Petit voyage dans le
temps pour ce long-métrage datant de 1957 et réalisé par le
cinéaste américain Nathan Juran qui après avoir exploré le drame,
l'aventure mais aussi et surtout le western jusque là va durant une
très courte période s'intéresser au fantastique avec pas moins de
cinq longs-métrages et huit épisodes de séries télévisées en
l'espace de quatre années. Tout commence en 1957 avec The
deadly Mantis
traduit chez nous sous le très appétissant titre, La
chose qui surgit des ténèbres...
des ténèbres qui ne sont rien de plus, rien de moins que les
conséquences d'une éruption volcanique située dans une toute
petite zone du pôle sud ayant des répercussions en Arctique, là où
est emprisonnée depuis des siècles une immense créature. Ce n'est
pas trahir le mystère qui entoure celle-ci que de révéler qu'il
s'agit d'une énorme mante religieuse puisque l'affiche d'origine ne
fait aucun mystère quant à son apparence et donc, sa ressemblance
avec cette espèce d'insecte connue pour sa voracité. Après une
introduction étonnamment longue évoquant l'installation de trois
lignes de radars positionnées entre les États-Unis et le Canada
dont un système de surveillance baptisé ''ligne
DEW''
prévue pour donner l'alerte en cas d'attaque provenant des régions
polaires (il vaut mieux en effet se prémunir d'une éventuelle
attaque du peuple esquimau !!!) , une station est attaquée par une
''entité'' qui pour le moment demeure mystérieuse. Puis c'est au
tour d'un avion de connaître le même sort. Dans les deux cas, toute
trace de l'homme à disparu. En enquêtant sur les disparitions, deux
hommes mettent à jour une étrange ''épine'' qui paraît être
d'origine organique.
Ne
sachant cependant pas de quelle créature celle-ci provient, l'armée
décide de faire appel au docteur Nedrick Jackson (l'acteur William
Hopper ) du Museum d'histoire naturelle de Washington. En étudiant
''l'épine'', il découvre bientôt qu'il s'agirait d'un appendice
appartenant à une mante religieuse aux proportions monstrueuses...
Les films de créatures géantes se comptant par
dizaines, on ne va pas chipoter en passant la brosse à reluire sur
ce petit film relativement décevant. En effet, à côté de Des
monstres attaquent la ville
de Gordon Douglas ou de Soudain... les monstres
de Bert I. Gordon, deux ''classiques'' du genre, aussi nanardesques
qu'ils puissent être, The deadly Mantis
fait peine à voir. Vu les proportions et la structure de la mante
religieuse, celle-ci peine à se mouvoir lors de séquences en
incrustation qui semblent pour l'équipe en charge des
effets-spéciaux, compliquées à mettre en œuvre. À dire vrai,
tout ou partie de l'intérêt du long-métrage de Nathan Juran
repose dans sa première partie, lorsque les spectateurs sont censés
n'avoir encore aucune idée des origines de la créature. Se situant
tout d'abord au pôle nord, sur un glacier, le vent et la neige
fouettant en permanence le visage des soldats installés sur place,
il est possible de se passionner pour cette enquête qui pousse les
hauts gradés de l'armée américaine à se creuser les méninges. La
découverte de la station éventrée, de l'épave de l'avion
militaire et la disparition de toute trace d'humains faisant tout le
reste.
Comme
le veut la tradition pour ce genre de longs-métrages, on n'échappe
évidemment pas à l'idylle entre le représentant de l'autorité
militaire et l'assistante du scientifique, ici incarnée par le
séduisant Colonel Joe Parkman (l'acteur Craig Stevens) et par la
charmante Marge Blaine (Alix Talton)... Si la mante religieuse est
d'une laideur repoussante, ça n'est pas simplement pour des raisons
évidentes mais parce que sa plastique est rudimentaire et fait
davantage sourire qu'elle n'effraie. Même si à grands renforts de
cuivres la partition musicale de Irving Gertz et William Lava tente
de renforcer l'aspect dramatique des événements, elle n'y parvient
jamais vraiment. À dire vrai, l'exploitation d'une créature capable
de dévorer sans discontinuer ou d'attaquer aussi bien au sol que
dans les airs était riche d'interaction. Malheureusement, une fois
son identité établie, les scènes de ''guerre'' se succèdent mais
s'avèrent relativement redondantes. The deadly
Mantis est
donc répétitif et passablement ennuyeux, agrémenté d'une séquence
finale qui tente un dernier sursaut mais sans y parvenir. De plus, on
sent bien que le budget dont bénéficie alors le réalisateur est
plutôt maigre car des décors à la photographie en passant par les
effets-spéciaux, tout ou presque est d'une laideur absolue. Reste
des interprètes acquis à la cause de Nathan Juran et dont les
personnages sont pourtant caractérisés de façon rudimentaire...
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