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lundi 25 septembre 2017

Un Mauvais Fils de Claude Sautet (1980) - ★★★★★★★★★☆



Second film présenté ici à avoir Patrick Dewaere comme principal acteur, "Un Mauvais Fils" dresse le portrait d'un homme qui, même s'il n'a aucun rapport avec celui du film d'Alain Corneau, pourrait être un Franck Poupart plus jeune et dont la difficile expérience vécue dans ce film trouverait sa tragique conclusion dans "série noire". 

"Un mauvais fils", c'est l'histoire d'une reconstruction morale, affective et sentimentale. Celle d'un père et de son fils. Le long cheminement qui rapproche deux êtres que la séparation et surtout la mort de la mère ont rendus étrangers l'un pour l'autre. Bruno Calgagni (Patrick Dewaere), ancien toxicomane de retour des États-Unis où il fut emprisonné durant cinq années pour détention de drogue, revient en France et retrouve la trace de son père qui l'accueille chez lui et qui, malgré les apparences semble lui reprocher la mort de sa femme qui a plongé lentement dans une grave dépression et qui l'a poussée au suicide. Le retour du fils en France est difficile. Ses conditions de travail ne sont pas des plus faciles lorsqu'il est employé comme simple manutentionnaire. Un emploi qu'il ne conservera d'ailleurs pas très longtemps.

Avant même que son père, René (Yves Robert), reproche la mort de sa mère à Bruno, la tension monte entre les deux hommes de façon insidieuse. Un fils d'abord considéré comme un 'cancer", un "pourrisseur", remarques difficiles à accepter pour un Bruno aux allures de rebelle qui va chercher le plaisir charnel auprès d'une prostituée avant de faire la connaissance dans son nouvel emploi de Catherine, la libraire, ancienne toxicomane aux pulsions destructrices. 

Mais avant cela, René, excédé par le comportement de Bruno lors d'une rencontre dans un bar, craque et vomi à la face de Bruno, tout le dégoût qu'il éprouve pour lui. La rupture est alors totale et après une visite à l'hygiène mentale qui lui trouvera un nouvel emploi mais qui surtout, le préviendra que là-bas, travaille déjà une femme, Catherine, qui a connu les errances de la drogue,Bruno entre enfin dans ses nouvelles fonctions et surtout, entre en contact avec la dite Catherine.

Leurs rapports, à l'origine difficiles, vont tendre vers plus d'intimité et ce avec l'appui du formidable Adrien Dussart (Jacques Dufilho). Son emploi semble satisfaire Bruno et le charme tout relatif de Catherine verra naître entre eux une relation intime, tout d'abord heureuse mais au final dangereuse. . .

Claude Sautet, avec énormément de talent, fait se confronter deux hommes, un père et son fils, aux tempéraments diamétralement opposés. Le premier reproche au second la mort de sa mère et le second essaie de retrouver une existence normale malgré un environnement pas toujours évident à subir. Robert et Dewaere sont formidables dans leur rôle d'êtres déchirés par la vie, essayant de se reconstruire sans jamais vraiment y parvenir. Le rôle campé par Fossey est lui aussi saisissant, surtout lors des séances de fix entre elle et Bruno, des moments très fort et surtout très loin de ce auquel le cinéma français nous avait habitué.
On imagine alors l'état d'esprit dans lequel il leur a fallut se plonger pour interpréter leur rôle, des personnages qui les habitent de bout en bout pour une expérience cinématographique chargée en émotions inhérentes à ce genre de sujet. . .

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