Mesdames et messieurs,
j'ai suis au regret de vous annoncer que durant les prochaines
semaines je serai absent des réseaux sociaux, et notamment de ce
groupe car deux hommes en blouse blanche sont venus très tôt ce
matin me chercher manu militari pour m'enfermer dans une chambre
capitonnée sur ordre du professeur Yuri Falszenberg. Un éminent
psychiatre spécialisé dans l'étude comportementale et neurologique
de patients atteints de cinéphilie aiguë. Avant d'être immobilisé
par une camisole de force, j'ai tout de même demandé à mes
nouveaux geôliers ainsi qu'à leur directeur l'autorisation de
laisser un dernier article. Lesquels ont généreusement accédé à
ma demande. Tout d'abord, je voudrais dire merci à Étienne Looze
sans lequel je n'aurais sans doute jamais vu ou même entendu parler
de Comment se faire virer de l'hosto.
Je sais, je sais... tout comme moi, vous vous dites sans doute
qu'avec un tel titre l'on est plus proche ici d'un Philippe Clair que
d'un Francis Veber. C'est pas faux. Mais autant les œuvres du
premier peuvent se parcourir jusqu'au bout sans causer trop de
conséquences neurologiques, autant le film de Georges Cachoux risque
d'entraîner de sévères indigestions et des céphalées qu'aucun
médecin neurologue n'est à ce jour capable de guérir. Après avoir
signé quelques longs-métrages dont les titres fleurent bon le porno
français des années soixante-dix (Femmes
vicieuses,
Le sexe à la barre,
tout deux écrits et réalisés en 1975), le marseillais Georges
Cachoux écrivait, filmait et interprètait en 1978 Comment
se faire virer de l'hosto
dont le titre à l'origine était Le chouchou de
l'asile
avant d'être renommé lors de sa sortie en vidéo. Bref, comme l'un
et l'autre l'indiquent très clairement, le film nous narre les
aventures
rocambolesco-burlesco-indigesto-catastrophico-nanadesco-décérébrées
d'Adolpho (Michel de Reischter), lequel se prétend être le fils du
Führer, Adolf Hitler ! Amateurs de post-synchronisation aux
fraises, de tartes à la crème, d'improvisation, de hurlements
intempestifs ou au contraire, de braiments permanents, de soliloques
à deux balles (référence, sans doute, affreusement déplorable à
Love Me, Please
love Me
de Michel Polnareff dont les auteurs devraient, soit dit en passant,
porter plainte pour détournement de droits d'auteur !), de musique
pompier (à côté de ça, la variétoche de Patrick Sébastien,
c'est du Bach ou du Chopin), de réalisation sous LSD
ou de scénario écrit sur le tranchant d'une feuille OCB
pliée
en huit à l'aide d'un stylo sans cartouche, faites vous plaisir !
Tiens,
à propos de drogues. Si je n'ai pas eu le reflex de me gaver
d’anxiolytiques, de fumer un peu d'herbe et de cannabis ou de me
faire deux ou trois rails de coke avant de lancer la projection,
n'hésitez pas une seule seconde à aller vous bourrer la gueule au
bistrot du coin avant de vous ruer sur Youtube
pour y découvrir cette purge infamante qui au fond, n'est destinée
qu'aux détraqués du nanar auxquels rien n'échappe, même la pire
pellicule. Munissez-vous d'un saladier dans lequel vous pourrez très
facilement faire baigner votre cerveau durant la séance puisque vous
n'en aurez de toute façon, pas besoin. De mon côté, j'eus les
dents qui baignèrent dans leur jus et un filet de salive qui
s'échappa d'entre mes lèvres entrouvertes aux trois-quarts pendant
tout le film ! L'on croise au détour de séquences toutes plus
navrantes les unes que les autres, le dessinateur français Gérard
Lauzier notamment connu pour sa série de bandes dessinées Tranches
de vie
ou l'ancienne actrice porno depuis reconvertie dans la radio,
Brigitte Lahaie. Parmi des blouse blanches toutes ou presque portées
par de jolies figurantes, on aurait finalement préféré que
cette... comment dire.... ''comédie''
vire à la pornographie afin qu'elle justifie que l'on perde
quatre-vingt huit minutes de notre temps devant l’œuvre de Georges
Cachoux. Il y a des termes qui dans le Larousse
ou
dans le Petit
Robert
mériteraient qu'on les redéfinisse. Ou mieux, qu'on les regroupe
sous le même dénominatif commun. Chiure, purge, merde et bien
d'autres encore s'en trouveraient auréolés d'une définition simple
et efficace: ''Voir
Le chouchou de l'asile''.
Quant à l'histoire, à vrai dire, on s'en fout, tant le délire
est-il poussé dans ses derniers retranchements. Mais à évoquer la
frénésie permanente dans laquelle s'agitent ses interprètes,
parlons plutôt d'une œuvre sous acide, scénaristiquement
paresseuse, écrite avec les orteils d'un scénariste doté de deux
jambes de bois et croupissant sous un amas de
protagonistes/interprètes tous plus pathétiques les uns que les
autres. Bref, à fuir !
Je ne connaissais pas, même de nom. On y croise aussi Gilbert Servien, qui joue dans des pornos mais "non sexe" 99% du temps.
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