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vendredi 9 juin 2023

Un petit Miracle de (2023) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Dans la série des comédies qui sentent la naphtaline, je voudrais le premier long-métrage réalisé par Sophie Boudre, Un petit miracle. L'avantage avec ce genre de produit formaté pour les publics ayant peu d'exigence, c'est que l'on sait très exactement ce à quoi vont nous convier le récit et ses protagonistes. Autant dire que de gueuler comme un charretier à la fin de la projection ne servirait à rien. Car c'est davantage le spectateur qui devra se remettre en question par rapport à ses choix artistique plutôt qu'à la réalisatrice française de venir s'excuser pour n'avoir offert au public hexagonal que l'épreuve type tirée d'un seul et même moule. Celui de Maison de retraite de Thomas Gilou, des Vieux fourneaux (surtout le 2) de Christophe Duthuron ou l'infâme diptyque de Fabrice Bracq, Joyeuse retraite 1 & 2. Le genre de spectacle éminemment rance qui sent le vêtement enfermé dans un placard et qui a pris l'humidité. De prime abord, on pourrait penser que le long-métrage de Sophie Boudre n'est à conseiller qu'à celles et ceux qui trouvèrent des qualités aux purges de Michèle Laroque (Brillantissime, Chacun chez soi et Alors on danse) en espérant tout de même que celle-ci n'ajoutera pas prochainement une nouvelle plaie au cinéma comique français. Car il est vrai que Un petit miracle est léger. Si léger que l'on peine à croire que le film s'est offert une sortie en salle le 25 janvier dernier. Notamment produit par Orange Studio, cette petite comédie légère n'apporte pas le sang neuf que mériterait notre cinéma qui d'un point de vue humoristique s'avère de plus en plus exsangue. On ne s'étonnera pas de trouver au générique Alice Pol qui du haut de sa joliesse et de sa fraîcheur est typiquement le genre d'actrice qui évolue dans ce type de cinéma lisse, sans aspérités ni le moindre relief. L'histoire se déroule dans un petit village de notre beau pays, la France. Un incendie se déclare à l'intérieur même de l'unique petite école et voilà que l'institutrice Juliette (Alice Pol, donc) et ses élèves se retrouvent ''à la rue''. Grâce à l'aide du maire incarné par l'humoriste Régis Laspalès, la jeune femmes et ses charmantes petites têtes blondes (rien à voir avec la racail... Enfin, j'me comprends) incorporent une maison de retraite dirigée par Antoine (Jonathan Zaccaï), lequel est assisté par Noémie (Emilie Gavois-Kahn)...


L'établissement rencontre actuellement des problèmes depuis que les enfants d'un patient retrouvé mort consécutivement à une crise cardiaque ont décidé de porter plainte contre son directeur. Juliette et Antoine vont faire contre mauvaise fortune bon cœur et après des débuts difficiles, les rapports entre le directeur de la maison de retraite et l'institutrice vont s'améliorer. Tout comme les élèves de cette dernières vont devenir très rapidement indispensables aux yeux des pensionnaires. Bon, que dire si ce n'est que Un petit miracle déroule son intrigue avec le calme d'une belle journée de printemps sans le moindre souffle de vent ni la moindre menace d'un orage. Chacun fait le taf avec le minimum de professionnalisme requis. Pour une fois que les gamins ne sont pas portés au pinacle et nous épargnent leur habituelle et abondante créativité en matière d'arrogance, on ne va pas trop se plaindre. Quant aux vieux, on s'amusera peut-être tout de même de les voir se livrer à l'exercice périlleux des rencontres amoureuses nocturnes, lorsque le soleil se couche et que nos mamies et papy ne se doutent pas que le directeur veille à ce que les ébats qu'il suppose avoir été responsables de la mort de l'un de ses patients ne se reproduisent pas. Pour compléter le tableau, citons parmi la vieille garde le chanteur Eddy Mitchell dans le rôle d'Edouard. Beaucoup moins cynique qu'il ne le fut dans les années quatre-vingt et quatre-vingt dix lors desquelles il multiplia les seconds rôles (Coup de torchon, de Bertrand Tavernier, Promotion canapé, de Didier Kaminka ou La Totale !, de Claude Zidi pour ne citer que ces quelques exemples), son personnage n'apparaît absolument pas indispensable. Notons la participation de Michel Crémadès dont le nom ne parlera pas forcément à tout le monde mais qui lui, fut également un acteur de seconds rôles indiscutablement attachant lors de ces deux mêmes décennies. (Les ripoux et Ripoux contre ripoux de Claude Zidi). Mais c'est l'actrice Anne-Marie Ponsot dont nous nous souviendrons tout d'abord, laquelle incarne la touchante Madeleine. Concernant le film lui-même, les premiers peuvent être rassurés : ils pourront ronfler sans prendre le risque d'être réveillés en sursaut. Les autres, au mieux, seront séduits par les jolies ritournelles mélodiques du compositeur Emmanuel Rambaldi ou par la simplicité de la mise en scène, de l'interprétation et du propos. Bref, une comédie française un peu mièvre mais pas catastrophique non plus. Faites votre choix...

mardi 10 mai 2016

Çà n'empêche pas les sentiments de Jean-Pierre Jackson (1997)



Lorsque Félix et Raoul font connaissance au comptoir d'un café, le premier vient de recevoir la visite d'un huissier et de déménageurs qui ont scrupuleusement vidé son appartement. En effet, depuis trois ans, il n'a pas une seule fois versé la pension alimentaire de son ex-femme. Quand à Raoul, lassé de vivre avec Odette, il a claqué la porte derrière lui. Noyant leur chagrin dans l'alcool, les deux hommes font la connaissance d'un VRP qui leur propose de monter jusqu'en Bretagne afin d'y vanter les mérites d'un vin produit par les caves du Gai Vendangeur.
Félix et Raoul acceptent mais rien ne se passe comme prévu. Ils font chou blanc et ne parviennent pas à vendre la moindre bouteille de vin. Par chance, ils vont rencontrer une gentille et jolie jeune bretonne prénommée Éliane. Acceptant de prendre la route avec les deux VRP, c'est grâce à elle que les ventes s'envolent. Jouant de sa beauté, elle hypnotise les acheteurs potentiels tandis que Raoul et Félix leur font signer des contrats de vente. Malheureusement, les clients ne sont pas les seuls à tomber sous le charme d’Éliane. Félix et Raoul eux aussi sont troublés, et des tensions naissent entre les deux hommes...

Çà n'empêche pas les sentiments est le premier long-métrage du musicien, écrivain et réalisateur Jean-Pierre Jackson. Si son nom ne vous dit rien, il ne s'agit pourtant pas d'un personnage anecdotique puisque outre sa participation aux événements de Mai 68, il a, en terme de cinéma, eu une importance considérable en matière de distribution de films underground puisqu'il distribua les films du « pro-mammaire » Russ Meyer, de quelques-unes des œuvres les plus trash de John Waters et même le cultissime Basket case de Frank Henenlotter.


Pour son premier long-métrage, Jean-Pierre Jackson offre au duo de comiques Chevalier est Laspalès leur premier véritable rôle d'importance au cinéma. S'il ne s'agit pas d'une comédie irrésistiblement drôle,Çà n'empêche pas les sentiments demeure frais et agréable à regarder. Avec un Philippe Chevalier en personnage un peu ringard, stéréotypé, face à un Régis Laspalès original, poète, mais parfois étrange (toujours ce regard de pervers et cette voix lancinante qui en font un personnage tour à tour amusant ou inquiétant). Autour des deux hommes, quelques figures bien connues de l'humour français :

Luis Rego, qui suivit durant un temps le célèbre groupe Les Charlots, l'excellente humoriste Sylvie Joly, disparue l'année dernière, Jackie Berroyer, Agnès Soral, et même le trop rare et toujours savoureux Jean-François Derec. Si donc Çà n'empêche pas les sentiments n'est pas à proprement une pure comédie (la pellicule étant emprunte d'une certaine forme de mélancolie), on appréciera certains dialogues qui font parfois irrésistiblement penser à du Audiard.

Même si les deux principaux interprètes ne sont pas des acteurs de grande envergure, ils demeurent si attachants qu'on leur pardonne les faiblesses de leur interprétation. La note de fraîcheur est apportée quant à elle par l'actrice Cécile Bois qui depuis 1992 tourne surtout pour le petit écran bien qu'elle ait tout de même jusqu'à aujourd'hui joué dans une dizaine de long-métrages, prise en main par certains cinéastes de renom ( au hasard, Claude Berri et Alain Corneau). Le film de Jean-Pierre Jackson est donc une sympathique comédie...



samedi 7 mai 2016

Ma Femme s'appelle Maurice de Jean-Marie Poiré (2002)



L'agent immobilier Georges Audefey file le parfait amour en compagnie de sa maîtresse Emmanuelle Mortaux, en séjour à Venise. Depuis des mois, il promet de l'épouser mais la jeune femme découvre qu'il n'a jamais divorcé de sa femme Marion. Après avoir pris la fuite et avoir abandonné Emmanuelle sans même avoir payé la réservation de leur chambre d’hôtel, de retour chez lui à Paris, Georges s'apprête à recevoir la visite de sa fiancée, furieuse d'avoir été trompée, et qui a bien l'intention de tout révéler à Marion sur la relation que le couple adultère entretient depuis longtemps.

Ne sachant comment faire pour éviter la confrontation, Georges demande à un inconnu, un certain Maurice Lappin, employé à mi-temps par la poste et bénévole dans une association caritative, de se déguiser en femme et de se faire passer pour sa femme. Mais alors qu'Emmanuelle va bientôt arriver, Johnny Häs, l'époux de celle-ci est bien décidé à venir régler son compte à Georges. Vont bientôt arriver également Claire et Jean-Bernard Trouaballe qui ont prévu d'acheter l'appartement mis en vente par le couple Audefey...

Adaptation de la pièce éponyme mise en scène par Jean-Luc Moreau, écrite par le réalisateur d'origine arménienne Raffy Shart, et déjà interprétée par le duo de comiques Chevalier et Laspalès, Ma Femme s'appelle Maurice, est à l'heure actuelle l'avant-dernier long-métrage du cinéaste Jean-Marie Poiré qui connu un immense succès dans les années quatre-vingt, quatre-vingt dix avec des œuvres comiques devenues des films culte et souvent interprétées par tout ou une partie de la célèbre bande du Splendid (Le Père Noël est une Ordure, Papy Fait de la Résistance, Mes Meilleurs Copains et bien sûr, Les Visiteurs, premier du nom). Depuis quelques années, le cinéaste enchaîne les échecs commerciaux, publics et critiques. En effet, depuis Les Visiteurs en Amérique et son dernier méfait, Les Visiteurs : La Révolution, le cinéma de Jean-Marie Poiré est en chute libre. Et Ma Femme s'appelle Maurice ne dérogeant pas à la règle, nous voilà devant une comédie franchouillarde vraiment légère.

Chevalier et Laspalès font ce qu'ils peuvent pour élever le niveau de cette successions de gags éculés et parviennent parfois malgré tout à faire sourire. Dès le générique, on a de quoi se faire du mouron. Guy Marchand, Virginie Lemoine, Jean-Pierre Castaldi et même le fils de ce dernier, Benjamin, peut-être à l'aise dans son rôle d'animateur d'émissions de télé-réalité (ou télé-poubelle), mais surtout pas dans celui d'acteur de quinzième zone. En quelques phrases, il donne toute la mesure de son absence de talent. Un casting de haute tenue qui rappelle de sombres heures pour le comique français. L'époque où Sim, Alice Sapritch, Paul Préboist, Jacques Balutin, parmi tant d'autres, ornaient de leur présence d'affreuses bouses cinématographiques que certains considèrent aujourd'hui comme des œuvres cultes !

Ma Femme s'appelle Maurice a tout de même la chance d'être inspiré d'une pièce de théâtre. Les rebondissements sont permanents, les quiproquos nombreux, et le rythme relevé. Mais ces éléments, qui faisaient la force du cinéma de Louis de Funès, tombent ici comme un soufflet sorti trop tôt du four. Les dialogues manquent d'écriture et aucun artiste présent, à part peut-être le duo de comiques, n'est vraiment convainquant. Jean-Marie Poiré signe donc une œuvre insignifiante qui fait regretter l'époque où il enchaînait les succès au cinéma...
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