Il fallait bien que la
franchise Lake Placid s'y mette. Et oui, le mauvais
goût ayant une place de choix dan le cœur du public télévisuel
américain, la formule mettant en scène deux créatures du bestiaire
fantastique se confrontant dans des joutes sanglantes vient de touché
cette série qui connut tout de même un premier épisode pas si mal
que cela. Aux commandes de ce nouveau nanar, A.B.Stones, cinéaste
américain dont il semble ici s'agir de la toute première incursion
au cinéma (après le téléfilm Cozmo's produit la
même année). Lake Placid VS. Anaconda n'a, vous
l'urez deviné, plus aucun rapport avec le film original. On y croise
l'acteur Corin Nemec qui depuis quelques années semble s'être fait
une spécialité dans le genre puisque on l'a déjà vu dans Beach
Shark en très énervant organisateur de festivals, puis en
2013 dans le mockbuster Jurassic Attack et dans
Robocroc, très certainement le sujet du prochain
article. Pour une fois, l'acteur sait se tenir. Il n'en fait pas
trop, laissant le rôle du crétin de service à l'adjoint du shérif,
ce dernier étant campé par l'actrice Yancy Butler.
D'une manière générale,
Lake Placid VS. Anaconda ne se départit pas d'une
certaine constance dans la lourdeur, affirmant fièrement sa
filiation avec des œuvres aussi bêtes que la série des Sharknado
ou toute la série des Beach, Sand ou
autre Avalanche Sharks. Est-ce par respect ou par
ignorance totale du prestige qui entoure encore pour quelques temps
l'acteur Robert Englund que le site Allocine a choisit d'ignorer sa
présence dans le casting de A.B.Stones ?
Toujours est-il que
l'acteur y fait une apparition remarquée, tout le coté gauche de
son corps conservant les séquelles d'une attaque de crocodile datant
de plusieurs années. Lake Placid VS. Anaconda ne nous
bassinera pas, pour une fois, avec l'écologie. Ici, pas de déchets
nucléaire ou d'océan servant d'immense poubelle. Par contre, et
cela est malheureusement une constante dans le genre, la science s'en
mêle.
C'est en effet lors d'une
expérience visant à croiser un spécimen de crocodile mâle à un
anaconda femelle que cette dernière parvient à fuir du laboratoire
dans lequel elle est enfermée. Heureusement pour nous humains,
puisque le requin lui-même se sauve et sème la terreur parmi les
postulantes d'une confrérie dont le principal membre possède un
quotient intellectuel frôlant celui d'un gastéropode. Outre le
massacre perpétré par le crocodile, qui d'une certaine manière
convient à tous ceux qui détestent ces jeunes américains qui
passent leur temps à tenir des propos sans intérêt, à boire et à
copuler, le crocodile et l'anaconda vont combattre l'un contre
l'autre, mis en scène dans des effets-spéciaux (on ne le dira
jamais assez) d'un autre âge.
On a droit à la fille
d'un richissime propriétaire venue reprendre le flambeau de papa
dans sa quête d'obtenir un hybride surnommé "crococonda".
Un shérif au féminin sacrément "burné" dont l'adjoint
est d'une bêtise qui confine à l'indigeste. Un garde-chasse
traquant la bête tout en s'assurant que l'espèce soit préservée.
Une maire corrompu dont les intérêts passent, comme d'habitude,
avant tout le reste. Et enfin une bande d'adolescentes en bikini
servant de diner à un saurien affamé. Que demander de plus ?
Peut-être, pour une fois, une mise en scène à la hauteur des
espérances ('il en demeure encore). Mais pour cela, il faudra
repasser. Lake Placid VS. Anaconda
n'est pas le film qui réconciliera les créatures génétiquement
modifiées avec les cinéphiles et cinéphages amoureux du septième
art.
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