Dans le Jutland,
péninsule du Danemark, la jeune Marie vit comme une reclue dans la
petite ville côtière où son père s'occupe avec elle de sa mère
gravement malade. Il ne se passe pas grand chose là-bas. Les
magnifiques paysages n'arrivent cependant pas à faire oublier
l'étrange malédiction qui touche la famille et à laquelle tant
d'habitants redoutent d'être confrontés. En effet, si la mère de
Marie est clouée sur son fauteuil roulant, ça n'est pas pour rien.
Avec la complicité du médecin de famille, le père injecte à son
épouse une drogue la maintenant fermement dans un état de
catatonie. Marie découvre bientôt pourquoi sa mère est malade.
Pire !
La jeune adolescente
découvre qu'elle développe les mêmes symptômes que sa mère.
Espionnant une conversation entre son père et le médecin, elle
comprend alors qu'elle est la victime d'une inévitable
transformation physique. Son corps peu à peu va changer et se
couvrir d'une épaisse fourrure. Marie travaille depuis peu dans une
usine qui traite et conditionne le poisson fraîchement péché. Ses
nouveaux collègues savent qui est la jeune fille et connaissent ses
antécédents familiaux. Seul le jeune Daniel semble s'attacher
réellement à Marie, ignorant le mal qui touche sa famille.
Malgré les
avertissements de son père, Marie se comporte de manière de plus en
plus instable et sort malgré ses recommandations. Mais bientôt un
drame va secouer la petite communauté : la mère de Marie est
retrouvée noyée dans la baignoire de sa salle de bain...
Lorsque l'on découvre
Når dyrene drømmer pour la première fois, comment ne
pas penser au formidable Morse de Tomas Alfredson ?
Tout comme le cinéaste suédois, le danois Jonas Alexander Arnby
expose l'une des mythiques créatures du bestiaire fantastique dans
une œuvre atypique. Si Alfredson exhibait un vampire hors-norme,
Arnby lui, transpose le thème de la lycanthropie dans un univers
aseptisé par un climat froid et passablement austère.
Ce qui nous intéresse
ici n'est pas tant soit peu l'aspect horrifique d'une telle mutation.
D'ailleurs, en terme d'horreur, le film est plutôt frileux, chose
qu'on ne lui reprochera pas. On retient surtout le cadre magnifique
et certains visuels absolument bluffant. Si le sujet peut prêter à
sourire, il est ici traité de manière réaliste. Du moins, au tant
que celui soir possible. Pas d'effets de surenchère ni d'effusion de
sang qui viendrait pervertir cette œuvre particulièrement originale
venant tout droit de Scandinavie. La jeune Marie est interprétée
par Sonia Suhi. Et si l'acteur qui campe le rôle du père parle à
certains, c'est parce qu'il a été l'un des plus importants
interprètes de la première saison de la mythique série The
Killing version danoise.
Når dyrene drømmer
traite également du passage difficile à l'adolescence. D'ailleurs,
l'analogie est évidente, les ongles et le contour de la bouche de la
jeune Marie faisant tout naturellement penser aux premières
menstruations. L’œuvre est poétique, admirablement filmée (la
scène d'amour entre Marie et Daniel avec moult ralentis et gros
plans) et interprétée avec une très grande sensibilité. Le film
de Jonas Alexander Arnby risque de décevoir ceux qui attendaient un
pur film d'horreur. Par contre, pour tous ceux qui aiment les contes
(La Compagnie des Loups), ceux qui aiment les
métaphores (The Addiction), regarderont ce Når
dyrene drømmer avec une attention toute particulière...
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