Pour commencer,
j'aimerais préciser que la version qui me fut mise entre les mains
est celle qui fut doublée en français. Et que par ce fait dont
l'importance est considérable, le jugement que je porterai sur cette
œuvre signée du cinéaste américain Bud Townsend ne pourra être
assimilé qu'à cette seule version dont le doublage se révèle
catastrophique, lequel demeure très certainement responsable d'une
bonne partie du désagrément qui fut le mien devant une œuvre dont
j'espérais peut-être un peu trop. Si je devais comparer Terror
at Red Wolf Inn
à l'un des nombreux long-métrages qui abordent la même thématique,
je ne ne pousserai par le lecteur à se rapprocher du classique
ultime qu'est Massacre à la Tronçonneuse
de Tobe Hooper mais plutôt vers le Motel Hell
de Kevin Connor. Si l'héroïne de l’œuvre qui nous intéresse ici
n'est pas directement kidnappée par ses ravisseurs, son sort est
néanmoins similaire à celui qui attend les victimes de la famille
Smith du film qui chez nous sorti sous le titre
Nuits de Cauchemars.
Autre
fait dont l'importance est au moins aussi importante, si ce n'est
davantage ; la durée. En effet, Terror at
Red Wolf Inn
existe en deux versions. L'une de quatre-vingt dix minutes. Celle-là
même qui sorti sur grand écran. La seconde, celle que j'ai
malheureusement découverte fut expurgée de douze minutes dans sa
version vidéo. Nul besoin de faire le calcul pour imaginer l'ampleur
d'une perte qui explique peut-être pourquoi la version écourtée
demeure aussi pauvre en matière d'intrigue.Car plus que sa médiocre
interprétation. Davantage encore que sa mise en scène. C'est le
scénario qui pèche par excès d'avarice dans cette version de
soixante dix-huit minutes seulement.
Tout
commence dans la chambre d'un l'immense dortoir où est installée
Régina, la jeune héroïne de ce conte morbide pour adultes.
L'adolescente reçoit une lettre dans laquelle elle découvre qu'elle
a gagné un séjour à L'Auberge
du Loup Rouge.
Ni une, ni deux, sans prendre le temps de penser à un éventuel
traquenard, la gamine emporte avec elle quelques affaires. Arrivée
sur place, elle est accueillie par les propriétaires des
lieux:Evelyn et Henry Smith, ainsi que leur petit-fils Baby John.
Sont également présentes deux autre jeunes femmes qui comme Régina
ont gagné le droit de passer quelques jours à l'auberge. Régina
est accueillie les bras ouverts, avec le sourire, et pour fêter son
arrivée, le soir-même c'est la fête. Un grand repas est organisé
à cette occasion mais également en vue du prochain départ de l'une
des deux autres pensionnaires, la jolie Pamela. Lorsque le lendemain
matin Evelyn annonce à Régina ainsi qu'à la troisième
pensionnaire Edwina que Pamela est partie très tôt le matin-même
sans leur dire au revoir, les deux jeunes femmes ne s'en préoccupent
pas vraiment. Mais lorsque c'est au tour d'Edwina de disparaître,
Régina commence à s'inquiéter. D'autant plus qu'elle est témoin
de faits étranges se déroulant la nuit lorsque tout le monde est
censé dormir...
Terror at Red Wolf
Inn,
c'est encore une histoire de famille maboule vivant à l'écart de la
civilisation. L'un des rapprochements que l'on pourrait faire entre
le film de Bud Townsend et celui de Kevin Connor, c'est ce désir
d'engraisser leurs victimes auquel prend soin ce couple de retraités
apparemment biens sous tout rapports mais cachant un terrible secret
à l'arrière de leur cuisine. Un mystère que l'on devine assez
rapidement. Le jeu des acteurs se révèle trop souvent insipide. La
faute à des dialogues d'une pauvreté exaspérante. Quant à
l'interprétation, les acteurs et actrices étant peu aidés par une
écriture extrêmement fade, ils n'ont d'autre choix que de remplir
les vides à l'aide de rires souvent grotesque. Difficile donc d'y
dénicher le moindre talent. A part peut-être chez l'acteur John
Neilson, qui ne semble avoir joué que dans une petite poignée de
long-métrages (Honky
en 1971, et Sharks Treasure
en 1975 aux côtés de Yaphet Kotto) et qui dans Terror
at Red Wolf Inn campe
un Baby John Smith instable et impulsif plutôt crédible. Au delà
de son interprétation, il faut avoir du courage pour aller jusqu'au
bout. La carotte, c'est le mystère qui entoure l'arrière-cuisine
qu'Evelyn tente de cacher à ses convives. On espère y découvrir un
étal recouvert de cadavres découpés en morceaux. Si tel est le
cas, les effets-spéciaux sont relativement sobres. Le spectateur
s'amusera d'un final inversant la règle, quoique assez peu crédible.
Une œuvre à mettre entre les mains des complétistes qui voudraient
ajouter une nouvelle galette à leur collection de films axés sur
des familles aux us et coutumes déviants. Ne reste plus qu'à
dénicher la version originale et complète du film de Bud Townsend,
celle-là même qui remettra peut-être en question l'avis mitigé de
cette édition trop amputée pour que l'on se fasse un avis
définitif... à suivre... ?
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