Avec la franchise
Terrifier
et son clown tueur prénommé Art, le réalisateur américain Damien
Leone a incontestablement remporté le jackpot. Véritable icône du
cinéma d'horreur de très mauvais goût déversant dans un gore
extrême, son boogeyman est devenu l'une des plus excitantes
références en matière de tueur de masse. Usant de tout ce qui lui
passe entre les mains, Art a surtout offert à l'acteur David Howard
Thornton l'occasion d'endosser le costume de ce personnage aussi
sinistre qu'attachant. Car oui, Art peut être vu comme l'un des
pires monstres qu'ait généré le septième art tout comme le
spectateur peut l'envisager comme un individu fort amusant, se
contorsionnant comme un mime, muet, souriant, les yeux ronds, le
teint blafard et un tout petit chapeau noir accroché au sommet de
son crâne ! S'il n'est nul besoin d'avoir vu les précédents
volets avant de découvrir Terrifier 3,
il serait peut-être quand même bon de revenir sur la mythologie qui
entoure certains personnages. Et notamment deux d'entre eux :
Sienna Shaw (Lauren LaVera) et Victoria Heyes (Samantha Scaffidi). La
première apparaissait dans le précédent opus qui situait son
action lors de la fête d'Halloween. Attaquée et tuée par Art puis
ressuscitant, la jeune femme parvenait à décapiter le clown à
l'aide d'une épée magique. À l'issue du générique de fin, l'on
découvrait alors que la seule survivante du premier volet de la
franchise Victoria Heyes avait été placée dans un hôpital
psychiatrique. Séquence durant laquelle était également révélée
sa grossesse, la jeune femme mettant ainsi au monde la tête de
Art !!! Des éléments qui ont malgré tout leur importance si
l'on veut comprendre le sens de la scène se situant après la toute
première séquence de ce troisième long-métrage lors de laquelle
l'on retrouve donc Victoria et la tête décapité de Art, laquelle
cherche à s'approprier un nouveau corps. Si le fait que le Slasher
entre ici de plain-pied dans le domaine du surnaturel n'a évidemment
rien de curieux (Michael Myers de Halloween et
Jason Voorhees de Vendredi 13
étant eux-mêmes immortels), Damien Leone aborde cette intrusion de
manière plutôt originale. Profitant ainsi de cette nouvelle
itération pour rendre hommage à un certains nombres de films
d'horreur.
Du
classique de Stanley Kubrick Shining
en passant par The Borrower
de John McNaughton et son extraterrestre contraint à l'époque de
changer de corps une fois son précédent hôte endommagé. Art s'est
désormais trouvé une ''petite amie'' en la personne de Victoria
Heyes. Laquelle est à son contact devenue elle-même immortelle.
Dépitée de s'être mirée dans un miroir qui projeta d'elle une
image monstrueuse, ''Vicky'' décide de se plonger dans un bain d'eau
putride pour s'y suicider à l'aide d'un débris de verre après
qu'elle se soit tout de même masturbée avec l'objet en question
tandis que Art assassinait sauvagement un ouvrier (offrant ainsi aux
spectateurs l'une des scènes les plus glauques de la franchise).
Interdit aux moins de dix-huit ans sur notre territoire, Terrifier
3
est effectivement très graphique. Et si Damien Leone semble émettre
encore quelques réserves quant à l'exposition devant la caméra des
massacres d'enfants (lesquels meurent hors champ), le troisième
volet de la franchise s'avère effectivement très sanglant. Meurtres
et tortures perpétrés à la hache, au clou, à la tronçonneuse, au
marteau, à l'aide d'explosifs et même, avec celle d'un outil de sa
propre conception consistant en un lance-azote liquide, Art écrase
les os, scalpe des crânes, éviscère des abdomens, coupe et arrache
des membres, brûle des mains, des pieds et des têtes par moins cent
quatre-vingt seize degrés, tout ceci et bien d'autres choses encore,
avec le sourire ! En parallèle aux exactions perpétrées par
le clown que rejoint ensuite Vicky lors du final les opposant à
Sienna et sa nièce Gabbie (Antonella Rose), le film dont le durée
dépasse de peu les cent-vingt minutes et entrecoupé de séquences
plutôt classiques généralement rebattues dans le genre que sa
thématique explore : le Slasher.
À l'issue de ces deux heures gorissimes parfaitement jouissives où
David Howard Thornton s'avère décidément un excellent performeur
et où les effets-spéciaux prosthétiques sont remarquables, l'on
n'attend évidemment plus qu'une chose. Que le quatrième opus de la
franchise nous parvienne le plus rapidement possible. Si Damien Leone
a confirmé qu'il y aurait bien un quatrième volet et même, un
cinquième, le réalisateur et scénariste évoque également le
tarissement de la franchise qui logiquement s'éteindra par la suite
par manque d'inspiration. Offrant tout de même quelques pistes pour
les épisodes à venir comme l'évocation d'un passage dans l'espace
ou au temps du Far West pour le plus iconique clown du cinéma
d'horreur... n'en déplaise à celles et ceux qui lui préfèrent un
certain Grippe-Sou inspiré du roman de Stephen King, çA...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire