Il y a deux ans sortait
sur les écrans Smile
de Parker Finn. Premier long-métrage pour ce réalisateur qui jusque
là n'avait signé que deux courts (The
Hidebehind en
2018 et Laura Hasn't Slept
en 2020) et qui laissait volontairement à l'époque des portes
ouvertes afin de lui donner une suite. Sobrement intitulé Smile
2,
la séquelle en question reprend une nouvelle fois l'une des
principales règle du jeu
de chat
consistant à toucher l'un de ses partenaires de jeu appelé Souris
afin qu'il devienne à son tour le Chat.
Un principe qu'avait déjà adopté David Robert Mitchell avec It
Follows
il y a dix ans. Dans cette séquelle sortie sur les écrans français
le 16 octobre dernier, soit deux jours avant de voir le jour aux
États-Unis, Parker Finn reproduit le concept de malédiction
touchant celles et ceux qui se retrouvent confrontés à des
individus eux-mêmes touchés et arborant un sinistre sourire. Smile
2
met en scène l'actrice et chanteuse britannique Naomi Scott dans le
rôle de Skye Riley. Une star de la pop américaine qui après avoir
survécu à un tragique accident de la route lors duquel son
compagnon Paul Hudson (Ray Nicholson) perdit la vie passa un très
long séjour dans un service de désintoxication. Aujourd'hui, la
jeune femme semble prête à remonter sur scène. Après avoir
rassuré ses fans lors d'une émission de télévision, lors des
répétitions de son prochain spectacle elle se blesse au dos et part
secrètement se fournir en anti-douleurs auprès de son ami Lewis
Fregodi (Lukas Gage). Un jeune homme visiblement perturbé, sous
cocaïne et hanté par d'abominables visions qui le poussent à se
suicider devant elle. Dès lors, Skye semble être victime de cette
même malédiction qui vit le jour au sein du premier volet de ce qui
deviendra peut-être prochainement une trilogie, qui sait... Afin de
faire le lien entre ces deux premiers opus, le réalisateur et
scénariste débute l'intrigue en réintégrant le personnage de Joel
qu'incarne une fois de plus l'acteur Kyle Gallner. Alors que dans
Smile
Joel devenait la nouvelle victime de la malédiction en assistant
impuissant à l'immolation d'une Rose (Sosie Bacon) affichant ce même
sourire sinistre, la séquence d'introduction le met en scène lors
d'un long plan-séquence qui laisse d'emblée l'impression d'une
séquelle beaucoup plus intense et ambitieuse. Si la scène sert de
relais avec le premier opus, ça n'est pas tant grâce à la présence
du personnage de Joel que la transmission de la malédiction vers
celui de Lewis Fregoli que l'on découvre d'emblée dans la peau d'un
trafiquant de drogue. La liaison entre les événements passés et
ceux qui s'inscrivent désormais dans cette suite étant acquise, la
totalité de Smile 2
se concentre donc autour de la Pop Star.
Une
artiste décrite ici comme moralement modeste, jamais prétentieuse,
et encore très profondément marqué par les événements qui
coûtèrent la vie à son ex petit ami. Situant son action dans le
show-biz américain, cette suite se devait de refléter le côté
''Paillettes''
entourant l'existence de l'héroïne. Ainsi que certains travers liés
à la célébrité. Comme la relation de certains artistes avec la
drogue. La profonde paranoïa qui peut parfois s'emparer d'eux face à
l'incapacité de gérer la célébrité. Difficulté également
rencontrée face à des millions de fans en attente, comme ici, d'une
tournée à venir dont les répétitions vont s'avérer harassantes.
Mais aussi, de manière plus sournoise encore, de l'influence
malavisée d'une mère qui en ''conseillère'' et en agente
artistique semble davantage préoccupée par la carrière de sa fille
que par sa santé physique et mentale. De ce point de vue là, Smile
2
convainc assez facilement et tort le modèle original du concept
d'artiste (chanteur ou comédien, d'ailleurs) naviguant aux
frontières de la rupture en plongeant son héroïne dans un univers
cauchemardesque, peuplé de macabres visions dont certaines ne
laisseront personne indifférent. Ce dont souffre en revanche le film
de Parker Finn, ce sont les nombreuses longueurs causée par la durée
qui dépasse légèrement les cent-trente deux minutes. On ne demande
pas à un film d'horreur de se traîner sur la longueur mais plutôt
d'aller droit à l'essentiel. Fort heureusement, le film parvient
lors du dernier tiers à s'extraire de cette série de ventres mous
qui jusque là gâchaient quelque peu l'ensemble. Offrant aux
spectateurs quelques séquences très efficaces. Chacun y prélèvera
ça et là et selon ses goûts en matière d'effroi de quoi contenter
sa passion pour l'horreur. La séquence durant laquelle Skye est
assiégée dans son appartement par une horde ''D'infectés''
formant un groupe de danseurs contemporains demeurant sans doute
l'une des plus marquantes. Quant au tout dernier acte situé sur
scène, Parker Finn prouve que l'on peut se lancer dans un final
grand-guignolesque sans tomber dans le ridicule (contrairement à The
Substance
de Coralie Fargeat). On notera enfin la présence du compositeur et
multi-instrumentiste canado-chilien Cristobal Tapia de Veer qui
reprend du service après avoir déjà signé la bande original du
premier opus et qui dans le cas de Smile 2
signe une partition véritablement anxiogène...
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