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mardi 3 décembre 2024

Smile 2 de Parker Finn (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Il y a deux ans sortait sur les écrans Smile de Parker Finn. Premier long-métrage pour ce réalisateur qui jusque là n'avait signé que deux courts (The Hidebehind en 2018 et Laura Hasn't Slept en 2020) et qui laissait volontairement à l'époque des portes ouvertes afin de lui donner une suite. Sobrement intitulé Smile 2, la séquelle en question reprend une nouvelle fois l'une des principales règle du jeu de chat consistant à toucher l'un de ses partenaires de jeu appelé Souris afin qu'il devienne à son tour le Chat. Un principe qu'avait déjà adopté David Robert Mitchell avec It Follows il y a dix ans. Dans cette séquelle sortie sur les écrans français le 16 octobre dernier, soit deux jours avant de voir le jour aux États-Unis, Parker Finn reproduit le concept de malédiction touchant celles et ceux qui se retrouvent confrontés à des individus eux-mêmes touchés et arborant un sinistre sourire. Smile 2 met en scène l'actrice et chanteuse britannique Naomi Scott dans le rôle de Skye Riley. Une star de la pop américaine qui après avoir survécu à un tragique accident de la route lors duquel son compagnon Paul Hudson (Ray Nicholson) perdit la vie passa un très long séjour dans un service de désintoxication. Aujourd'hui, la jeune femme semble prête à remonter sur scène. Après avoir rassuré ses fans lors d'une émission de télévision, lors des répétitions de son prochain spectacle elle se blesse au dos et part secrètement se fournir en anti-douleurs auprès de son ami Lewis Fregodi (Lukas Gage). Un jeune homme visiblement perturbé, sous cocaïne et hanté par d'abominables visions qui le poussent à se suicider devant elle. Dès lors, Skye semble être victime de cette même malédiction qui vit le jour au sein du premier volet de ce qui deviendra peut-être prochainement une trilogie, qui sait... Afin de faire le lien entre ces deux premiers opus, le réalisateur et scénariste débute l'intrigue en réintégrant le personnage de Joel qu'incarne une fois de plus l'acteur Kyle Gallner. Alors que dans Smile Joel devenait la nouvelle victime de la malédiction en assistant impuissant à l'immolation d'une Rose (Sosie Bacon) affichant ce même sourire sinistre, la séquence d'introduction le met en scène lors d'un long plan-séquence qui laisse d'emblée l'impression d'une séquelle beaucoup plus intense et ambitieuse. Si la scène sert de relais avec le premier opus, ça n'est pas tant grâce à la présence du personnage de Joel que la transmission de la malédiction vers celui de Lewis Fregoli que l'on découvre d'emblée dans la peau d'un trafiquant de drogue. La liaison entre les événements passés et ceux qui s'inscrivent désormais dans cette suite étant acquise, la totalité de Smile 2 se concentre donc autour de la Pop Star.


Une artiste décrite ici comme moralement modeste, jamais prétentieuse, et encore très profondément marqué par les événements qui coûtèrent la vie à son ex petit ami. Situant son action dans le show-biz américain, cette suite se devait de refléter le côté ''Paillettes'' entourant l'existence de l'héroïne. Ainsi que certains travers liés à la célébrité. Comme la relation de certains artistes avec la drogue. La profonde paranoïa qui peut parfois s'emparer d'eux face à l'incapacité de gérer la célébrité. Difficulté également rencontrée face à des millions de fans en attente, comme ici, d'une tournée à venir dont les répétitions vont s'avérer harassantes. Mais aussi, de manière plus sournoise encore, de l'influence malavisée d'une mère qui en ''conseillère'' et en agente artistique semble davantage préoccupée par la carrière de sa fille que par sa santé physique et mentale. De ce point de vue là, Smile 2 convainc assez facilement et tort le modèle original du concept d'artiste (chanteur ou comédien, d'ailleurs) naviguant aux frontières de la rupture en plongeant son héroïne dans un univers cauchemardesque, peuplé de macabres visions dont certaines ne laisseront personne indifférent. Ce dont souffre en revanche le film de Parker Finn, ce sont les nombreuses longueurs causée par la durée qui dépasse légèrement les cent-trente deux minutes. On ne demande pas à un film d'horreur de se traîner sur la longueur mais plutôt d'aller droit à l'essentiel. Fort heureusement, le film parvient lors du dernier tiers à s'extraire de cette série de ventres mous qui jusque là gâchaient quelque peu l'ensemble. Offrant aux spectateurs quelques séquences très efficaces. Chacun y prélèvera ça et là et selon ses goûts en matière d'effroi de quoi contenter sa passion pour l'horreur. La séquence durant laquelle Skye est assiégée dans son appartement par une horde ''D'infectés'' formant un groupe de danseurs contemporains demeurant sans doute l'une des plus marquantes. Quant au tout dernier acte situé sur scène, Parker Finn prouve que l'on peut se lancer dans un final grand-guignolesque sans tomber dans le ridicule (contrairement à The Substance de Coralie Fargeat). On notera enfin la présence du compositeur et multi-instrumentiste canado-chilien Cristobal Tapia de Veer qui reprend du service après avoir déjà signé la bande original du premier opus et qui dans le cas de Smile 2 signe une partition véritablement anxiogène...

 

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