Franco Nero éclipsé, le
ninja blanc est désormais remplacé par le noir (on parle ici de
leur tenue et non pas d'une éventuelle couleur de peau), incarné
cette fois-ci par l'acteur japonais Shô Kosugi qui deux ans
auparavant tentait de faire la misère au héros de Enter the
Ninja
mais terminait la tête séparée du re ste de son corps. Celle-ci
ayant miraculeusement repoussé, le voici deux ans plus tard passé
du statut de méchant ninja à celui de... gentil ninja. Intitulé
Revenge of the Ninja
(Ultime Violence : Ninja 2),
le titre original de ce long-métrage et sa traduction en français
laissent envisager que cette fausse suite du film réalisé deux ans
auparavant par le producteur et réalisateur israélien Menahem Golan
puisse être effectivement sa séquelle. Sauf que les deux
longs-métrages n'entretiennent aucun rapport en dehors du fait
qu'ils mettent tous les deux en scène des ninjas. À part ce petit
détail, Revenge of the Ninja enfonce
littéralement Enter the Ninja.
En effet, Sam Firstenberg réussi là où Menahem Golan incarnait le
petit artisan sans grandes ambitions. L'une des principales qualités
de Revenge of the Ninja
est d'avoir mis en vedettes de véritables professionnels des arts
martiaux. Et cela se ressent lors des innombrables combats qui
émaillent le long-métrage de son ouverture jusqu'à sa conclusion.
À noter que la qualité des chorégraphies qui n'ont aucun
équivalent aux piteuses démonstrations de Enter
the Ninja gagnent
en intensité au fil de l'intrigue...
Une
intrigue dont le scénario tient d'ailleurs sur un simple bout de
papier : Après que sa famille a été entièrement massacrée
par des ninjas en dehors de son plus jeune enfant et de sa mère, Cho
Osaki accepte d'accompagner son ami Braden (l'acteur Arthur Roberts)
jusqu'en Amérique afin de refaire sa vie. Les années passent et six
ans plus tard, son fils Kane a bien grandi et connaît les arts
martiaux sur le bout des doigts (étonnant Kane Kosugi qui, pas plus
haut que trois pommes, sait se battre et se servir de différentes
armes avec brio). Quant à Cho, il est désormais propriétaire d'une
galerie où il expose des poupées d'origine japonaises importées de
son pays natal sans savoir qu'elles renferment de l'héroïne. Ce
dont il ne se doute pas non plus, c'est que celui qui est responsable
de ce trafic n'est autre que son ami Braden et sa petite amie de
moment, la blonde Cathy (Ashley Ferrare). Braden est en affaire avec
un mafieux d'origine italienne qui se fait appeler Caifano (Mario
Gallo), lequel tente de l'escroquer en refusant de le payer pour la
marchandise. Braden n'ayant pas pour habitude de se laisser arnaquer,
il entre dans une fureur meurtrière, vêtu d'une tenue et de tout
un attirail de ninja. L'homme part alors en guerre contre Caifano et
les nombreux hommes formés autour de lui. Quant à Cho, après que
ses poupées aient toutes été volées par certains d'entre eux, il
décide lui aussi de poursuivre Caifano et ses hommes afin de
récupérer son bien...
Et
ce n'est là que le début d'un film d'action proprement hallucinant.
Culte dans son improbabilité mais aussi, tellement jouissif qu'on
lui pardonnerait presque tous ses défauts. Que le montage soit aussi
haché et conçu à l'arrache, que les acteurs soient PRESQUE aussi
talentueux que notre Hélène et ses garçons nationaux, que le
scénario tienne sur un ticket de caisse, que la caractérisation
passe à l'as ou que la mise en scène soit en ne peut plus basique,
Revenge of the Ninja
n'en demeure pas moins un pur et véritable moment de plaisir
coupable. De ces bobines vénérées très justement par les amateurs
de séries B aux budget riquiqui (deux millions de dollars seulement)
qui n'ont sans doute pas les atours des grosses productions du genre
mais qui transpirent cependant la générosité dans toute sa vertu.
Alors, pour pallier aux différents manques, Revenge
of the Ninja accumule
les scènes de combats et rendrait jaloux n'importe quel slasher
au moment de faire le bilan du bodycount
qui se chiffre ici à plusieurs dizaines de morts. Le film recense à
peu près tout ce qui existe en terme d'armes de ninjas, des plus
communs aux plus étonnants. Le long-métrage de Sam Firstenberg se
paie le luxe de partir dans toutes les directions, parfois (et même
très souvent) en dépit du bon sens. Le spectacle culmine à deux
occasions. La première se situant aux abords de la cinquantième
minutes lorsque l'ami flic de Cho (le lieutenant Dime interprété
par Virgil Frye) veut lui présenter quatre ex-taulards qui
pourraient éventuellement leur apporter des renseignements mais qui
au final, rechignent à la tâche. Quatre pseudo Vllage
People
dont la présence à l'image est aussi amusante que pittoresque.
Grosse tranche de rigolade avant que ne débute l'une des
sempiternelles parties de gifles et de coups de pieds du
long-métrage. Pour la seconde occasion, je vous laisse tout loisir
de découvrir la chose par vous-même. Si sous divers points
techniques Revenge of the Ninja s'avère
à la ramasse, le film est en revanche parfaitement rythmé, sans
presque aucun temps mort et les combats sont pour une fois plutôt
correctement chorégraphiés. Et pour ce type de films, c'est tout ce
que l'on demande...
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