Le monde n'est plus ce
qu'il a été. Depuis plus de neuf cent ans, l'humanité est
retournée à la barbarie. Femmes et hommes se distinguent par une
haine profonde, les premières s'étant muées en amazones traquant
les seconds qu'elles séparent ensuite en deux catégories :
d'abord les « Seeders », individus aux attributs
sexuel leur donnant le pouvoir de reproducteurs, assurant ainsi la
continuité de l'espèce amazone. Et puis les « Macos »,
des hommes que les femmes au pouvoir ont intellectuellement affaibli
en leur coupant les cordes vocales et en les asservissant.
Mais
alors que Korvis a été choisi comme nouveau reproducteur, il
parvient à fuir le camp des amazones avec un ami et à libérer une
tribu de « Macos » retenus
prisonniers. Il découvre également un abri anti-nucléaire dans
lequel le dernier président des États-Unis, élu il y a plus de
neuf cent ans, avait trouvé refuge lors de la guerre thermonucléaire
qui avait dévasté la planète. Korvis y découvre une cache d'armes
et d'explosifs ainsi qu'une combinaison anti-nucléaire. Vêtu de
cette dernière et armé jusqu'aux dents, l'ancien prisonnier est
bien décidé à changer le monde et à libérer tous les peuples qui
sont entre les mains des amazones...
America 3000...
le titre laisse à lui seul le sentiment que l'on va être mis à
rude épreuve devant ce film signé par le cinéaste et scénariste
David Engelbach. Et en effet, le chemin menant au générique de fin
va se révéler pavé de piège au moins aussi dangereux que la
radioactivité qui a décimé une grande majorité de la population
humaine. Neuf cent ans ont donc suffit pour que notre espèce
retourne à l'état sauvage avec tout ce que cela comprend de
barbarie. Le script de America 3000
a été directement écrit par David Engelbach lui-même. En fait,
cela faisait dix ans qu'il traînait dans un tiroir, le cinéaste
avouant lui-même que le contenu du scénario était en avance sur
son temps (détail fort amusant et essentiel à connaître avant de
découvrir le film afin de se rendre compte du décalage entre cette
prétentieuse affirmation et le résultat navrant de ce minuscule
nanar qui se voudrait sans doute une suite directe au classique Mad
Max
de George Miller).
Produit
à l'époque par la Cannon, le fait de relever les noms de Menahem
Golan et Yoram Globus au générique aurait dû suffire à nous
rassurer. Pourtant, le résultat est à la limite de la catastrophe.
Volontaire ou pas, l'humour est présent du début à la fin. Mais
l'emploi d'un tel substantif n'est ici, pas un gage de qualité. Afin
de faire des économies sur le budget, David Engelbach a préféré
dans les décors naturels du Colorado. N'y cherchez aucune structure,
aucun décor de cinéma car à part de vieilles huttes (et des
costumes taillés à la serpe dans de la toile en coton), c'est le
vide absolu. La seule réelle invention finalement se trouvant dans
le système d'ouverture du portail du camp des amazones...
Interprété
par Chuck Wagner (dont le nom n'a rien à voir avec une éventuelle
contraction de l'acteur Chuck Norris et du compositeur Richard
Wagner), America 3000 est
un authentique nanar. Mais cette fois-ci, malgré tout le respect que
l'on a pour le cinéma transalpin, c'est du côté des Amériques que
l'histoire se déroule. Il est important de noter qu'à côté d'un
scénario déjà particulièrement indigent, rien ne nous aiguille
sur la manière dont les femmes ont pris le pouvoir sur l'espèce
humaine dans sa globalité et comment les hommes ont pu, eux, se
laisser dépasser par les événements au point de devenir des
esclaves à la solde de la gente féminine.
La
réalité des faits est que le scénario part un peu dans toutes les
directions. On se perd quelque peu dans un récit brouillon,
inintéressant, et une interprétation grotesque de la totalité du
casting (la totalité, oui, ce qui est éminemment rare il faut le
noter). Le summum demeurant dans celle de Chuck Wagner (le Korvis en
question) qui dès lors qu'il met la main sur la combinaison nous
offre le tableau affligeant d'un homme voulant conquérir le cœur de
ses semblables et ainsi faire régner la paix. Une idée brillante,
mais le résultat est tellement grotesque que l'on a surtout envie de
pouffer de rire. Les quelques explosions et scènes d'actions ne
parviennent pas vraiment à relancer un intérêt qui depuis s'est
fait la malle, d'autant plus que le doublage en français vient
davantage noircir le tableau. America 3000 est
donc un bon gros nanar que les amateurs du genre sauront apprécier...
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