Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 24 mars 2021

Les Rivières Pourpres de Mathieu Kassovitz (2000) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Alors qu'Outre Atlantique le thriller américain a donné naissance à toute une série de grands classiques la décennie précédente dont Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme en 1991 et Seven de David Fincher ont marqué les esprits, on ne peut pas dire qu'à cette époque, en France nous ayons atteint les cimes du genre. Car sans doute, depuis le chef-d’œuvre de Joël Santoni Mort un Dimanche de Pluie réalisé en 1986, pas ou en tout cas, très peu de réalisateurs hexagonaux sont parvenus à redorer le blason de ce qui jusque là, semblait être la propriété exclusive du marché américain. Du moins jusqu'à ce qu'une immense vague sud coréenne ne vienne changer la donne dans les années 2010. C'est sans doute avec l'intention de contrecarrer la suprématie Outre Atlantique et une certaine idée dans la tête que le réalisateur Mathieu Kassovitz se lance en 1999 avec son quatrième long-métrage dans l'adaptation de l'ambitieux roman de l'écrivain français Jean-Christophe Grangé Les Rivières Pourpres paru aux éditions Albin Michel l'année précédente. Si le réalisateur adopte le patronyme du commissaire Pierre Niémans et offre le rôle à Jean Reno, il change cependant celui du lieutenant Karim Abdouf en le renommant Max Kerkérian avant de confier ce personnage à l'acteur Vincent Cassel qui pour la troisième fois interprète un rôle important dans la filmographie de Mathieu Kassovitz après Métisse en 1992 et La Haine en 1995...


Jean Reno et Vincent Cassel y incarnent deux flics complémentaires dans leur approche des événements et dans leur attitude. Le premier est une légende de la police française tandis que le second est un petit flic de quartier. Les deux hommes ont cependant en commun de prendre parfois quelques libertés avec le règlement ce qui, dans l'affaire qui va les réunir, ne pourra que les aider à mettre à jour une affaire particulièrement ardue à résoudre. Pour son quatrième long-métrage, Mathieu Kassovitz se penche donc sur le récit d'une mort très étrange, la première d'une série, plaçant au centre du récit la ville imaginaire de Guernon et notamment l'université qui sert de décor et où sont formés de futurs génies. C'est là que les deux flics font notamment la connaissance de Fanny Ferreira, une adepte de l'escalade spécialiste des avalanches.C'est l'actrice Nadia Farès qui interprète le rôle de la jeune femme, en lieu et place du personnage de professeur de géologie du roman. Si à l'époque de sa sortie, Les Rivières Pourpres demeure une proposition relativement honnête de thriller français à la sauce américaine, redécouvrir aujourd'hui le long-métrage de Mathieu Kassovitz 21 ans après n'est peut-être pas l'idée la plus judicieuse que pourrait avoir celui ou celle qui aimerait conserver un souvenir ému de cette expérience qui lorgne du côté du thriller américain à tendance poisseuse. Les autopsies font bien entendu référence à celle à laquelle fut confrontée neuf ans en arrière l'agent du FBI Clarice Starling dans le chef-d’œuvre de Jonathan Demme et l'ambiance générale rappelle nombre de longs-métrages du même type...


Si le matériau de base a de quoi motiver une mise en scène concise, le réalisateur se voit cependant contraint de tailler dans le lard afin d'épurer certains passages du roman afin de ramener son œuvre à une durée plus raisonnable. À une enquête qui se veut passionnante malgré une mise en scène quelque peu précipitée mais que contrecarre fort heureusement toute une série de plans magnifiés par les mouvements de caméra, Mathieu Kassovitz impose des seconds rôles inutiles qui viennent sans doute appuyer son goût de la provoque. Une provocation dont fait les frais l'autorité policière puisque les deux agents de police qui accompagnent au départ le lieutenant Max Kerkérian ne sont rien moins que deux idiots à peine capable d'aligner trois mots... Ça peut faire sourire... ou pas. Mais d'une manière générale, cet événement anodin ne sert absolument pas l'intrigue. Si l'ambition est bien présente sur le papier, à l'écran, c'est la douche froide. Les Rivières Pourpres a beau avoir été notamment tourné en Haute-Savoie et en outre sur les glaciers du Tour et d'Argentière, le film bénéficie de splendides décors mais ne décolle jamais vraiment. Si le parallèle entre les enquêtes menées par les deux flics qui ne se connaissent pas encore est plutôt sympathique, dès lors que ces deux-là se rejoignent, le film devient relativement plombant. Jean Reno et Vincent Cassel ont beau faire le taf, on sort de l'expérience avec la certitude que la réponse du thriller français à son homologue américain n'était pas encore à l'ordre du jour. À noter qu'une suite intitulée Les Rivières Pourpres 2 - Les Anges de l'Apocalypse réalisée quatre ans plus tard par Olivier Dahan a vu le jour sur les écrans français...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...