Ahurissant de voir avec
quel engouement certains critiques ont encensé le cinquième volet
de l'hexalogie consacrée aux morts-vivants par le cinéaste
originaire de Pittsburgh, George A. Romero lors de sa sortie en 2008.
Consternant, même, au vu du pitoyable résultat qui ne vaut en
réalité guère mieux qu'une série Z fauchée comme les blés.
Après avoir été l'inspirateur de tant d'autres avec sa Nuit
des Morts-Vivants,
son Zombie
et son Jour des Morts-Vivants,
après avoir mélangé horreur, cannibalisme, résurrection,
épidémie, critique sociale, politique et militaire, le maître es
zombie a peu à peu perdu de sa superbe. On pourra encore sauver de
son œuvre ''zombiesque'' son Territoire des
Morts-Vivants
et ses zombies ''intelligents'' et le cruel Kaufman (Dennis Hopper),
mais certainement pas cette Chronique des
Morts-Vivants
laide à pleurer et employant une technique du found-footage déjà
vieille de quarante ans.
Une
mise en abyme, certes, du cinéma. Un film dans le film. Puis un
documentaire dans le film, à travers l'expérience d'abord vécue en
préambule par une équipe de journalistes, puis par un groupe
d'étudiants en cinéma parodiant ces petites bandes horrifiques mal
fagotées avec un sens de l'humour appréciable avant que George A.
Romero ne confonde la dite parodie avec le produit même de son
imagination dans ce qui reste comme son film le plus faible. Entre un
hôpital déserté, la traversée en camping-car d'un territoire
parsemé d'une ridicule poignée de macchabées retournés à la vie,
la rencontre avec les parents zombifiés de l'héroïne nous contant
son périple en voix-off ou celle des personnages avec la garde
nationale, Chronique des Morts-Vivants
enrobe son sujet de dialogues épouvantablement puérils, de
situations absurdes et d'effets-spéciaux de très mauvaise qualité.
Ce
cinquième chapitre de la saga des zombies de George A. Romero est
l'épisode de trop. Tourné à l'épaule comme n'importe quel
documentaire témoignant des débuts d'une situation qui en connaîtra une
bien des années en arrière aussi périlleuse que
celles vécues par les héros des trois premiers volets. Un reboot
mal fagoté et inutile. Un remaniement moderne et insupportable d'une
Nuit des Morts-Vivants
à ciel ouvert dont le vase-clos à été abandonné ici pour
transformer une intrigue claustrophobique au racisme rance en
road-movie à peine regardable. George A. Romero abandonne les
différents points de vue de ses personnages passés ainsi que la
féroce caractérisation de certains pour une vue à la première
personne qui ne fonctionnera jamais tant que nous seront imposés des
protagonistes mal campés et désastreusement mièvres. Qui s'émeut
alors de la tentative de suicide de Mary ? Qui se soucie ensuite de
sa mort et de sa transformation en zombie ? Qui pleure la
disparition de Gordo, devenu mort-vivant et abattu par sa fiancée
Tracy ? Personne ? Normal ! Qui peut donc se soucier
de ces individus à la personnalité survolée de si haut qu'il est
quasiment impossible de s'y attacher ? Chronique
des Morts-Vivants agonise
après seulement quinze petites minutes, et ce, malgré quelques
séquences qui laissaient présager le meilleur pour malheureusement
laisser la place au pire. Gregory Nicotero, lui-même originaire de
Pittsburgh, a beau avoir derrière lui une solide expérience dans le
domaine des effets-spéciaux, aucun d'eux ne vaut les brillants
effets gore produits dans le passé par Tom savini. Il est donc
conseillé d'oublier très vite toute idée de voir Chronique
des Morts-Vivants comme
un segment à part entière de la saga des zombies de George A.
Romero. Plutôt comme un sursaut malodorant d'une obsession qui
poursuivit son auteur jusqu'à la fin de ses jours...
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