Dans le premier volet
réalisé en 1987 par le cinéaste américain John McTiernan,
l'intrigue prenait forme en plein cœur de la forêt tropicale
d'Amérique Centrale dans un pays imaginaire créé à l'occasion
(Val Verde). Le Major Alan
Dutch Schaefer et ses hommes y étaient envoyés afin de récupérer
un ministre enlevé par des guérilleros. Dutch, George Dillon,
Ramirez et les autres arrivèrent malheureusement trop tard. Mais ils
allaient tous mener un combat contre une force invisible nommée
Predator. Une créature venue d'un autre monde afin de chasser
l'homme sur son territoire. Un humanoïde, lourdement armé, porteur
d'une combinaison furtive, et rompu à l'exercice de la chasse. A la
fin, et alors que tous ses hommes allaient tomber au champ de
bataille à la manière des membres de l'équipage du Nostromo
d'Alien, le Huitième Passager,
Dutch allait mettre un terme aux agissements de la créature en
débarrassant la surface de la Terre de sa présence.
Trois
ans plus tard, John McTiernan a préféré ne pas réintégrer son
poste de réalisateur au profit de À la Poursuite d'Octobre Rouge.
Quant à Arnold Schwarzenegger, il était à l'origine prévu que
l'acteur reprenne le rôle mais comme cela arrive très souvent,
c'est un désaccord financier qui ruina les chances de le
retrouver dans la peau du Major Dutch. Désormais, c'est le cinéaste
Stephen Hopkins, auteur l'année précédente des cinquièmes
aventures d'un célèbre croquemitaine en pull-over rayé de rouge et
noir (Freddy 5 : L'Enfant du Cauchemar),
qui accepte de reprendre le flambeau. Désormais, la guerre n'a plus
lieu dans une forêt tropicale étouffante mais dans la jungle
urbaine de Los Angeles où la police et et les différents cartels de
la drogue colombiens mènent une guerre sans merci.
Bien
qu'il ne possède pas le charisme d'Arnold Schwarzenegger, le rôle
principal est désormais confié à l'acteur Danny Glover, surtout
connu pour avoir joué dans les quatre volets de la saga Lethal
Weapon de
Richard Donner aux côtés de Mel Gibson. Le flic a remplacé le
soldat. Afin de l'accompagner, il récupère le fougueux Jerry
lambert, un jeune inspecteur incarné par l'excellent Bill Paxton. Ils sont de plus confrontés à leur hiérarchie et
ainsi qu'à l'agent spécial Peter Keyes qui ne semble pas prêt à
collaborer avec la police de Los Angeles. Le compositeur Alan
Sivestri qui officiait déjà dans le premier Predator
est également l'auteur de la partition musicale de cette suite. On
retrouve également à nouveau les frères Jim et John Thomas à
l'écriture du scénario ainsi que l'acteur noir Kevin Peter Hall
sous la combinaison de la créature.
Devenu
un classique de la science-fiction, le premier Predator
a engendré une succession de long-métrages de plus ou moins bonne
qualité. Outre cette première séquelle, le cinéaste Nimród Antal
a pondu une suite plus proche de l'original avec Predators
mais néanmoins pénible à regarder en comparaison avec son illustre
ancêtre. Une nouvelle séquelle est même prévue pour le 17 octobre
prochain. Signée par le cinéaste Shane Black, auteur notamment de Iron
man 3,
on espère que son nouveau film relèvera le niveau d'une franchise
qui n'a fait que perdre en qualité. Et que dire des navrants Alien
vs. Predator
de Paul W.S. Anderson (2004) et Alien vs.
Predator:Requiem
de Colin Strause (2007), mélangeant deux des plus grands mythes de
la science-fiction horrifique ?
A
voir le résultat obtenu par des cinéastes insuffisamment préparés
(ou manquant de talent) pour prétendre égaler l’œuvre de John
McTiernan, Predator
2
n'est peut-être finalement pas le plus mauvais de tous et se range
directement en seconde position après l'original. Pourtant, force
est de constater qu'en comparaison, ce récit urbain ne possède pas
le charme du cadre tropical, et ses interprètes, aussi bon
fussent-ils, n'ont pas le charisme de Schwarzenegger et ses
compagnons. Predator 2 flirte
même parfois avec le ridicule (le rasta décapité dont la tête
continue à hurler), et l'indigeste (la rencontre entre le Predator
et l'enfant). L'esthétique apportée à l'image (souvent plongée
dans une lumière bleutée) devient épuisante à force de devoir
écarquiller les yeux pour espérer comprendre ce qui se joue devant
nous (la scène du métro manque cruellement de visibilité). La
sublime créature créée à l'origine par le maquilleur Stan Winston
étant relativement mal éclairée, elle n'est, contrairement au film
original, pas vraiment mise en valeur. Predator
2 grouille
de scènes improbables. Danny Glover est beaucoup moins convaincant
qu'Arnold Schwarzenegger,. Le cadre est moins plaisant, la mise en
scène pas aussi maîtrisée, l'interprétation juste acceptable, la
bande originale moins 'puissante',
et le scénario, bien moins appréciable. Au final, et même s'il
n'est pas le pire de tous, ce second volet n'arrive même pas à
mi-hauteur du premier. A voir pour l'originalité du cadre qui
tranche radicalement avec celui de Predator.
En dehors de cela, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent
à part quelques scènes de course-poursuite entre humains et alien
dans une cité ravagée par le crime et la drogue...
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