonne les lieux au moment où il s’apprêtait à vérifier les dernières toilettes. La porte d'entrée des lieux claque comme une soupape permettant enfin à l'infirmière de reprendre son souffle. La voici désormais seule, enfin. La situation lui paraît tellement stupide qu'elle en rit. Ce qui ne l'empêche malgré tout pas de faire très attention à ne pas faire de bruit. La tension était à son comble, désormais, elle retombe... mais pas trop. Parce qu'on le sait, dans ce genre de situation, on peut s'attendre à un retournement de situation ! Elle, comme les autres, mourra. Frank, le malin, le vicieux, le monstre était tapi. L'infirmière passe ainsi de vie à trépas. Le rituel reprend ensuite son cours. Frank, dans sa chambre, grimé en garçon-coiffeur. Presque ridicule en fin de compte. Lunettes noires, robe de chambre bleue. Le marteau remplaçant la brosse à cheveux. Drôle de situation. Pittoresque. Burlesque...

L'humanité du tueur
Dès lors, le film change de ton. Frank qui jusqu'ici incarnait la démence, se montre désormais sous un nouveau jour. Retrouvant la trace de la photographe Anna d'Antoni, il sonne chez elle, s'invite, accueilli avec le sourire par la belle Caroline Munroe avec laquelle Joe Spinell partagea par trois fois l'affiche (Maniac, donc, mais également Les Frénétiques et Starcrash : le Choc des Étoiles). Frank se présente comme un peintre. Abstrait, natures mortes (quel plaisantin). Séduite, Anna se laisse inviter au restaurant. Puis c'est au tour de Frank de visiter le studio de photographe où exerce la jeune femme. En réalité, l'occasion pour le tueur d'assouvir ses pulsions et de choisir parmi un vivier de jeunes et jolies mannequins, celle dont il fera sa prochaine victime. Désormais, Frank ne tue plus au hasard. Sa victime, il l'a belle et bien choisie au moment de lui voler son bracelet. Le soir-même, il frappe à sa porte en prétextant lui avoir ramené l'objet qu'elle avait malencontreusement oublié au studio durant sa séance de photos. Une fois reparti, nous pénétrons l'intimité d'une femme qui s'apprête à vivre un long calvaire. Mais avant cela, la caméra la suit jusque dans sa salle de bain. Jusqu'à ce que Frank, qui a bloqué la serrure de la porte d'entrée quelques minutes auparavant, lui saute dessus, les angles de caméras, laissent entrevoir de multiples possibilités d'agression. Quand va-t-il agir ? Une fois sa victime attaquée, son agresseur se comporte de manière sensiblement différente qu'à son habitude. Cette fois-ci, il ne la tue pas (encore) sa victime. Il l'attache sur son propre lit et lui tient des propos que la jeune femme, on le voir bien sur son visage, juge très certainement comme incohérents. C'est à sa mère que Frank s'adresse, pas à la jeune mannequin. On le devine à l'avance, Rita (l'actrice Gail Lawrence notamment entrevue dans Rêve de Singe de Marco Ferreri) ne survivra pas à cette soirée. Quant à Frank, lui, il ne retrouvera plus cette toute petite étincelle de lucidité qu'il a connu la veille en compagnie d'Anna. Invitant la photographe a sortir diner dès le lendemain soir, c'est alors qu'ils passent faire un détour au cimetière où est enterré la mère de Frank qu'Anna comprend. Au courant de la mort de Rita, la jeune femme sait désormais que Frank est celui qui l'a tuée. Pire : Anna est la prochaine sur sa liste. Le désaxé tient devant la tombe de sa mère des propos incohérents. Une course-poursuite s'engage entre Anna et lui, mais cette fois-ci, le tueur ne le remportera pas. Armée d'une pelle qui traînait quelque part dans le cimetière, Anna frappe Frank de toutes ses forces. Et le blesse gravement au bras. Suffisamment pour qu'à son retour chez lui, l'homme meurt ?

La mort de Frank Zito, qui décède à la suite de ses blessures fera écho presque dix ans plus tard lorsque Joe Spinell sera retrouvé chez lui, allongé sur son canapé, vidé de son sang. Mort de manière presque aussi violente que le personnage qui le hantera jusqu'à la fin de ses jours. En effet, Joe Spinell qui s'était sans doute blessé en tombant (l'acteur était devenu alcoolique et prenait des drogues) et était hémophile, s'est littéralement vidé de son sang. Une anecdote que le cinéaste William Lustig rapporte parfois concernant cette macabre découverte faite par la police le lendemain de sa mort concerne la présence de la tête coupée de Frank qui à la fin du film, lors d'une scène délirante dans laquelle le tueur s'imagine être attaqué par les mannequins entreposés dans son studio, est décapité par l'une d'entre elles. L'acteur conservait chez lui, au dessus de la télé du salon, la fausse tête de Frank créée par le spécialiste des effets gore Tom Savini (lequel interprète l'homme dont la tête explose dans la voiture). Joe Spinelle buvait énormément. Surtout depuis le décès de sa mère. Une mort que l'acteur n'accepta jamais vraiment. Certains des comportements du tueur de Maniac trouvèrent également leur écho dans le comportement de l'acteur qui refusait d'accepter la mort de sa mère. Il lui arrivait parfois de se travestir avec les robes de celle-ci. D'une certaine manière, Joe Spinell commence alors à ressentir le besoin d'en finir avec la vie. Son hémophilie ne l'empêche pas, à cet égard, de provoquer des bagarres très violentes dans les bars qu'il fréquente. L'émulsion négative provoquée par la mort de sa mère et sa magistrale interprétation de Frank dans Maniac ont fini d'achever cet immense acteur qui s'est éteint le 13 janvier 1989. Son personnage, SES personnages, lui ont tous, fort heureusement, survécu...

The Autopsy of Jane Doe de André Øvredal (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Il y a quelques années en arrière, le scénariste, producteur et réalisateur norvégien André Øvredala connu un certain succès grâce à son found-footage The Troll Hunter. Une grosse déception qui selon moi était loin de tenir ses promesses. Six ans plus tard, le réalisateur revient à la mise en scène avec The Autopsy of Jane Doe dont le titre chez nous (The Jane Doe Identity), a conservé son caractère particulier tout en ayant une signification quelque peu différente. Entre autopsie et identité, la frontière semble mince. Ce qu'elle est par ailleurs. Tout consiste ici à dévoiler les étranges événements se produisant lors de l'autopsie d'une jeune femme dont la particularité est de n'avoir aucune marque sur le corps alors qu'à l'intérieur de son organisme, les preuves d'innombrables sévices corporels voient le jour à mesure que le scalpel du docteur Tommy Tilden découvre l'intérieur de ce cadavre très récemment découvert dans la tourbe. Premier fait étrange puisque l'intrigue se situant dans une région où cette matière organique fossile est absente. Selon Tommy, il faut remonter jusqu'au nord du pays pour en trouver. Austin, le fils de Tommy, travaille lui-même comme médecin-légiste dans cette morgue familiale située juste en dessous de leurs appartements.
L’œuvre d'André Øvredala se concentre sur une seule nuit durant laquelle, les deux hommes vont avoir fort à faire puisqu'ils vont entièrement la consacrer à l'autopsie de Jane Doe, nom donné à toute personne dont l'identité demeure inconnue. Car c'est bien le drame de cette jeune femme superbement conservée. Découverte enterrée dans le plus simple appareil, ses yeux opaques témoignent d'une mort datant de plusieurs jours alors que les médecins légistes père et fils constatent que son corps est parfaitement conservé. Le fait est que les tourbières permettent la conservation des corps. Des exemples forts célèbres comme celui de l'Homme des Tourbières dont les restes ont été conservés dans une tourbière du nord de l'Europe semblent avoir servi de source d'inspiration au cinéaste norvégien qui, ainsi, ne laisse planer pour le moment aucun doute sur l'hypothétique absence du surnaturel dans l'intrigue de son nouveau long-métrage. En évoquant un fait réel, il laisse à ses personnages tout le loisirs de pénétrer davantage dans l'histoire de ce cadavre dont ils vont pourtant découvrir assez rapidement des détails aussi troublants qu'incohérents :

Jane Doe a les poignets et les chevilles brisés. Sa langue a été tranchée. Quant au thorax ouvert, Tommy et Austin y découvrent ensuite des organes internes victimes de phénomènes incompréhensibles. Plus le père et le fils avancent dans leurs recherches, et plus leur analyse les mène vers une voie surnaturelle qu'ils commencent par nier avant d'être confrontés à des événements se manifestant au delà de la sphère représentée par le cadavre de Jane Doe...

C'est peut-être là que le film devient un peu moins intéressant. Mais relativisons... La première partie se concentrant uniquement sur l'autopsie se révèle véritablement passionnante. Grâce à de moult effets-spéciaux nous montrant l'intérieur d'un cadavre tel qu'il semble être lors d'une véritable autopsie, les deux principaux interprètes mènent une enquête en dehors de la sphère habituelle. Le norvégien décide ainsi de sortir des sentiers (ra)battus de l'enquête policière classique pour se concentrer sur celle de deux parents médecins-légistes. Un peu à la manière du David Fincher de Seven, André Øvredala explore différentes hypothèses en y incluant une symbolique se révélant fort intéressante. L'un des points forts du film demeure également dans l'exploit de la jeune actrice Olwen Kelly qui pour interpréter Jane Doe a dû demeurer immobile durant des heures. Huis-clos angoissant ménageant d'intéressants effets de surprise, les différents jump scare ne sont pas tous d'une efficacité redoutable et certains n'ont même aucun effet. Mais à cela, rien de vraiment grave. Le cinéaste ménage une ambiance fantastique. L'intérieur de la morgue. L'autopsie. La recherche d'explication des deux médecins. Les symboles cabalistiques. La brume qui peu à peu envahit l'espace. La tempête qui dehors fait rage. Tout est fait pour que le spectateur soit pris à la gorge. Et dans la mesure ou le cinéma d'horreur a tendance à tourner en rond, André Øvredala propose une vision du genre assez remarquable. Seule ombre au tableau, le revirement qui intervient après la première moitié du film. Même si la seconde partie est sympathique, on aurait sans doute aimé que l'autopsie se poursuivre jusqu'au bout... En tout cas, une excellente surprise...

vendredi 29 septembre 2017

Vive la Crise ! de Jean-François Davy (2017) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Vive la Crise ! Vive...ment la fin du film aurai-je envie de clamer. J'ai douté, redouté, puis au final, je fus dérouté. La crise, oui, mais de quelle crise s'agit-il ? Au vue de l’indigence que constitue le dernier long-métrage de Jean-François Davy, lequel me laissa de vagues mais très humides souvenirs dans les années quatre-vingt grâce notamment à son anthologique Exhibition 79, un documentaire érotique consacré à plusieurs actrices et acteurs pornographiques tels que la délicieuse Marilyn Jess (ma préférée à l'époque) ou le très célèbre Richard Lemieuvre, je parle ici de la comédie française. Celle que beaucoup conspuent un peu trop à mon goût parmi les jeunes générations sevrées aux blockbusters américains. Ici, rien à dire, ces derniers auraient raison de hurler leur dégoût d'un cinéma français pitoyable, je ne serais pas là pour les forcer à changer d'avis. Surtout pas après avoir assisté à ce Vive la Crise ! raté. Non, plutôt... gâché.
Voyez vous-même : Jean-Claude Dreyfus, Jean-Marie Bigard, Florence Thomassin,Dominique Pinon, Michel Aumont, Rufus, henry Guibet, pour ne citer que les plus connus. Un scénario original dont l'auteur est Jean-François Davy lui-même. Mais un résultat qui n'est pas à la hauteur de nos espérance. Le cinéaste se sabre lui-même et emporte avec lui, l'équipage tout entier. D'où l'intérêt parfois de rester dans l'ombre. Qui se souviendra du nom du décorateur, de la costumière, du maquilleur ou du monteur. Pas moi. Pas vous non plus, très certainement, et c'est tant mieux pour eux.

Imaginez : Marine le Pen qui a force de conviction a fini par se faire élire démissionne finalement de la présidence en 2025. En Mai pour être plus précis. L'inspiration, l'auteur de Ça va faire mal ! l'a sans doute trouvée lui-même, mais aussi, sans doute, dans l’article 1587 du Code civil, auquel les personnages de Vive la Crise ! se réfèrent. Le connaissez-vous ? Moi non plus. Du moins jusqu'à ce que je me renseigne. Et, tenez-vous bien, on tient là un article précieux auquel nous devrions nous-même nous référer. Datant du 16 mars 1804, l'article promulgue l'usage de goûter avant d'en faire l'achat, le vin, l'huile, et tout autre chose à l'égard desquels il est de bon sens de tester et d'agréer. Rien d'étonnant à ce que cet article du code civil ne soit pas placardé un peu partout en ville, imaginez-donc le désordre qui régnerait alors dans les magasins de grande distribution !

Pour en revenir au film de Jean-François Davy, disons qu'en (très) grande partie, le cinéaste ne parvient pas à exploiter le potentiel d'une telle idée. Les interprètes ont l'air absents. Parfois amorphes, en tout cas pas suffisamment impliqués. Quant à la vulgarité qui émaille inutilement certaines scènes (pour exemple la clocharde indiquant à son compagnon qu'elle « aime quand il lui lèche la chatte »!!!), elle n'apporte rien. D'excellentes idées, il y en a. mais toutes tombent à l'eau.
L'ennui s'installe au grès des pérégrinations de Jean-Claude Dreyfus (dans le rôle de l'agrégé de philosophie Montaigne ayant volontairement choisi de vivre dans la rue), de Jean-Marie Bigard (dans celui d’Étienne, cadre de l'entreprise Climatisation Nationale, l'équivalent de notre Météo Nationale actuelle), ou de Rufus et de Dominique Pinon, tout deux agents de la RATP. C'est chiant et surtout pas drôle. Pour une comédie, ça la fout mal...

Pyro... The Thing Without a Face de Julio Coll (1964) - ★★★★★★★☆☆☆



Curieux objet que ce petit film sorti de nulle part... ou presque. Une œuvre inattendue, surtout chez les gars de TROMA qui nous avaient habitués à un peu plus d'impertinence que ce Pyro... The Thing Without a Face datant de 1964. Une date qui explique tout d'ailleurs puisque la firme de Lloyd Kaufman et Michael Hertz n'existait pas encore à l'époque de la sortie du film de Julio Coll. TROMA ne fait alors que distribuer ce petit bijou presque en total décalage avec les habitudes de la firme qui nous avait habitués à des œuvres aussi barrées, méchantes, irrévérencieuses, immorales que le série des Class of Nuke en High ou des Toxic Avenger. Pourtant, de l'impertinence, Pyro... The Thing Without a Face en contient. Le film y exhibe un couple adultère sans jamais véritablement laisser la trace d'un quelconque message de bonne moralité. Une blonde incendiaire, sexy dans ses pantalons ou robes de cuir noir ou rouge. Une mante religieuse qui accepte mal d'être abandonnée par celui qu'elle aime. L'homme qui étonnamment rapidement, va tromper sa femme alors que jusque là, il s'était montré un bon époux, et un bon père de famille.
L'intrigue se déroule en Espagne. L'ingénieur Vance Pierson se voit offrir un poste dans le sud de l'Europe. Il y embarque avec lui Verna et Sally, sa femme et sa fille. Un jour, alors qu'il est à la recherche d'une maison à acheter, il tombe sur Laura Blanco, propriétaire d'une luxueuse demeure qui a pourtant perdu beaucoup de sa valeur depuis une inondation. Très rapidement, c'est le coup de foudre. Vance perd la tête, retrouve Laura chaque fois qu'il en à l'occasion, et délaisse peu à peu Verna qui se désespère du comportement de son mari. Du moins, jusqu'au jour où Vance réalise qu'il fait une erreur. Décidé à ne plus entretenir de relation adultère avec Laura, il l'invite au restaurant et lui explique qu'il a l'intention d'y mettre un terme. Si la belle blonde semble accepter ce fait sans broncher, elle va poser une question à son amant qui sera fatale pour les siens :

« Sans ta femme, et ta fille, tu m'épouserais ? »
et lui de répondre :
« Oui, je le crois. »

On se doute alors de ce qui va bientôt se produire. D'autant plus qu'en remontant en arrière le fil du récit, on se souvient que lorsque Vance a rencontré Laura, celle-ci était en train d'agir de manière fort suspecte dans sa propre maison. Armée de plusieurs jerricans d'essence, elle avait apparemment prévu de mettre le feu à sa demeure afin de toucher une assurance. Ces mêmes bidons d'essence, la jeune femme va les employer afin de mettre le feu chez les Pierson durant l'absence de Vance, lequel est de sortie avec son ami et collaborateur espagnol Julio. Mais alors que la maison brûle et qu'à l'intérieur Verna et Sally sont en train de périr, Vance retourne finalement chez lui et tente de les en déloger. Malheureusement, il est trop tard. Sa fille et son épouse mortes, Vance, allongé sur un lit d’hôpital, brûlé au quatrième degré, jure qu'il se vengera. Laura prend alors la fuite...

Malgré son âge, Pyro... The Thing Without a Face ménage quelques scènes assez rudes pour l'époque. Telle la mort de Verna et Sally. Tuer un enfant n'est pas si courant pour l'époque. Bien avant Un frisson dans la Nuit ou Liaison Fatale, Pyro... The Thing Without a Face développe un scénario tournant autour de l'obsession d'une femme n'acceptant pas d'être rejetée par son amant. C'est déjà une habitude en cette année 1964 que de faire d'abord payer aux proches la conduite de l'amant. Sauf qu'ici, ce qui était demeuré jusque là un drame se transforme dès lors en un film d'épouvante hanté par l'ombre d'un homme qui n'a plus de visage mais dont les talents d'ingénieur lui ont permit de créer des mains artificielles afin de remplacer celles qu'il a perdu lors de l'incendie. Jamais vraiment effrayant, le film de Julio Coll est surtout parcouru par une musique envoûtante et inquiétante composée par José Sola. Principalement interprété par Barry Sullivan, Martha Hyer, Sherry Moreland et Fernando Hilbeck, Pyro... The Thing Without a Face demeure une œuvre atypique parmi la longue liste des films distribués par TROMA, à ranger aux côtés de quelques pépites, tel Combat Shock ou Blood Sucking Freaks...

Fade to Black de Vernon Zimmerman (1980) - ★★★★★★★☆☆☆



Considéré comme une œuvre mêlant les genres policier, horreur et épouvante, Fade to Black de Vernon Zimmerman dont il s'agissait ici du troisième et dernier long-métrage est en réalité, bien plus que cela. Un drame. Sur la solitude. Sur une passion destructrice. Sur celle aussi, d'un homme, jeune, sur qui le mensonge, la perte de ses parents et celle de certains repères ont eu un effet désastreux. Un film qui ne parlera sans doute pas beaucoup aux dernières générations de cinéphiles, et qui sera peut-être considéré par certains des plus anciens, comme un bon petit film d'horreur... sans plus. Pourtant, je tiens encore à l'affirmer, Fade to Black est bien plus que cela. Une œuvre culte qui sous ses allures de petite production horrifique cache un véritable hommage au septième art. En général, et au cinéma fantastique et d'épouvante en particulier. S'identifiant à certains personnages dont il ne cesse de voir et revoir les aventures dans sa chambre encombrée d''objets, de pellicules et de photos nous rappelant sans cesse qu'Eric Binford est fan de cinéma, celui-ci se grime, s'exprime comme ses idoles, et parcourt, les rues et les salles obscures, s'exprimant dans un langage cinématographique qui effraie, intrigue, et parfois provoque le rire de ceux qui ne comprennent pas ce personnage hors du commun travaillant dans l'entrepôt d'un distributeur de films à Los Angeles.
Sa rencontre avec Marilyn O'Connor, troublant sosie de la blonde Marilyn Monroe va tout remettre en cause. Ou bien est-ce la mort de Stella, la tente d'Eric ? Une fois libéré des contraintes imposées par cette dernière (qu'Eric jettera dans les escaliers de leur demeure à la manière d'un personnage de cinéma). Une fois orphelin, et plus que jamais seul, Eric s'enfonce, de plus en plus, dans une certaine forme de folie. Inédite. Ou presque puisque se rapprochant sensiblement des obsessions vécues par Vinny Durand, le héros de The Last Horror Film (Les Frénétiques) de David Winters, et avec Joe Spinell et Caroline Munroe.

Dennis Christopher hante de son visage si particulier cette bande dans laquelle fraie une certaine morosité. Attachant malgré certains de ses actes, son personnage développe un comportement inquiétant. Avec finesse, sans brusqueries. Un sociopathe en puissance que le réalisateur préfère voir comme la projection dans le monde réel d'un fantasme sur pellicule s'étant extrait de sa gangue de nitrocellulose. Aussi explosif que la matière recouvrant les bobines qu'il collectionne, Eric fait parfois froid dans le dos. David Winters fait preuve de ludisme en optant pour une mise en scène intéressante mêlant des images d'archives cinématographiques aux scènes qu'il tourne lui-même à proprement parler.
D'où ce mélange entre fiction et réalité figurant le trouble psychique (psychiatrique) du héros qui peu à peu, devient incapable de différencier le vrai du faux. La Nuit des Morts-Vivants, Psychose, Dracula... films d'épouvante, d'horreur, fantastiques, policiers, thrillers servent de matière première. De plusieurs longs-métrages sont tirés quelques passages servant à un Eric mimant à la perfection les personnages qu'il chérie... L'une des particularité de Fade to Black demeure dans son apparente innocence. Son auteur n'en fait jamais trop Tout comme Dennis Christopher, incroyable, et que l'on a pu revoir plus tard dans Les Chariots de Feu, « Il » est Revenu, ou dernièrement dans Django Unchained.
Fade to Black est sans nul doute l'un des portraits de serial killers au cinéma les plus intéressants. Il est alors objectif de vouloir le ranger aux côtés des illustres Frank Zito de Maniac, le tueur sans nom de Schizophrenia, ou celui, encore plus perturbé de Deranged, Edward Gein. Quelques rares exemples parmi tant d'autres qui ont laissé une trace indélébile dans l'esprit de ceux qui ont eu la chance de les découvrir dans les salles obscures ou confortablement installé dans le fauteuil de leur salon. Combien pourtant citeront Fade to Black faisant partie des classiques du genre le jour où ils seront questionnés sur ce sujet. Bien trop peu, j'en ai peur. Une œuvre à redécouvrir d'urgence donc. A noter la présence du tout jeune Mickey Rourke qui interprétait là, l'un de ses premiers rôles au cinéma...

jeudi 28 septembre 2017

TROMA : Plutonium Baby.de Ray Hirschman (1987) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Certains n'ont vraiment peur de rien... Troma, par exemple. C'est en compulsant les rares archives Internet consacrées à cet obscure objet cinématographique réalisé par le cinéaste américain Ray Hirschman que je suis tombé sur la page officielle du film en question. Officielle puisque provenant du site Troma.com. Plutonium Baby, c'est son titre. Et avec un nom pareil, je devine que certains, comme moi, ont dû frétiller d'excitation à l'idée de découvrir un projet similaire à The Toxic Avenger. Surtout que la sortie du prochain épisodes ou du remake annoncé des aventures de Toxie commence à se faire pressente. Une femme ayant bossé dans une entreprise de traitement des déchets radioactifs a donné naissance à Danny. Morte durant l'accouchement, c'est le grand-père de l'enfant qui a fait son éducation, perdus dans la forêt, loin de la civilisation. Devenu adolescent, Danny et son grand-père coulent des jours heureux en allant pécher dans la rivière avoisinante. Du moins jusqu'au jour où ils reçoivent la visites d'individus mal intentionnés qui ont... l'intention, justement, de s'en prendre à eux. En effet, le grand-père possède des documents qui devraient lui permettre de prouver que sa fille est morte irradiée à cause de l'entreprise qui l'employait. Les quatre hommes qui débarquent alors ont pour objectif de récupérer ces documents et de se débarrasser du vieil homme et de son petit-fils. Alors que le grand-père meurt, Danny, lui, réussit à s'échapper et trouve refuge auprès de quatre campeurs. Après une série d'événements causant une terrible et curieuse infection de l'un des campeurs et la morts des hommes venus tuer le grand-père et Danny, ce dernier est pris en charge par les trois autres campeurs. Puis vient le moment où dix ans ont passés. Danny a bien grandit et depuis s'est trouvé une petite amie. Mais le bonheur est de courte durée car celui qui fut victime de l'infection réapparaît alors qu'il avait été laissé pour mort et d'autres hommes de main de l'entreprise qui employait la mère de Danny débarquent pour l'éliminer une bonne fois pour toute...

Dans les grandes lignes, voici à quoi ressemble l'histoire de ce Plutonium Baby qui durant un peu moins d'une heure trente se cherche tant et si bien que l'on s'y ennuie très fermement. Impossible de comparer cette engeance avec les différents opus du Toxic Avenger. L’œuvre de Ray Hirschman sent trop le film amateur. Ce qui apporte une touche d'originalité à d'autres termine d'enterrer celui-ci. Cinématographiquement parlant, Plutonium Baby est une catastrophe. Et pas qu'écologique, non. Bourré d’invraisemblances (il faut voir ces deux péquenots tenter de rafraîchir leur pack de bières en les plongeant dans un fut de produits radioactifs). Chiant au possible, mal interprété, lymphatique, doublé à l'arrache (celui de l'un des personnages féminins, dont j'ai oublié le prénom est aussi exaspérant que le bruit produit par une crécelle), les quatre-vingt minutes que dure le long-métrage aurait pu aisément être ramené à une demi-heure, pas davantage. Les interprètes restent plantés dans le décor. Certaines scènes sont affreusement longues (voir la jeune femme déballer ses courses en plan fixe durant de longues, trop longues minutes est presque un calvaire) et les effets-spéciaux vraiment foireux et minimalistes...

Finalement, le plus amusant dans toute cette histoire, puisqu'il demeure un fait qui relativise un peu l'aspect médiocre de Plutonium Baby, c'est l'interactivité involontaire (enfin, je suppose) qui débouche sur une forme d'humour chère à Troma. En effet, il est absolument nécessaire d'avoir vu l’œuvre de Ray Hirschman pour saisir toute la nuance humoristique chère à la célèbre maison de production indépendante. En effet, si l'on se rend sur la page (en anglais) consacrée à Plutonium Baby, on peut y découvrir un article incroyablement élogieux faisant de l’œuvre, je cite : « un film réalisé par le maître de la terreur Ray Hirschman ». Selon l'auteur, Plutonium Baby est plus effrayant, plus morbide, plus macabre que tout ce qui fut réalisé avant ou après sa sortie ! Des effets-spéciaux rivalisant avec ceux de Army of Darkness (qui n'est autre que le troisième volet Evil Dead, L'Armée des Ténèbres)... Une réaction amusante que l'on ne peut évidemment prendre qu'au second degré. Et même au premier, la lecture d'un avis aussi positif sur un film aussi mauvais demeure fort drôle. Toujours est-il que Plutonium Baby est à éviter sous peine de s'assoupir...

mercredi 27 septembre 2017

TROMA : Return to Nuke 'Em High Vol.1.de Lloyd Kaufman (2013) - ★★★★★★★☆☆☆



L'un des pères fondateur de la plus ancienne compagnie de films indépendants en a-t-il encore sous le pied ? La Troma a-t-elle conservé toute son énergie ? Toute sa folie ? La réponse ne se fait pas attendre puisque dès 2013, Return to Nuke 'Em High Vol.1 est dévoilé dans plusieurs festivals à travers le monde. En Espagne, au San Sebastian Horror Film Festival, En Suède, avec le Monsters of Film de Stockholm, en Irlande, avec le Horrorthon Festival de Dublin, ou encore chez nous, En France, lors du festival du film indépendant de Cannes. L'année suivante, le film sort sur les écrans américains. Quatrième volet de la saga horrifico-trash Class of Nuke 'Em High, Return to Nuke 'Em High Vol.1 relance de la plus belle des façons, presque trente ans plus tard, la licence créée par Richard W. Haines, Michael Herz et Lloyd Kaufman. Entre 1986 et 2013, bien des choses ont évoluées. Collant parfaitement à l'actualité et faisant table rase des préoccupations passées, Lloyd Kaufman qui se retrouve désormais seul aux commandes abandonné le nucléaire et semble davantage préoccupé par les OGM ( acronyme d'Organismes Génétiquement Modifiés). En proposant un “retour” en forme de “Volume 1” , le cinéaste s'affranchit du passé et donne un coup de jeune à la franchise. Un mal nécessaire qui pourtant ne troublera pas les habitudes des fans puisque le film, loin de s'être rangé, demeure dans la continuité. Toujours aussi révérencieux. Toujours aussi crade et vulgaire, Return to Nuke 'Em High Vol.1 rend hommage au passé tout en lui insufflant une énergie nouvelle, aidé en cela par des moyens, sans doute, un peu plus conséquents que par le passé, la présence de la société de production Anchor Bay Films y étant très certainement pour quelque chose.

Les fans le savent, la centrale nucléaire de Tromaville ayant été rasée dans les épisodes précédents, c'est sur les cendres de l'édifice qu'est bâtie une usine. Tromorganic s'est spécialisée dans la production d'organismes génétiquement modifiés dont les élèves de l’université de Tromaville vont être les premiers à faire les frais. C'est lors de la journée des tacos (célèbre en-cas de la cuisine mexicaine consistant en une tortilla repliée sur elle-même et contenant de la viande et de la sauce) que tout dérape. Un élève est victime d'un empoisonnement aux OGMs dont les conséquences se révèlent terribles puisqu'il va prendre feu avant que sa tête n'explose devant le regard ébahi de ses camarades de classe (qui, marque de fabrique estampillée TROMA, auront des réactions disproportionnées et contraires à celles attendues dans ce genre de cas). Dès lors, c'est l'épidémie. Les élèves participant à la chorale de l'école (et jugés de pédales selon les plus forts de l'établissement) vont également être victimes des OGMs produits par Tromorganic. Transformés en punks décérébrés, ils vont semer la panique en ville. Mais c'était sans compter sur Lauren (Catherine Corcoran), nouvelle élève dont les parents ont acheté la plus luxueuse demeure de tout Tromaville, et sur Chrissy Goldberg (Asta Paredes), qui, amoureuses l'une de l'autre et victimes elles aussi des OGM produits par Tromorganic, vont se battre contre la bande d'anciens choristes qui se sont renommés pour l'occasion, les Crétins.

Et dieu sait que ce nom leur va bien. Comme d'ailleurs à la majorité des personnages (principaux et figurants). Une bande de névrosés, gesticulant, hurlant, s'exhibant sans retenue. L'immoralité règne en maîtresse dans une ville où les deux seuls flics ne feront pas le poids. Pénis gigantesque. Mamelles produisant un lait acide. Punk israélite munit d'une Menorah (candélabre à sept branches des Hèbreux) en guise d'arme, handicapé moteur dont le fauteuil roulant arbore une immense mâchoire, obèse à la recherche perpétuelle de nourriture, néo-nazis, Tacos vert-fluorescents, sang, tripailles, homosexualité, travestisme, transsexualité,gore, meurtres. Lloyd Kaufman ne recule devant rien pour le bonheur des fans. Totalement immature tout en demeurant extrêmement jouissif, Return to Nuke 'Em High Vol.1 est le digne successeur de ses prédécesseurs.

Ce faux quatrième volet de la franchise Class of Nuke 'Em High en forme de reboot dont le titre devait être à l'origine Battle of the Bikini Subhumanoids et devait réunir un script constitué d'épreuves de deux pages écrites par par les fans devrait fort logiquement connaître une suite. Un volume 2 que les fans s'impatientent très certainement de découvrir...

mardi 26 septembre 2017

Les Frénétiques de David Winters (1982) - ★★★★★☆☆☆☆☆



ATTENTION !!!! Cet article est inspiré d'un fait divers authentique !!!!

Les Frénétiques, c'est un fantasme vieux de plus d'une trentaine d'années. Inassouvi jusqu'à aujourd'hui. Tout ça parce qu'en France, à l'époque de sa sortie, on jugeait moins grave de mettre à la disposition d'un adolescent tout juste promu à l'âge de treize ans, la cassette vidéo d'une œuvre aussi poisseuse que Maniac tandis qu'on lui interdisait l'entrée dans une salle de cinéma diffusant Les Frénétiques s'il ne montrait pas patte blanche devant l'ouvreuse. Et patte blanche, à l'époque, je m'en souviens encore comme un vieux rêve, c'était prouver que l'on avait l'âge nécessaire pour entrer découvrir un film interdit aux moins de treize ans. Atteints depuis six mois environ et persuadé que la caissière me laisserait passer d'un œil morne sans rien me demander en échange, j'ai omis de prendre sur moi, le précieux sésame. Moi et mon meilleur ami avions patienté de longues heures, montant de notre Seine et Marne chérie jusqu'à Paris, seul endroit où nous pouvions espérer voir Les Frénétiques. Au final, nous avons été tous les deux refoulés jusqu'à la sortie, très énervés. Et pour ne pas être montés dans la capitale pour rien, nous avons choisi d'aller voir Moonraker. Sympathique film d'espionnage dont le héros n'est autre que le célèbre agent 007, James Bond. Les Frénétiques aurait surtout été l'occasion de retrouver Joe Spinell et Caroline Munro, les deux principaux interprètes du chef-d’œuvre de William Lustig, Maniac. Un authentique film d'épouvante. L'un des rares (avec Schizophrénia) à m'avoir laissé un véritable sentiment de malaise à l'époque. Caroline Munro, dont la carrière est émaillée d'une trentaine de longs-métrages a partagé la vedette avec Joe Spinell au court de trois films. Les deux cité précédemment ainsi que Starcrash : le Choc des Étoiles de Luigi Cozzi. Les Frénétiques, dont le titre original The Last Horror Film colle davantage au scénario, n'est jamais sorti sur les écrans américains et à surtout connu une carrière en vidéo. Par contre, s'il est bien sorti dans les salles françaises, le long-métrage de David Winters se révèle fort décevant. Et ce, à plusieurs titres :

L'ombre de Maniac plane tellement sur ce film qu'il est pratiquement impossible de passer outre la comparaison. Et c'est là que le bat blesse. David Winters tente de redonner vie au personnage créé deux ans auparavant par Joe Spinell et William Lustig sans jamais vraiment y parvenir. C'est d'autant plus navrant que quelques courtes scènes laissaient présager du meilleur. Vinny Durand (le personnage interprété par Joe Spinell) recouvrant sa chambre d'hôtel de photos de la star Jana Bates (Caroline Munroe) dont il est fan (fanatique?). Ou bien, toujours ce même Vinny, filmé en gros plans, suant à grosses gouttes, et grimaçant comme le faisait son alter ego Frank Zito. Mieux : la scène de poursuite dans l'hôtel. L'un des rares moments à être véritablement réussi. David Winters anéanti toutes ses chances en faisant appel aux compositeurs Jesse Frederick et Jeff Koz alors qu'il aurait été nettement plus judicieux de recourir aux services de Jay Chattaway qui fit des prodiges en composant la partition morbide et terriblement anxiogène de Maniac.

Tourné durant le festival de Cannes en 1982, vous pourrez toujours tenter de remarquer la présence de plusieurs personnalités telles qu'Isabelle Adjani, Karen Black ou encore Marcello Mastroianni. Pour ce qui est du film, rien de remarquable n'est à noter. On se doute assez rapidement de l'identité du tueur (ça aurait été tellement plus simple de faire de Joe Spinell le responsable d'une série de meurtres horribles), et , de plus, le cinéaste se fiche un peu des spectateurs en évoquant la présence d'une lettre de menaces à l'attention du tueur, histoire de faire croire à sa « non culpabilité ». Le twist final s'avère donc relativement décevant. Terme reflétant l'état général ressenti durant la projection. Reste le plaisir de revoir Joe Spinelle et Caroline Munroe...

TROMA : Sgt. Kabukiman N.Y.P.D.de Lloyd Kaufman et Michael Herz (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆



Après trois épisodes mettant en scène le Toxic Avenger, les réalisateurs, scénaristes et producteurs Lloyd Kaufman et Michael Herz décident de passer à autre chose. De s'inventer un nouveau personnage. Un super-héros au moins aussi charismatique que l'irradié Melvin. Cette fois-ci, l'intrigue se déroule à New-York et non plus dans la petite bourgade de Tromaville. Le Sgt. Kabukiman, qui depuis la sortie de Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. est apparu dans plusieurs longs-métrages produits par la firme Troma, La principale différence entre Toxie et Kabuliman demeure dans le fait que ce dernier peut à loisir (dans la mesure où il ne se transforme pas accidentellement en clown) passer de l'état de fli, sous le nom de Harry Grisman, à celui de super-héro, sous celui de Kabukiman. Le nom et l'apparence de ce personnage n'est pas dû au hasard. En effet, c'est lors d'un spectacle de kabuki (forme de théâtre épique japonais dans lequel les comédiens portent maquillage élaboré et costumes de geishas) que le Sgt. Grisman entre en contact avec l'un des acteurs qui l'investit des pouvoirs du kabukiman, lui transmettant ainsi une partie de son savoir (la jeune Lotus s'occupant plus tard de lui enseigner le reste). Sous les traits du super-héros japonais, Grisman décide de nettoyer la ville de New-York de la violence qui la pollue. Il choisi notamment de s'en prendre au révérant Snipes, lequel se sert de différentes institutions pour les jeunes défavorisés comme de couverture pour son réseau de drogue ainsi qu'au milliardaire philanthrope Reginald Stuart, lequel a trouvé le moyen d'accomplir une ancienne prophétie visant à invoquer le Malin, lequel devant lui permettre de conquérir le monde. S'ensuivent alors une successions de crimes dont le meurtre de Connie LaRosa, la coéquipière de Grisman. Ce dernier cherchera alors à tout pris à venger la mort de son amie.

Beaucoup moins sanglant, un peu moins trash, mais toujours aussi délirant, Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. de Lloyd Kaufman et Michael Herz demeure dans la même veine que des productions telles que The Toxic Avenger ou Class of Nuke 'Em High, les deux plus célèbres franchises du duo. C'est débile tout en restant plus sobre. Comme si les deux cinéastes avaient tenté alors de se racheter une conduite en cherchant à rendre leur dernier bébé plus moral que ce qu'ils avaient jusque là l'habitude de nous proposer. Mais c'est sans doute ne pas connaître les deux hommes que de penser une telle chose. L'église et l'autorité en prennent une fois de plus pour leur compte. Quelques signes viennent très vite rassurer sur l'état de la firme Troma. On n'y baisse pas son pantalon. Dès les premiers instants, on reconnaît la marque de fabrique du duo. Pour rappel, ne serait-ce que la scène durant laquelle deux hommes d'affaire se partagent une ligne de coke sur le capot d'une voiture de luxe.

L'inspiration, Lloyd Kaufman et Michael Herz la trouvent lors du tournage de The Toxic Avenger II dont une grande partie se déroule au Japon. Approchés par Tetsu Fujimura and Masaya Nakamura, les créateurs de la société japonaise de développement de jeux vidéo créée en 1955, ces derniers leur propose de créer un film dont le principal personnage serait un super-héros dont l'apparence serait celle d'un comédien du théâtre Kabuki. Si Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. Paraît nanti d'un budget un peu plus important qu'à l'habitude, ça n'est pas pour rien : la société Namco produit, et donc finance, le film à hauteur d'un million et demi de dollars. Des divergences naissent entre Namco, Lloyd Kaufman et Michael Herz. Ce dernier, curieusement, se range du côté de la société de jeux vidéos qui désire faire du film, une œuvre accessible aux enfants tandis que Lloyd Kaufman, toujlours fidèle à ses idées, veut perpétuer le genre qui a rendu célèbre la firme Troma. Le résultat à l'écran peut laisser plus ou moins dubitatif.
Délirant, mais jamais choquant, Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. ne demeure clairement pas le meilleur film estampillé Troma. Un film amusant mais auquel il manque le souffle épico-trash des œuvres citées plus haut. Si le succès d'estime du film n'a pas donné lieu à une suite, le Sgt. Kabukiman est réapparu dans plusieurs productions et dans diverses publicités de la firme Troma. L'un des faits les plus marquants de ce personnages atypique est son apparition dans l'excellent Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV que Lloyd Kaufman réalisa seul en 2000. Kabukiman y est désigné tel un ivrogne méprisé par ses concitoyens. Une manière comme une autre de pointer du doigt un Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. sur lequel Lloyd Kaufman n'aura pas eu la possibilité de travailler en totale liberté ? Qui sait. Toujours est-il que Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. Se laisse regarder. Une petite comédie qui dans la sphère Troma et en comparaison d'autres productions paraît bien innocente...

lundi 25 septembre 2017

Un Mauvais Fils de Claude Sautet (1980) - ★★★★★★★★★☆



Second film présenté ici à avoir Patrick Dewaere comme principal acteur, "Un Mauvais Fils" dresse le portrait d'un homme qui, même s'il n'a aucun rapport avec celui du film d'Alain Corneau, pourrait être un Franck Poupart plus jeune et dont la difficile expérience vécue dans ce film trouverait sa tragique conclusion dans "série noire". 

"Un mauvais fils", c'est l'histoire d'une reconstruction morale, affective et sentimentale. Celle d'un père et de son fils. Le long cheminement qui rapproche deux êtres que la séparation et surtout la mort de la mère ont rendus étrangers l'un pour l'autre. Bruno Calgagni (Patrick Dewaere), ancien toxicomane de retour des États-Unis où il fut emprisonné durant cinq années pour détention de drogue, revient en France et retrouve la trace de son père qui l'accueille chez lui et qui, malgré les apparences semble lui reprocher la mort de sa femme qui a plongé lentement dans une grave dépression et qui l'a poussée au suicide. Le retour du fils en France est difficile. Ses conditions de travail ne sont pas des plus faciles lorsqu'il est employé comme simple manutentionnaire. Un emploi qu'il ne conservera d'ailleurs pas très longtemps.

Avant même que son père, René (Yves Robert), reproche la mort de sa mère à Bruno, la tension monte entre les deux hommes de façon insidieuse. Un fils d'abord considéré comme un 'cancer", un "pourrisseur", remarques difficiles à accepter pour un Bruno aux allures de rebelle qui va chercher le plaisir charnel auprès d'une prostituée avant de faire la connaissance dans son nouvel emploi de Catherine, la libraire, ancienne toxicomane aux pulsions destructrices. 

Mais avant cela, René, excédé par le comportement de Bruno lors d'une rencontre dans un bar, craque et vomi à la face de Bruno, tout le dégoût qu'il éprouve pour lui. La rupture est alors totale et après une visite à l'hygiène mentale qui lui trouvera un nouvel emploi mais qui surtout, le préviendra que là-bas, travaille déjà une femme, Catherine, qui a connu les errances de la drogue,Bruno entre enfin dans ses nouvelles fonctions et surtout, entre en contact avec la dite Catherine.

Leurs rapports, à l'origine difficiles, vont tendre vers plus d'intimité et ce avec l'appui du formidable Adrien Dussart (Jacques Dufilho). Son emploi semble satisfaire Bruno et le charme tout relatif de Catherine verra naître entre eux une relation intime, tout d'abord heureuse mais au final dangereuse. . .

Claude Sautet, avec énormément de talent, fait se confronter deux hommes, un père et son fils, aux tempéraments diamétralement opposés. Le premier reproche au second la mort de sa mère et le second essaie de retrouver une existence normale malgré un environnement pas toujours évident à subir. Robert et Dewaere sont formidables dans leur rôle d'êtres déchirés par la vie, essayant de se reconstruire sans jamais vraiment y parvenir. Le rôle campé par Fossey est lui aussi saisissant, surtout lors des séances de fix entre elle et Bruno, des moments très fort et surtout très loin de ce auquel le cinéma français nous avait habitué.
On imagine alors l'état d'esprit dans lequel il leur a fallut se plonger pour interpréter leur rôle, des personnages qui les habitent de bout en bout pour une expérience cinématographique chargée en émotions inhérentes à ce genre de sujet. . .
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