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jeudi 26 septembre 2024

N'avoue jamais d'Ivan Calbérac (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

La comédie française des années 2010 et 2020 représente tout le paradoxe du cinéma hexagonal. À trop produire des mauvais films, les spectateurs désertent les salles tandis que n'y retournent invariablement que ceux qui espèrent toujours y dénicher la perle rare. C'est ainsi que parfois l'on passe à côté de très belles surprises dont N'avoue jamais fait indéniablement partie. Des œuvres devenues si rares qu'elles se posent comme d'authentiques ovnis dans un paysage français dont la qualité baisse d'année en année. Découvert il n'y a pas si longtemps que ça à travers Venise n'est pas en Italie en 2019 et La dégustation il y a deux ans, l'écrivain, réalisateur, scénariste et producteur français semble devoir faire partie de ceux qui comptent. Du moins entendons-nous cette petite musique qui nous pousse à aller voir ce que cache chacune de ses nouvelles apparitions sur grand écran. Le couple Sabine Azéma/André Dussolier au cinéma est devenu l'une de ces habitudes qui n'ont pas échappées aux spectateurs français amoureux de leur langue et des personnalités qui la représentent... Dans le registre de la comédie, la référence qui vient immédiatement à l'esprit est Tanguy d'Étienne Chatiliez et nettement moins sa tardive et médiocre séquelle Tanguy, le retour réalisé dix-huit ans plus tard. On pourrait également citer Les Herbes folles d'Alain Resnais de 2008, ou encore la petite dizaine d'autres longs-métrages qui les réunirent en l'espace de plusieurs dizaines d'années de carrière. N'avoue jamais, lui, les réunit et en fait le duo principal d'une comédie aussi drôle que touchante. L'une de ces belles surprises qui justement n'attendait plus que son public pour révéler une fois encore le jeu tout en finesse et en expressions de Sabine Azéma et André Dussolier. L'un et l'autre incarnent un couple marié depuis un demi-siècle environ. Parents de trois enfants prénommés Capucine (Joséphine de Meaux), Adrien (Sébastien Chassagne) et Amaury (Gaël Giraudeau), ils vivent heureux dans une très belle demeure. Lui est en un ancien général de l'armée française prénommé François qui un jour, alors qu'il est en train d'effectuer du rangement dans le grenier, découvre que son épouse Annie l'a trompé il y a quarante ans en arrière...


La lecture de lettres enflammées écrites à l'époque par l'ancien amant Boris Pelleray (Thierry Lhermitte) lui cause un choc. Demandant des explications à Annie, celle-ci avoue mais veut le convaincre qu'après toutes ces années, il y a prescription. Sauf que pour François, il s'agit de laver son honneur. Décidant sur un coup de tête de divorcer de sa femme, l'ancien militaire choisit tout d'abord d'aller rendre visite à celui qu'il cru être son ami voilà quarante ans afin de lui mettre son poing sur la figure. Annie qui affirme qu'après toutes ces années elle sera capable de le reconnaître décide d'accompagner son mari furieux. Arrivés à Nice où vit toujours Boris, le couple part s'installer chez leur fille Capucine dont ils ignorent tous les deux qu'elle est en couple avec une femme... Difficile que d'aborder le thème de l'infidélité même si après tant d'années l'on peut être de l'avis d'Annie et supposer qu'il y a prescription. Mais face au personnage de François, comment réagir ? André Dussolier incarne un ancien général de l'armée française absolument savoureux. Fermé, voire irascible, usant sans cesse de terminologies propres à l'armée, l'acteur est extrêmement drôle, le faciès grimaçant, en totale opposition avec celui de Sabine Azéma dont la fraîcheur malgré ses soixante-quinze ans traverse littéralement l'écran. En incarnant ce couple aux caractères apparemment antinomiques, l'occasion est offerte aux deux acteurs de donner le plein talent qui est le leur. Entourés d'une brochettes d'interprètes tous aussi remarquables, notre duo fonctionne parfaitement. Mais le sujet du couple ainsi que ceux de l'adultère et de l'infidélité ne prêtant pas toujours à rire, le scénario d'Ivan Calbérac nous assène quelques beaux moments d'émotion (les larmes de François lors de la représentation théâtrale de son fils Adrien). Le réalisateur fait certains choix plutôt judicieux, d'ailleurs. Comme de ne surtout pas nous infliger une séquence que l'on voyait pourtant pointer de très loin en découvrant que Boris est professeur de karaté... Le choix de ses principaux interprètes est en outre l'élément clé du récit. Sabine Azéma et André Dussolier se connaissant parfaitement, le couple François/Annie est parfaitement crédible. Ajouté à cela la très belle partition musicale du compositeur Laurent Aknin, on tient là l'une des plus belles surprise de l'année en matière de comédie française et sans doute l'une des plus chaleureuses...

 

mardi 7 mars 2023

La dégustation d'Ivan Calbérac (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

'' La dégustation '' d'Ivan Calbérac est typiquement le genre de long-métrage dont nous n'attendions pas grand chose. Et ce, malgré les présences d'Isabelle Carré et de Bernard Campan. D'un côté, l'une de nos plus fraîches et plus jolies actrices hexagonales et de l'autre, le membre des anciens Inconnus connaissant probablement la carrière cinématographique la plus riche. Réalisateur, scénariste et écrivain français, Ivan Calbérac adapte sur grand écran sa propre pièce de théâtre éponyme. Et pourtant, l'idée ne vient pas de lui mais de ceux qui incarneront les principaux rôles. Car après que la pièce ait remporté quelques victoires aux Molière, Isabelle Carré et Bernard Campan évoquent l'idée d'une adaptation sur grand écran avec tout ce que cela suppose de changements. En effet, comme le constatera le spectateur, l'intrigue ne se concentre désormais plus en un seul lieu (la cave où se déroulait la fameuse dégustation) mais s'ouvre sur de plus amples perspectives. '' La dégustation '' met en scène Jacques, un caviste amoureux du bon vin qui a tendance à un peu trop forcer sur ce qu'il ne considère pourtant pas comme de l'alcool. Le quinquagénaire accepte de prendre en stage dans sa boutique le jeune Steve (l'acteur Mounir Amamra), un adolescent issu d'un quartier difficile installé en foyer et en période de réinsertion. Le caviste reçoit un jour la visite de Horthense, une sage-femme pleine de vie tout d'abord entrée dans la boutique de Jacques pour lui acheter une bonne bouteille de vin avant de tomber littéralement sous son charme. '' La dégustation '' nous conte les rapports alambiqués entre un homme au passé tragique et une femme pressée par le temps... Isabelle Carré et Bernard Campan incarnant deux individus aux personnalités bien distinctes. D'un côté, Jacques, homme quelque peu fermé, ne vouant plus son existence qu'au vin et demeurant distant face à l'attitude nettement plus ouverte et donc moins ambiguë de Horthense qui lance, elle, de nombreuses bouteilles à la mer...
 
 
Ce qui rapproche par contre ces deux personnages est une certaine forme de solitude. Pas ou peu d'amis puisque dans l'entourage de Jacques gravite au mieux son ami libraire Guillaume (Éric Viellard), le jeune beur Steve ou son médecin, le docteur Milmont (Olivier Claverie). Constituant ainsi avec Horthense qui elle, vit seule avec sa mère et n'a pas vraiment d'amis (la jeune femme est cependant très appréciée des Sdf qu'elle réunit chaque semaine autour d'une table), les cinq personnages de la pièce. Une équipe d'interprètes eux aussi au complet à laquelle s'ajoute un certain nombre de personnages secondaires. Comme une petite frappe avec lequel devra en découdre Steve, une brochette de '' cloches '' plus sympathiques les unes que les autres ou encore la mère de Horthense qu'interprète l'actrice et comédienne Geneviève Mnich. Le film d'Ivan Calbérac est une comédie romantique légère qui réserve quelques bonnes surprises même si l'écriture ne parvient pas à se hisser au niveau de celles du '' Dîner de cons '' ou du '' Prénom ''. Reste que le duo Isabelle Carré/Bernard Campan fonctionne à merveille et que Éric Viellard et Mounir Amamra s'avèrent très drôles. Si le déroulement du récit est des plus classique et que l'on devine la plupart des actions dirigées par le script, le plaisir de suivre les aventures de Horthense et de Jacques est bien présent et c'est là l'essentiel. Touchant et amusant, '' La dégustation '' d'Ivan Calbérac est donc une très bonne surprise qui se déguste comme un bon vin de table...

 

jeudi 10 octobre 2019

Venise n'est pas en Italie d'Ivan Calbérac (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Il est un fait dont j'ai grandement conscience : je ne suis pas très à l'aise avec la critique des comédies françaises. Et même si je sais par avance que cet article sera mineur, tant pis. Le long-métrage d'Ivan Calbérac méritait que je l'évoque...


S'il y en a qui se demandent encore pourquoi le cinéma comique hexagonal va si mal depuis quelques temps, la réponse tient en une phrase : parce que le meilleur acteur français... est belge ! Voilà ! La leçon est terminée, rangez vos livres et vos cahiers ! Si le grand écran parvient à nous mettre parfois de la poudre au yeux qui dès la sortie de la salle s’évanouit dans les airs, c'est parce qu'en France, on n'a pas de pétrole, pas d'idées, et surtout pas d'acteurs à la hauteur d'un Louis de Funès ou d'un Pierre Richard. Bon, je concède que le second est toujours en vie mais désormais, il s'avère plus tendre que réellement drôle. On ne lui en voudra pas, lui qui a gavé en son temps les amateurs de comédies de tout un tas de longs-métrages devenus cultes et que je ne vous ferai pas l'affront d'évoquer ici puisque tout le monde les connaît. À la place de ces deux géants de l'humour, notre pays s'est doté de quelques descendants qui, s'ils sont attachants, ont pourtant bien du mal à convaincre. Du moins, de manière métronomique. On peut, au mieux, se pencher sur la vision toute personnelle d'un Quentin Dupieux ou au pire, se farcir l'humour bien tranquille de Dany Boon, Kad Merad et consorts. De ce tout dernier, on retiendra l'incapacité à émouvoir. L’œil torve, le visage aussi expressif que celui d'une limande se desséchant au soleil, Kad Merad a dépassé le cadre du spectacle bon enfant avec son comparse Olivier Baroux pour nous pondre des personnages sans âme d'où surnagent, Ô miracle, quelques rares pépites (L'Italien).

Benoît Poelvoorde, belge et meilleur acteur comique français, donc, c'est tout l'inverse. Qu'il fasse le pitre devant la caméra ou tente de nous émouvoir, cela fonctionne toujours. Dernier exemple en date, le tout nouveau long-métrage du réalisateur, scénariste et écrivain français Ivan Calbérac, Venise n'est pas en Italie. C'est à partir de son propre ouvrage éponyme que le cinéaste nous a concocté l'une des meilleures comédies de l'année qui comporte cependant pas mal de thèmes déjà vus mille fois. Ici, le véritable héros du film, ça n'est pas Benoît Poelvoorde (pourtant absolument divin), ni Valérie Bonneton (fidèle interprète de Dany Boon depuis pas mal d'années), ni encore l’irrésistible David Salles, mais bien le jeune Helie Thonnat qui à part ce long-métrage n'a participé au tournage que de deux téléfilms en 2017 (Je suis Coupable de Christophe Lamotte et La Soif de Vivre de Lorenzo Gabriele).

Plus qu'une bluette entre deux adolescents fréquentant le même établissement scolaire mais issus de milieux sociaux différents, Venise n'est pas en Italie délivre par l'entremise d'un père de famille pas comme les autres un message qui veut qu'une famille normale, ça n'existe pas. Et l’œuvre d'Ivan Calbérac de tenir en ces quelques mots. Un road-trip tour à tour amusant, tendre et divertissant dans lequel il est interdit de mâcher ses mots sous peine d'être condamné à se frictionner les cheveux à l'aide de lotions jusqu'à la fin de ses jours. Le réalisateur trouve le ton juste et même s'il lui faudra un bon quart-d'heure pour l'ajuster aux attentes d'un public sans doute trop pressé de rire aux éclats devant une comédie pure jus, jamais le film ne nous déçoit. Chacun y met du sien pour nous délivrer une comédie tendre pleine de fraîcheur aux répliques souvent savoureuses. Benoît Poelvoorde et Valérie Bonneton campent un couple de beaufs dans la forme, mais original dans le fond. Helie Thonnat (Émile) et Luna Lou (Pauline) forment un duo mignon comme tout mais pas si anodin que cela puisqu'ils incarnent cette envie d'échapper à leur destin. Le frère d’Émile est quant à lui interprété par l'épatant Eugène Marcuse et sa petite amie du moment, Pauline, par la charmante Luna Lou. Venise n'est pas en Italie est de surcroît l'occasion de faire un petit tour de côté de l'Italie et de la magnifique Venise en question. Le long-métrage d'Ivan Calbérac n'est certes pas la comédie française de l'année, mais on sort enfin de la projection avec une banane qui persiste au delà de quelques heures. Un bon signe...

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