Trois étoiles sur dix,
cela peut paraître sévère. Isolé de ses deux prédécesseurs, Les
Bronzés 3, Amis pour la Vie
aurait sans doute mérité une étoile supplémentaire. Peut-être
deux. Mais sortir cette suite tardive vingt-sept ans après
l'excellent second opus Les Bronzés font du Ski
n'a aucun sens. Tout d'abord parce que la forme d'humour employée
dans ce troisième volet diffère drastiquement de celui des deux
autres. Ensuite parce que chacun a plus ou moins bien vieilli. Mais
surtout parce que l'on a pas le droit de toucher à deux œuvres
aussi cultes même si une partie du public devait fantasmer depuis
longtemps sur cette arlésienne qui allait pourtant voir le jour plus
d'un quart de siècle plus tard sous l'impulsion de la Troupe
du Splendid qui
devait à l'origine travailler sur le tournage d'un autre
long-métrage, Astérix
en Hispanie. Une
adaptation du quatorzième album d'Astérix
et Obélix compromise
par Albert Uderzo lui-même, lequel n'avait pas vraiment apprécié
Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre
qui reste cependant la meilleure des quatre adaptations live de la
célèbre bande dessinée.
Dans
ce troisième opus nous retrouvons les membres du Splendid
déjà présents dans les deux premiers: Michel Blanc, Marie-Anne
Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry
Lhermitte, Dominique Lavanant, Martin Lamotte (qui était absent du
second volet), ainsi que le plus discret Bruno Moynot. Ceux qui les
accompagnaient à l'époque ont disparu du casting : Michel
Creton (logique puisque dans le premier, le personnage de Bourseault
qu'il incarnait mourait noyé après avoir été piqué par une
raie), Luis Rego, Guy Laporte, ou encore Maurice Chevit. Deux
nouveaux venus ont fait une apparition remarquée. Le premier dans la
peau du fils de Nathalie et Bernard Morin. Il s'agit du propre fils
de Gérard Jugnot qui jusque là n'avait joué que dans une petite
dizaine de films. Le second est UNE... seconde, en la personne
d'Ornella Muti.
Les Bronzés 3,
Amis pour la Vie
a rencontré le succès dans notre pays avec pas moins de 10 300 000
entrées. C'est bien plus que les deux premiers volets réunis, mais
cela peut s'expliquer par l'engouement d'un public qui était loin,
alors, de supposer que cette seconde séquelle aux Bronzés
serait aussi médiocre. Tout y est effectivement très lourd. Voire
vulgaire. Gisèle débarque avec une nouvelle et énorme poitrine en
silicone, Jean-Claude Dusse, désormais prénommé Jessy, a
totalement abandonné son look de ringard pour un autre beaucoup plus
branché... et finalement tout aussi cheap. Popeye est toujours
accroc au sexe bien qu'il vive désormais avec Graziella (Ornella
Muti), Jérôme est toujours amoureux de Gigi bien qu'ils soient en
instance de divorce, Nathalie et Bernard sont toujours en couple, quant à
Christiane (ratée chirurgicalement par Jérôme), elle vit désormais en
compagnie de Miguel, le couple ayant adopté une attitude des plus...
zen. Enfin, Benjamin Morin, il débarque pour annoncer à ses
parents qu'il vit en couple...
Terminées
les répliques cultes qui s'enchaînaient sur un rythme d'enfer. Les
gags sont rarement drôles et les personnages vieillissants sont
déprimants. Comme s'ils rappelaient aux plus anciens d'entre nous
que les années passent inexorablement. Patrice Leconte l'a annoncé :
il n'y aura pas de quatrième volet. Un avis partagé par Michel
Blanc qui considère qu'ils en ont fait le tour. Par contre, Thierry
Lhermitte et Gérard Jugnot sont d'un avis différent et ne
s'opposent pas fermement à l'idée qu'un nouveau chapitre apparaisse
un jour sur les écrans. En attendant, que l'on ait aimé ou pas ce
troisième épisode, d'ici l'hypothétique sortie d'une suite aux
Bronzés 3, Amis pour la Vie,
les spectateurs pourront au choix prier pour que le projet se
concrétise ou bien qu'il reste dans les tiroirs...
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