Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 24 mars 2021

Blood Freak de Brad F. Grinter et Steve Hawkes (1972) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Rédiger un article sur Blood Freak, c'est un peu comme se retrouver dans la peau d'un agent d'assurance chargé d'enquêter sur l'incendie d'une entreprise totalement détruite par les flammes : on ne sait par où commencer ! Chaque séquence, chaque minute ou chaque seconde qui la constitue semble avoir été mûrement réfléchie afin que le spectateur n'ait d'autre choix que de penser qu'elle est la pire de tout ce à quoi il a pu être exposé sur petit ou grand écran durant toute son existence passée, présente et même à venir. Blood Freak est une minutieuse entreprise de destruction artistique. Un emblème de non-cinéma. De sous-culture cinématographique qui s'abreuve de quelques références pour n'en régurgiter qu'une substantifique effluve de fosse septique. Comme un met délicat se muant en de malodorants étrons une fois la digestion complétée. Cette chose, on la doit à deux types. Tout d'abord au scénariste, acteur et réalisateur Brad F. Grinter, mais aussi et surtout à Steve Hawkes dont Blood Freak fut le second et avant-dernier long-métrage en tant que réalisateur après le thriller The Walls have Eyes en 1969 et avant le film d'aventures familiales Stevie, Samson and Delilah en 1975. une œuvre réalisée en collaboration entre les deux hommes, donc, et mettant en scène Steve Hawkes dans le rôle principal. Physiquement proche de Michael ''Charles Ingalls'' Landon de la célèbre série télévisée des années 70/80 La Petite Maison dans la Prairie, cet ancien nageur qui tourna notamment dans deux Tarzan réalisés par Manuel Caño en 1969 et 1972 (respectivement, Tarzán en la Gruta del Oro et Tarzán y el Arco Iris) finance Blood Freak pour une raison inhabituelle. Gravement brûlé lors d'un accident, l'acteur et réalisateur compte alors payer ses frais médicaux grâce aux recettes qu'engendrera la commercialisation de ce long-métrage vendu comme un film d'horreur...


Ce qu'est Blood Freak par ailleurs, même s'il faudra attendre très longtemps avant de comprendre les enjeux d'une œuvre qui s'ouvre sur toute une série de séquences mettant en scène des individus consommant diverses drogues et buvant autant d'alcools tout en psalmodiant des paroles directement en rapport avec Dieu et la religion. Dans cette première partie du film, le thème oscille entre le film de propagande pro-drogues et une certaine forme de prosélytisme à l'attention des brebis que se seraient quelque peu égarées. Un curieux mélange à vrai dire, qui ne sent malheureusement pas le souffre tant l'interprétation et la réalisation semblent à mille lieues des aspirations des auteurs de cette véritable catastrophe artistique. On songe parfois au désastreux Savage Waters que réalisa six ans plus tard Paul W. Kener, lequel demeure l'une des bobines les plus infâmes de toute l'histoire du cinéma. L’œuvre (ce qui reste un bien grand mot) de Brad F. Grinter et Steve Hawkes rejoint sans mal ce courant du Nanar qui accumule tant de tares que le résultat s'avère finalement fonctionner à contre-courant du rejet dans lequel il devrait cependant être censé s'inscrire. Si Blood Freak est mauvais, il mérite cependant toute l'attention des amateurs du genre qui verront sans doute là, le parangon dans lequel ne s'inscrivent finalement pas tant de longs-métrages que cela. Partageant ce même goût pour l'improbable que le Devil Story de Bernard Launois, autre monument du nanar cette fois-ci, ''à la française'', Blood Freak est d'abord un film qui se déguste chez nous dans sa version doublée en français. Et si l'on conseille en général aux néophytes de découvrir une oeuvre cinématographique quelle qu'elle soit dans sa langue d'origine, le film de Brad F. Grinter et Steve Hawke y gagne en intensité burlesque à être découvert d'abord en langue française...


Et ce, pour une raison simple: dans le genre, on aura rarement eu l'occasion d'entendre des doublages aussi mauvais. C'est à croire que deux ou trois acteurs seulement ont pris le relais les uns derrières les autres afin de doubler les acteurs américains. Et lorsque je dis doubler, je veux bien entendu parler des séquences sur lesquelles les dits doubleurs se sont donnés la peine d'intervenir. Il suffit tout d'abord de voir les lèvres des interprètes bouger pour comprendre que le doublage en français n'est réduit qu'au strict minimum. La liberté prise avec leur fonction de doubleurs est telle que certaines séquences sont même carrément muettes. Vu la léthargie avec laquelle le casting de rednecks enfumés, les personnages féminins au Q.I d'huîtres d'élevage et le héros tout sauf charismatique incarnent leur personnage respectif, on ne peut que se féliciter qu'une version doublée en français puisse exister. Et je ne vous ai pas parlé du sujet. Herschel (qu'interprète Steve Hawke) participe à une soirée enfumée lorsque l'une des convives lui propose un emploi: s'il l'accepte, il devra servir de cobaye à deux scientifiques (dont l'un ressemble au tueur en série John Wayne Gacy) et gouter de la viande de dindons génétiquement modifiés. Les conséquences seront pour lui et son entourage, particulièrement terribles. Quelques séquences gore viennent émailler une oeuvre tellement faible dans toutes les matières qu'elles ne suffiront certainement pas à contenterbon nombre de spectateur venus se risquer à la projection du film. Parmi les plus mauvais longs-métrages de toute l'histoire du cinéma, Blood Freak mérite sans aucun doute de trôner dans le top 5...

 

1 commentaire:

  1. Bravo! je l'ai revu hier et la vf vaut vraiment des points (ou des poings!)

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...