Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 5 septembre 2020

Serial Lover de James Huth (1998) - ★★★★★★☆☆☆☆



Premier long-métrage du réalisateur et scénariste français James Huth, Serial Lover est un ovni cinématographique qui vit le jour sur grand écran en 1998. L'auteur de Brice de Nice (et de sa séquelle Brice 3 ''parce que le 2, je l'ai cassé !'') ou de Rendez-vous chez les Malawas l'an passé nous offrait il y a plus de vingt ans un spectacle hors du commun, parfois cadré comme du Jean-Pierre Jeunet/Marc Caro période Delicatessen, à l'humour noir et grinçant comme du Gustave Kervern/Benoît Delépine et à l'enrobage ultra coloré et donc tout aussi cheap qu'une vieille affiche publicitaire américaine des années cinquante nous vantant les mérites d'une bouteille de lait ou d'une cuisine. C'est dans ce contexte où passent de vieux standards surannés à l'image du Only You des Platters que l'actrice Michèle Laroque, ancienne transfuge de l'émission La Classe présentée par Fabrice sur FR3 dans les années quatre-vingt et qui fit ses tout premiers pas au cinéma quinze ans plus tôt, interprète le rôle de Claire Doste, éditrice de romans policier pour les Éditions Dangereuses qu'elle convie sur une idée de sa sœur Alice ses quatre anciens petits amis afin de choisir lequel parmi eux, elle prendra pour futur époux. Mais alors que la soirée débute à peu près normalement entre la jeune femme, Charles, Hakim, Sacha et Chichi, un terrible accident va tout remettre en question. Alors qu'elle prépare la suite du dîner dans la cuisine, Claire plante malencontreusement le couteau qu'elle a dans les mains entre les omoplates de Sacha qui meurt quelques instants plus tard...

Cachant le corps dans le réfrigérateur, la jeune femme tente de sauver les apparences auprès de ses trois autres convives. Malheureusement pour elle, la suite des événements vont confirmer que, décidément, ça n'est pas sa soirée. Alors qu'elle pensait pouvoir tranquillement fêter ses trente-cinq avec ses anciens compagnons, Claire va passer les pires heures de son existence : non seulement les morts vont s'enchaîner, mais de plus, elle recevra à plusieurs reprises la visite des inspecteurs Eric Cellier et Bruno Helgen qui enquêtent sur une série de cambriolages ainsi que celle des cambrioleurs en questions Giuseppe et Pino. Et pour corser le tout, des dizaines de personnes vont s'inviter à la fête, n'arrangeant pas les affaires de Claire qui cherche à faire disparaître le corps de ses amants... Sur un scénario écrit par le réalisateur lui-même ainsi que par Romain Berthomieu (K-Roof en 2002), Serial Lover est donc une comédie noire qui malgré les apparences n'est pas tirée d'une pièce de théâtre ou d'une bande-dessinée. Et pourtant, le lieu quasi-unique (outre la cage d'escalier de l'immeuble) demeurant l'appartement de l'héroïne et l'esthétique ultra coloré des décors et de certains personnages font du premier long-métrage de James Huth une sorte de BD live totalement déjantée qui ne se retient absolument pas lorsqu'il s'agit notamment d'évoquer la mort des divers amants de l'héroïne interprétés par les savoureux Michel Vuillermoz, Zinedine Soualem, Gilles Privat et Antoine Basler...

Avec une énergie folle que n'épargnent malheureusement pas quelques micro ventres mous durant la première moitié du long-métrage, James Huth s'amuse à mélanger comédie noire et enquête policière dans un contexte de fête pré-apocalyptique qui à la fin fera de l'appartement de Claire Doste, le décor idéal d'une œuvre sur la fin du monde. Car le réalisateur ne ménage ni ses personnages, ni les décors éminemment kitsch qui participent à l'étrangeté de l’œuvre. Si dans un premier temps Serial Lover s'avère parfois vidé de toute substance, le film trouve heureusement son rythme de croisière durant la seconde moitié. Et si Michel Vuillermoz et les autres finissent malheureusement par disparaître du récit, d'autres viennent prendre la relève. En effet, parmi les fêtards venus s'amuser à la fête organisée par la sœur de l'héroïne interprétée par Élise Tielrooy, on retrouve notamment Isabelle Nanty, Philippe Vieux et Patrick Ligardes dans le rôles des cambrioleurs mais aussi et surtout, une grande partie des Robins des Bois en les personnes de Jean-Paul Rouve, Pierre-François Martin-Laval, Marina Foïs et Maurice Barthelemy, Élise Larnicol et Pascal Vincent manquant à l'appel. Quant aux deux inspecteurs chargés de mettre la main sur les cambrioleurs qui sévissent actuellement dans le quartier, ils sont interprétés par les excellents Albert Dupontel et Didier Bénureau. À vrai dire, c'est en réfléchissant sur l'humour de chacun des interprètes conviés à la fête que l'on peu même sans avoir encore découvert Serial Lover se faire une petite idée de son contenu...

Le long-métrage de James Huth n'est certes, pas inoubliable. Il n'y a même aucune raison de lui octroyer un quelconque statut d’œuvre culte. Seulement voilà, malgré des défauts d'écriture qui parfois se révèlent gênants, on passe un moment plutôt agréable. Entre le charme de Michèle Laroque et d'Elise Tielrooy, le cynisme d'Albert Dupontel, la présence des Robins des Bois, des cadrages parfois très originaux (certaines contre plongées donnent le vertige) et quelques idées de scénario franchement revigorantes à l'image du cadavre jeté par la fenêtre atterrissant dans une benne à ordures ou Philippe Vieux et Patrick Ligardes réinterprétant a cappella le célèbre standard des Platters ''Only You'', Serial Lover est une comédie noire originale, visuellement soignée accompagnée par la musique de Bruno Coulais, entre rêveries et Cha-cha-cha...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...