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lundi 7 mars 2022

The Miracle Worker (Miracle en Alabama) d'Arthur Penn (1962) - ★★★★★★★★★★

 


 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, quelques anecdotes croisées. En 1980, l'actrice Melissa Gilbert remportait le Primetime Emmy Awards de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour son interprétation de la jeune Helen Keller dans The Miracle Worker, remake du long-métrage réalisé par Arthur Penn en 1962. Melissa Gilbert qui fut avant tout, l'héroïne principale de la série télévisée américaine La petite maison dans la prairie. Statut qu'elle partagea avec bon nombre d'interprètes formant la communauté de Walnut Grove et parmi lesquels nous retrouvions notamment l'actrice Melissa Sue Anderson dans le rôle de sa sœur Mary Ingalls. Laquelle allait connaître un triste sort en perdant la vue à l'âge de quatorze ans. Un sujet grave, qui ne fut pas sans rappeler le fond de The Miracle Worker qui en 1962 traitait déjà à peu de chose près du même sujet... Second long-métrage d'Arthur Penn après Le gaucher en 1958 et tout un ensemble d'épisodes de séries télévisées, The Miracle Worker (Miracle en Alabama) fait partie des grands chefs-d’œuvre du cinéma. De ceux qui justifient que l'on puisse se passionner pour le septième art et qui dans une certaine mesure réapprennent à celles et ceux qui l'auraient oublié, que pleurer peut aller de paire avec les éclat de rire. L'une des deux principales héroïnes de ce film absolument bouleversant est interprétée par la jeune actrice Patty Duke qui dans le rôle de Helen Keller donne vie à une authentique personnalité, auteur et militante politique américaine qui à l'âge de deux ans devint sourde, muette et aveugle. Face à elle, l'actrice Anne Bancroft qui de son côté, interprète celui d'Anne Sullivan qui elle-même vécu jusqu'à sa mort survenant le 20 octobre 1936 à Forest Hill...


The Miracle Worker bouscule certaines idées reçues qui persistent à l'image. Entre un demi-frère qui considère l'affection de sa demi-sœur comme une maladie mentale, un père qui a baissé les bras et une mère qui la surprotège, rien ne semble plus pouvoir sauver Helen de sa condition et qui désormais est âgée de douze ans. Autant d'années à passer murée dans le silence et le noir après avoir été victime d'une congestion cérébrale alors qu'elle n'avait que quelques mois. C'est alors qu'arrive dans son existence Anne Sullivan, qui après avoir été élève d'une école pour aveugles et avoir surtout partiellement retrouvé la vue après une dizaines d'interventions chirurgicales, va accepter de venir en aide à Helen et ses parents. Un apprentissage qui sera de longue haleine, avec plus de bas que de hauts, mais avec cette force de conviction comparable à un combat pour la vie. Si Inga Swenson, Victor Jory et Andrew Prine incarnent formidablement bien les membres de la famille Keller, c'est bien évidemment le duo que forment Anne Bancroft et Patty Duke qui retient avant tout l'attention. Une relation difficile, houleuse, cathartique mais surtout, d'une justesse et d'une humanité infinies. Bouleversant, oui, parce que partager son expérience personnelle (les cauchemars tétanisants d'Anne Sullivan renvoyant directement à sa propre expérience) quitte à affronter ses démons intérieurs a de quoi sublimer un propos où l'amour, plutôt que d'être salvateur, cultive l'enfermement de l'être aimé. Anne Bancroft est absolument éblouissante dans le rôle du professeur tandis que Patty Duke trouve les gestes et les quelques borborygmes adéquats. Un combat permanent entre une gamine souffrant de son infirmité mais sachant comment l'utiliser pour faire passer tous ses caprices auprès de ses proches (seul le demi-frère ayant semble-t-il rapidement compris que s'apitoyer sur le sort de Helen n'était pas la solution) et une femme remarquable non seulement dans sa connaissance du sujet mais aussi et surtout dans son approche lucide du comportement à avoir vis à vis de la jeune fille...


Arthur Penn ne ménage absolument pas ses effets et certaines séquences resteront à tout jamais gravées dans l'esprit du chanceux spectateur qui découvrira The Miracle Worker. On pense notamment à cette longue et pénible (pour la jeune fille et son professeur) séquence du repas. Incroyable mise en scène et extraordinaire interprétation des deux interprètes. Bien entendu, le long-métrage d'Arthur Penn n'est pas que le simple étalage d'un combat entre une gamine murée dans le silence et celle qui tente de l'en sortir. Le film est également ponctué de moments de grâce lors desquels est contraint le silence et où seuls les gestes de tendresse et les regards s'imposent. Du miracle promis par le titre, il ne faudra sans doute s'attendre à rien de commun avec ce que prévoient certains prédicateurs. Juste l'issue bienheureuse d'un travail harassant mais ô combien admirable d'une femme pour une autre en devenir. Il y a des œuvres qui se rangent dans des tops cent, des tops cinquante ou bien même, des tops dix. The Miracle Worker n'est pas loin de mériter une place dans le trio de tête des plus grands films de l'histoire du cinéma. Dès son second long-métrage, Arthur Penn aboutissait déjà à la quintessence de son art. Inutile de préciser que la version originale s'impose ici plus que n'importe où ailleurs. On s'en doute, le film remporta en 1963 l'Oscar de la meilleure actrice ainsi que celui du meilleur second rôle pour Anne Bancroft et Patty Duke. À noter également la superbe partition musicale du compositeur Laurence Rosenthal...

 

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