Deux choses à noter tout
d'abord, qui devraient faire fuir n'importe quel cinéphile
normalement constitué d'un point de vue intellectuel : la
présence au scénario et à la production via sa société
EuropaCorp Distribution de
Luc Besson. Vu que l'écrivain Jean-Christophe Grangé galère à
donner une suite au scénario qu'il écrivit à l'origine avec
Mathieu Kassovitz pour le premier volet sobrement intitulé Les
Rivières Pourpres,
il demande donc à Luc Besson de l'aider à construire une nouvelle
histoire autour du commissaire Pierre Niemans qu'incarne toujours
Jean Reno. Vincent cassel ayant disparu des radars, il est
''remplacé'' par Benoît Magimel que l'on pu notamment voir
auparavant dans La Haine
de Mathieu Kassovitz ou Les Enfants du Siècle de
Diane Kurys. S'il na apparemment rien à envier au jeu de Vincent
Cassel, son remplacent à cependant beaucoup de mal à convaincre
dans la peau d'un personnage qui de toute manière est à l'origine
relativement peu intéressant. Reconnaissons tout d'abord qu'avec un
titre pareil, il y avait peu de chance pour que Les
Rivières Pourpres 2 : Les Anges de l'Apocalypse
parviennent ne serait-ce qu'à se hisser à la hauteur d'une œuvre
originale qui elle-même n'avait rien d'exceptionnelle. Ça sent
quand même le bon gros nanar, non ? Et même si cette séquelle
n'en est pas vraiment un, on est très clairement face à un thriller
de petite envergure. Ah ! Au fait, c'est le réalisateur Olivier
Dahan qui signe la chose...
Le
type capable d'avoir signé durant la même carrière de réalisateur,
La Môme,
biopic sur Edith Piaf dont on ne compte plus les récompenses et Les
Seigneurs,
une petite comédie légère se déroulant dans l'univers
footballistique. Les amateurs de celle que l'on appelait la Môme, de
Marion Cotillard, de José Garcia ou de Franck Dubosc auront donc eu
droit à des œuvre oscillant entre le brillant et le plutôt pas
mal, Les Rivières Pourpres 2 : Les Anges de
l'Apocalypse
ne faisant malheureusement partie ni de l'une ni de l'autre de ces
deux catégories. En fait, cette séquelle s'avère relativement
indigente. Nombre de seconds rôles demeurent absolument pas
convaincants, surjouant leur rôle. On pense notamment à ces types
en robe de bure, ou plus exactement certains représentants de
l'église dont Serge Riaboukine qui interprète le Père Vincent est
encore sans doute celui qui s'en sort le mieux. Dans des décors
tantôt somptueux tantôt sinistres, ceux-ci sont ceux qui s'en
sortent encore le mieux même si Olivier Dahan, le décorateur
Olivier Raoux et le responsable de la photographie Alex lamarque ont
imaginé un cadre austère, voire carrément glauque. Sans doute
inspirés par certaines visions décharnées et parfois monochromes
de l'excellent Seven
de David Fincher, les trois hommes semblent avoir abusivement poussé
le curseur du morbide afin d'obtenir un long-métrage le plus macabre
possible. Tous les codes y demeurent, entre murs décrépits,
couleurs sépias, air saturé de poussières et éclairages malades.
Même la pluie s'invite lors du dernier quart...
Au
passage, le chanteur Johnny Hallyday est convié à interpréter le
rôle d'un ermite borgne plutôt sobre tandis que l'acteur
britannique Christopher Lee participe au projet dans le rôle de
Heinrich von Garten. Olivier Dahan use des mêmes méthodes. Lorsque
les premières fourmis d'impatience se font ressentir, il nous
assène à grand coups de cuivres orchestrés par le compositeur
britannique Colin Towns, des scènes de courses-poursuites qui
finissent par toutes se ressembler. Le comble étant tout de même
que la meilleure d'entre elles soit visible lors du premier tiers,
les suivantes demeurant alors beaucoup moins saisissantes. Plus
d'action et donc beaucoup moins de finesse lors de cette seconde
enquête du commissaire Pierre Niemans, la faiblesse du script et de
la mise en scène finissent d'achever un projet sorti en France le 18
février 2004 et tout juste encastré entre la sortie du roman de
l'américain Dan Brown Da
Vinci Code
un an auparavant et son adaptation en 2006 par le réalisateur Ron
Howard. Maintenant, faut-il y voir une simple coïncidence ? À
noter qu'un troisième volet fut envisagé par le producteur Alain
Goldman. Prévu pour être intitulé Les Rivières
Pourpres 3 : les Armes de l'Ombre et
confié au réalisateur Florent-Emilio Siri, il sera finalement
remplacé par la série éponyme dont le tournage de la saison 4
semble avoir été envisagée...
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