Si dans le fond, Sur
un Arbre Perché
se révèle relativement simple, dans sa forme, il semble avoir été
plus compliqué à mettre en place que ne le laisse envisager le
résultat à l'écran. Il s'agit de la seconde collaboration entre
l'acteur Louis de Funès et le cinéaste Serge Korber et la deuxième
fois que ce dernier adapte un scénario original en compagnie du
scénariste et dialoguiste Jean halain (lequel écrira le scénario
de bon nombre de long-métrages mettant en vedette Louis de Funès
entre 1949 (Millionnaires d'un jour d'André
Hunebelle) et 1981 (La Soupe aux Choux
de Jean Girault). Après le déjà très spécial
L'Homme Orchestre
réalisé un an auparavant, en 1970, Serge Korber confie à Louis de
Funès le rôle du promoteur Henri Roubier qui, de retour d'Italie où
il vient de signer un contrat, et qui, contre son accord, vient
d'embarquer à bord de sa décapotable un jeune auto-stoppeur ainsi
que l'épouse d'un millionnaire. Sur la route qui mène jusqu'à la
frontière française, au volant de son véhicule, Roubier fait un
écart et plonge dans le vide. Par chance, il évite une chute
mortelle mais la voiture tombe sur un arbre au beau milieu d'une
falaise. Ni le sommet, ni le sol ne sont accessibles. Condamnés à
rester immobiles dans la décapotable jusqu'à ce que d'éventuels
secours viennent les sauver, Roubier et ses deux encombrants
passagers vont devoir faire contre mauvaise fortune, bon cœur...
Le
scénario de Pierre Roustang adapté à quatre mains par Jean Halain
et Serge Korber aurait tout aussi bien pu servir de base à une pièce
de théâtre. Car en effet, le film se situant majoritairement à
bord d'une voiture immobilisée sur un arbre perché à plusieurs
centaines de mètres au dessus du sol, toute l'intrigue repose
uniquement sur le jeu de son improbable trio d'interprètes
principaux. Dans le rôle principal, Louis de Funès, bien
évidemment. A ses côtés, son propre fils Olivier qui contre toute
attente n'incarne par le rôle du rejeton mais celui de
l'auto-stoppeur (dans L'Homme Orchestre,
Olivier de Funès interprétait au moins le rôle du neveu de Evan
Evans, incarné, lui, par Louis de Funès). Pour accompagner les deux
hommes, la touche féminine est assurée par l'actrice américaine
Geraldine Chaplin qui comme chacun sait, est la fille de l'illustre
Charlie Chaplin.
Bien
que visuellement le film relève d'un minimalisme parfois
déconcertant, le tournage semble s'être révélé plus difficile
que le scénario pouvait le laisser croire. Si la direction des
acteurs ne paraît pas avoir été le principal soucis du
réalisateur, l'utilisation de cascadeurs lors de plans vertigineux
et d'hommes rompus à l'alpinisme afin d'assurer certains des plans
les plus osés se révèle remarquable. Fort logiquement remplacés
par des doublures-cascadeurs, Louis et Olivier de Funès ainsi que
Geraldine Chaplin ont quant à eux tourné la plupart des scènes en
studio. Si les raccords ne sont pas toujours parfaitement exécutés,
l'illusion est pourtant presque parfaite.
Afin
d'éviter qu'une certaine redondance ne vienne ternir le récit,
Serge Korber imagine quelques séquences plutôt amusantes, tel le
portrait de Roubier en cycliste, l'évocation d'un vampire dans la
région, ou encore la scène située dans le désert. Des
mini-sketches relançant l'intrigue jusqu'à ce que les secours
arrivent enfin, ouvrant le bal d'un dernier quart-d'heure totalement
délirant. Notons la présence de Paul Préboist dans le rôle du
radio-reporter et d'Alice Sapritch dans celui de Lucienne, l'épouse
de Roubier.
Sur un Arbre Perché
demeure sans doute comme l'une des comédies de Louis de Funès parmi
les plus faibles. D'ailleurs, les résultats au box-office semblent
s'en être ressentis malgré le score honorable dépassant le
million et demi de spectateurs. Il s'agira là de la dernière
collaboration entre Louis de Funès et Serge Korber. Une petite
comédie, sympathique, mais dispensable...
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