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mercredi 14 mai 2025

Donnant Donnant d'Isabelle Mergault (2010) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Affublée non pas d'un cheveu mais d'une véritable perruque sur la langue due à une dyslalie, l'actrice, scénariste et romancière Isabelle Mergault est connue pour avoir tout d'abord interprété des seconds rôles dans un certains nombres de films (son personnage de Caroline Derieux tombait notamment amoureuse du très indiscipliné professeur de littérature Frédéric Game qu'incarna Patrick Bruel en 1985 dans la comédie culte de Patrick Schulmann, P.R.O.F.S). On la vit également participer à plusieurs de ses propres pièces de théâtre qu'elle interpréta elle-même auprès d'autres comédiens. Mais avant cela, elle s'était essayée à la réalisation de longs-métrages cinématographiques dès 2005 avec Je vous trouve très beau, suivi en 2008 d'Enfin veuve et en 2010 avec Donnant Donnant. Il y a deux ans, elle est réapparue dans le costume de réalisatrice et de scénariste avec son dernier film, Des mains en or. Tout comme pour ce dernier, Isabelle Mergault a signé le script de Donnant Donnant aux côtés du scénariste Jean-Pierre Hasson. Le duo nous conte les déboires de Constant (Daniel Auteuil), condamné à de la prison ferme pour avoir été reconnu coupable d'assassinat. Pourtant, il le clame haut et fort : il s'agissait d'un accident. Lors de son dernier parloir avec son épouse, celle-ci lui annonce vouloir divorcer. Victime d'un accident vasculaire cérébral, il est emmené d'urgence à l’hôpital d'où il s'évade pour se réfugier à bord d'une péniche stationnée sur une rivière. Appartenant à une vieille femme aigrie prénommée Jeanne (Sabine Azéma), la fille de celle-ci tombe nez à nez avec Constant et reconnaît l'homme dont tous les médias parlent actuellement. Silvia (Medeea Marinescu) propose un marché au fugitif. S'il accepte de tuer sa mère, elle ne préviendra pas la police et le laissera partir une fois le méfait accompli. Pris à la gorge, Constant accepte. Mais rien ne va se dérouler comme prévu. En effet, alors que Jeanne a prévu de se suicider en se jetant d'un pont situé au dessus de la rivière, Constant la sauve. En outre, la vieille dame trouve une certaine ressemblance entre son sauveur et son époux décédé et tombe ainsi amoureuse de l'homme le plus recherché de France... Il me semble qu'à l'époque de sa sortie, Je vous trouve très beau avait pu jouir d'une petite réputation auprès de certains journalistes particulièrement indulgents envers Isabelle Mergault et ses interprètes d'alors. Sans doute cela était-il dû à la présence au générique de l'acteur Michel Blanc ? Tout aussi attachant qu'il eut toujours été, l'ancien membre de la troupe du Splendid ne parvint semble-t-il pourtant à convaincre qu'une toute petite partie des spectateurs.


Le film était en outre interprété par l'actrice roumaine Medeea Marinescu que l'on retrouve donc ici dans le rôle de la charmante Silvia. Coincée dans une vie non rêvée alors qu'elle ambitionnait de faire une carrière de pianiste, celle-ci trouve l'occasion d'hériter de sa mère adoptive en poussant un fugitif au meurtre. Donnant Donnant est un ''drôle'' de film. Dont la durée semble vertigineuse au regard de son contenu. La réalisatrice/scénariste semble vouloir à nouveau donner sa définition d'une rencontre amoureuse mais le fait d'une façon si désaccordée avec le cinéma d'aujourd'hui que la tentative est souvent vouée à l'échec. À commencer par ces personnages secondaires, ce trio de voisins incarnés par Jean-Louis Barcelona, Christian Sinniger et Julien Cafaro. D'un ringardisme absolu, on a l'impression qu'Isabelle Mergault est allée pécher dans le vivier des acteurs de seconde zone, oubliés du cinéma, et qu'elle met en scène sans jamais tenter de donner du corps à leur personnage respectif. Lourds, pas drôles et dont la fonction est ici parfaitement inutile. Seule Sabine Azéma semble s'amuser dans le rôle de Jeanne. Volontairement enlaidie lors de la première partie, elle illumine son personnage lorsque celui-ci fait la connaissance de celui qu'elle compare à son défunt mari. L'actrice passant de la vieille dame acariâtre à la MILF habillée de façon sexy. Quand à l'idylle entre Constant et Silvia, on a beaucoup de mal à y croire tant Isabelle Mergault semble s'être confondue en sous-intrigues inintéressantes pour mieux noyer le poisson et révéler sur le tard les véritables sentiments de la jeune femme pour le fugitif. Doter Daniel Auteuil de difficultés pour s'exprimer aurait pu être une grande idée mais le concept tombe finalement à plat. Là encore, l'on éprouve de grandes difficultés à rire devant des situations éculées. L'on regretterait presque que la toute dernière partie, qui demeure la plus intéressante, n'ait pas été privilégiée par rapport à cette facette de l'histoire qui se voulait sans doute proche de l'humour noir s'agissant de l'assassinat programmé de Jeanne. Bref, Donnant Donnant confirme qu'Isabelle Mergault n'est pas du tout à l'aise avec son sujet. Pas aussi médiocre que Michèle Laroque lorsque cette dernière s'essaie à la mise en scène (les deux femmes se rencontrèrent d'ailleurs sur le tournage d'Enfin veuve), il va décidément falloir qu'elle se reconvertisse rapidement dans un autre domaine...

 

jeudi 26 septembre 2024

N'avoue jamais d'Ivan Calbérac (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

La comédie française des années 2010 et 2020 représente tout le paradoxe du cinéma hexagonal. À trop produire des mauvais films, les spectateurs désertent les salles tandis que n'y retournent invariablement que ceux qui espèrent toujours y dénicher la perle rare. C'est ainsi que parfois l'on passe à côté de très belles surprises dont N'avoue jamais fait indéniablement partie. Des œuvres devenues si rares qu'elles se posent comme d'authentiques ovnis dans un paysage français dont la qualité baisse d'année en année. Découvert il n'y a pas si longtemps que ça à travers Venise n'est pas en Italie en 2019 et La dégustation il y a deux ans, l'écrivain, réalisateur, scénariste et producteur français semble devoir faire partie de ceux qui comptent. Du moins entendons-nous cette petite musique qui nous pousse à aller voir ce que cache chacune de ses nouvelles apparitions sur grand écran. Le couple Sabine Azéma/André Dussolier au cinéma est devenu l'une de ces habitudes qui n'ont pas échappées aux spectateurs français amoureux de leur langue et des personnalités qui la représentent... Dans le registre de la comédie, la référence qui vient immédiatement à l'esprit est Tanguy d'Étienne Chatiliez et nettement moins sa tardive et médiocre séquelle Tanguy, le retour réalisé dix-huit ans plus tard. On pourrait également citer Les Herbes folles d'Alain Resnais de 2008, ou encore la petite dizaine d'autres longs-métrages qui les réunirent en l'espace de plusieurs dizaines d'années de carrière. N'avoue jamais, lui, les réunit et en fait le duo principal d'une comédie aussi drôle que touchante. L'une de ces belles surprises qui justement n'attendait plus que son public pour révéler une fois encore le jeu tout en finesse et en expressions de Sabine Azéma et André Dussolier. L'un et l'autre incarnent un couple marié depuis un demi-siècle environ. Parents de trois enfants prénommés Capucine (Joséphine de Meaux), Adrien (Sébastien Chassagne) et Amaury (Gaël Giraudeau), ils vivent heureux dans une très belle demeure. Lui est en un ancien général de l'armée française prénommé François qui un jour, alors qu'il est en train d'effectuer du rangement dans le grenier, découvre que son épouse Annie l'a trompé il y a quarante ans en arrière...


La lecture de lettres enflammées écrites à l'époque par l'ancien amant Boris Pelleray (Thierry Lhermitte) lui cause un choc. Demandant des explications à Annie, celle-ci avoue mais veut le convaincre qu'après toutes ces années, il y a prescription. Sauf que pour François, il s'agit de laver son honneur. Décidant sur un coup de tête de divorcer de sa femme, l'ancien militaire choisit tout d'abord d'aller rendre visite à celui qu'il cru être son ami voilà quarante ans afin de lui mettre son poing sur la figure. Annie qui affirme qu'après toutes ces années elle sera capable de le reconnaître décide d'accompagner son mari furieux. Arrivés à Nice où vit toujours Boris, le couple part s'installer chez leur fille Capucine dont ils ignorent tous les deux qu'elle est en couple avec une femme... Difficile que d'aborder le thème de l'infidélité même si après tant d'années l'on peut être de l'avis d'Annie et supposer qu'il y a prescription. Mais face au personnage de François, comment réagir ? André Dussolier incarne un ancien général de l'armée française absolument savoureux. Fermé, voire irascible, usant sans cesse de terminologies propres à l'armée, l'acteur est extrêmement drôle, le faciès grimaçant, en totale opposition avec celui de Sabine Azéma dont la fraîcheur malgré ses soixante-quinze ans traverse littéralement l'écran. En incarnant ce couple aux caractères apparemment antinomiques, l'occasion est offerte aux deux acteurs de donner le plein talent qui est le leur. Entourés d'une brochettes d'interprètes tous aussi remarquables, notre duo fonctionne parfaitement. Mais le sujet du couple ainsi que ceux de l'adultère et de l'infidélité ne prêtant pas toujours à rire, le scénario d'Ivan Calbérac nous assène quelques beaux moments d'émotion (les larmes de François lors de la représentation théâtrale de son fils Adrien). Le réalisateur fait certains choix plutôt judicieux, d'ailleurs. Comme de ne surtout pas nous infliger une séquence que l'on voyait pourtant pointer de très loin en découvrant que Boris est professeur de karaté... Le choix de ses principaux interprètes est en outre l'élément clé du récit. Sabine Azéma et André Dussolier se connaissant parfaitement, le couple François/Annie est parfaitement crédible. Ajouté à cela la très belle partition musicale du compositeur Laurent Aknin, on tient là l'une des plus belles surprise de l'année en matière de comédie française et sans doute l'une des plus chaleureuses...

 

dimanche 10 décembre 2023

Vanille Fraise de Gérard Oury (1989) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Une fois encore, Gérard Oury nous refait le coup de la comédie d'aventures. Si le réalisateur et scénariste s'était montré particulièrement efficace en 1965 avec Le corniaud, c'était déjà beaucoup moins évident avec La vengeance du serpent à plumes dix-neuf ans plus tard. Mais alors, avec Vanille Fraise, nous touchons véritablement le fond. Catherine Deneuve, à ce sujet, eu le nez fin en refusant d'interpréter le rôle que s'est empressée ensuite d'accepter à sa place Sabine Azéma. L'avantage avec des films tels que Vanille Fraise est que l'on peut vaquer à d'autres occupations sans avoir vraiment à se concentrer sur l'intrigue vu que son intérêt se situe entre 1 et 2 sur une échelle de 20 ! Monter le son pour s'en servir de toile de fond, voilà qui devrait suffire ! Auquel cas, profitons-en pour faire un peu de ménage, dresser la liste des courses à faire le jour même, vérifier notre solde bancaire ou, dans le meilleur des cas, nous endormir pour n'être réveillés qu'une fois le générique de fin achevé. À une époque pas si lointaine puisque ne remontant qu'à trois ou quatre heures, je n'aurais pas parié un kopeck sur le fait que Gérard Oury pouvait tomber encore plus bas qu'avec La vengeance du serpent à plumes ou La soif de l'or. Et pourtant, tel est le cas avec cette comédie aussi peu innovante que pourrait l'être le retour de la cassette audio sur le marché de la musique. Avec ses violons synthétiques dignes de figurer parmi les chutes de la bande-originale de Bad Taste, sa tribu d'acteurs secondaires qu'on imaginerait plutôt découvrir dans de minables sitcoms (le couple de touristes attablé devant une glace) ou ses principaux interprètes venus prendre ici le risque de mettre leur carrière en péril, on tient sans doute avec Vanille Fraise le plus mauvais film de son auteur. Le long-métrage révèle au moins une chose fondamentale : qu'il ne faut surtout pas confier à Pierre Arditi la lourde tâche d'incarner à l'écran un homme pris de boisson. En effet, il suffit de le voir se faire passer pour un époux ivre pour comprendre que quelque chose ici ne va pas. Comment même un authentique interprète comme lui peut-il être mauvais à ce point ?


Aux côtés des époux Boulanger qu'il forme avec Sabine Azéma l'on retrouve l'acteur ivoirien Isaach de Bankolé qui dans les années eu son heure de gloire auprès du public français avec Black Mic-Mac de Thomas Gilou et Les keufs de Josiane Balasko. Bien qu'il se soit apparemment fait rare au cinéma, il suffit d'aller consulter sa filmographie pour constater qu'il n'en est rien. Bien au contraire puisqu'il fut notamment au générique du formidable Ghost Dog : la voie du samouraï de Jim Jarmusch en 1999, de Miami Vice : Deux flics à Miami de Michael Mann en 2006 ou dans les deux films de ''Blaxploitation'' américains signés de Ryan Coogler, Black Panther et Black Panther: Wakanda Forever signés en 2018 et en 2022 ! Ou comment avoir réussi à se refaire une santé dans le cinéma, le vrai, après s'être fourvoyé dans la comédie la plus niaise que le cinéma français soit capable de charrier. Inspiré d'un fait-divers authentique ayant eu lieu le 10 juillet 1985 et lors duquel le navire amiral de Greenpeace connu sous le nom de Rainbow Warrior finissait sa carrière sous les eaux du port d’Auckland à la suite d'une explosion criminelle, Vanille fraise ressemble davantage à une autre comédie française sortie sur les écrans deux ans plus tard. La totale ! de Claude Zidi qui, sans être un classique, demeure malgré tout très au dessus de l’œuvre de Gérard Oury. Vingt-quatre ans après Le corniaud, Gérard Oury reprend la route pour l'Italie mais signe cette fois-ci une triste comédie, très anachronique et donc largement dépassée. Un ersatz plus proche du théâtre de boulevard où les interprètes (surtout Pierre Arditi, encore lui) en font des caisses, tentant ainsi vainement d'amuser la galerie. Bourré de clichés qu'aujourd'hui personne n'oserait mettre en avant de peur d'être ''décoré'' de tout un tas de pompeux substantifs (pour exemple, le personnage de Hippolyte N'Go qu'incarne Isaach de Bankolé est, EVIDEMMENT, polygame). Deux ou trois ans en arrière, nous pouvions encore nous poser des questions quant aux capacités réelles de Gérard Oury à se renouveler. Mais cette fois-ci, c'est certain : le bonhomme, à l'orée des années quatre-vingt dix semble bloqué dans le passé. Navrant...

 

samedi 21 juillet 2018

Le Mystère de la chambre jaune de Bruno Podalydès (2002)




Après Maurice Tourneur en 1913, Émile Chautard en 1919, Marcel L'Herbier en 1930, Henri Aisner en 1949, Jean Kerchbron en 1965 et Jean-Jacques Vierne en 1983, le cinéaste français Bruno Podalydès, celui-là même qui met habituellement en scène son frère Denis, acteur de la plupart de ses œuvres, est le dernier en date à avoir adapté le célèbre roman éponyme de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune. Si l'on a d'abord la sensation d'être face à un épisode des Brigades du Tigre, des Cinq Dernières Minutes ou même du célèbre Commissaire Maigret, on est très vite rassuré par la grande maîtrise de Bruno Podalydès qui fait d'une œuvre policière un divertissement grand public à la construction diaboliquement intelligente. 

Afin de donner corps à une intrigue digne des meilleurs écrits d'Agatha Christie, le cinéaste s'entoure d'interprètes de haut vol. A commencer bien sûr par son propre frère Denis, accompagné d'une impressionnante brochette dont Jean-Noël Brouté, Claude Rich, Pierre Arditi, Olivier Gourmet (savoureux), ou encore l'immense Michael Lonsdale, qu'il enferme durant le tournage dans le château de Villemolin, lieu unique ayant servi de décor au film.

Quant à l'intrigue, quelle est-elle ? Et bien il s'agit d'une enquête menée parallèlement aux investigations de l'inspecteur Frédéric Larsan, par le journaliste Joseph Rouletabille, et de son fidèle ami, le photographe Sainclair, au château du Glandier dans l'une des chambres duquel une tentative de meurtre a faillit coûter la vie à la fille du Professeur Stangerson, Mathilde. Toute la question étant de savoir qui a tenté de tuer la jeune femme bien sûr, mais aussi de découvrir par quel ingénieux moyen l'assassin a quitté la chambre de la victime fermée de l'intérieur sans qu'aucun des témoins présents ne s'aperçoive de sa présence...

Outre l'intérêt que l'on porte à l'enquête menée par le héros de cette histoire, Le Mystère de la chambre jaune est surtout une irrésistible comédie servie par des acteurs de talents. Si dans l'esprit, le cadre, l'époque et l'approche semblent avoir quelque peu vieilli, le film compte quelques scènes d'anthologie dont celle de l'horloge n'est pas des moindre. Voir l'assistant de Rouletabille se battre avec sa planque provoque un rire irrépressible.
Dans le paysage cinématographique français, Bruno Podalydès ne se départit jamais de cette constante qualité qui fait un tout de son œuvre dans sa très large majorité (pour ne pas dire la totalité). Ceux qui aimaient déjà le cinéma de l'auteur de Liberté-Oléron et ceux qui lui demeurent toujours fidèles, et ce jusqu'à son dernier long-métrage à ce jour (Comme Un Avion) tomberont forcément sous le charme de ce Mystère que seul l'excellent Denis Podalydès parviendra à résoudre...

lundi 29 mai 2017

Raid Dingue de Dany Boon (2017) (2017) - ★★★★★★★☆☆☆



Avec une régularité presque exemplaire mais demeurant beaucoup moins envahissant que certains de ses « collègues » comiques, Dany Boon continue à tracer sa voie au cinéma. Moins présent que d'autres qui accumulent les apparitions sur grand écran, l'acteur, humoriste, scénariste, producteur et réalisateur français revient donc en 2017 avec Raid Dingue, en tant qu'acteur, réalisateur, et comme scénariste aux côtés de Sarah Kaminsky. Bien qu'il y forme auprès de l'actrice française originaire de La Réunion, Alice Pol, le principal duo d'interprètes, Dany Boon s'entoure également de quelques vieilles figures du cinéma ou de la télévision (Sabine Azéma et Alain Doutey dans le rôles des parents d'Edouard Dubarry, futur époux de l'héroïne, ou encore Michel Blanc.) et de quelques humoristes et acteurs de dernière génération tels que Patrick Mille ou bien Florent Peyre que le grand public a pu découvrir grâce à l'émission de Laurent Ruquier, On n'demande qu'à en Rire.
Raid Dingue (jeu de mot faisant référence au fait de tomber follement amoureux d'une personne) met en scène Johanna Pasquali, fille du ministre de l'intérieur et obsédée à l'idée d'intégrer le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion). Maladroite, la jeune femme travaille jusqu'à maintenant dans un commissariat où elle est réputée pour accumuler les gaffes. A tel point que ses collègues ne rêvent que d'une chose : qu'elle réussisse le concourt qui lui permettra d'entrer au RAID. Connaissant les dangers potentiels de cette unité d'élite de la Police Nationale, le père de Johanna et le futur époux de celle-ci (interprété par l'acteur franco-portugais Patrick Mille) insistent pour que la jeune femme soit acceptée au sein du RAID tout en imposant une condition. Ceux qui l'auront à sa charge devront la dégouter afin qu'elle n'aie plus envie de faire partie de cette élite.

Le chef du RAID (le toujours excellent François Levantal) confie Johanna à son meilleur homme, Eugène Froissard. Depuis quelques temps, certains de ses collègues le surnomment poissard. Depuis le départ de sa femme avec son frère, Eugène est en effet victime d'une série d'événements malchanceux. Son chef espère qu'en lui confiant la formation de Johanna, il parviendra à reprendre confiance en lui. Mais il y a un hic : Froissard est un abominable macho qui ne supporte pas l'idée qu'une femme puisse intégrer le RAID. De plus, en ville, des attaques sont perpétrées par une bande de dangereux criminels responsables de plusieurs gros braquages. Eugène va devoir ronger son frein et accepter la présence de Johanna qui seule, accepte désormais de travailler en binôme auprès de l'agent malchanceux...

Un an après avoir interprété le rôle de Pascal dans l'excellente comédie (oui, oui !) d'Yvan Attal Ils Sont Partout, Dany Boon offre à son tour à celui-ci l'opportunité de jouer dans Raid Dingue et d'endosser le(s) costume(s) de Viktor, personnage énigmatique que l'on découvre à la mi-parcours et dont le rôle demeure au moins aussi important que ceux d'Alice Pol et Dany Boon. Ca n'est pas la première fois que l'humoriste joue aux côtés de la jolie réunionnaise puisque l'on a pu notamment les découvrir côte à côte dans Supercondriaque en 2014. L'idée du film n'est pas récente puisque depuis dix ans environ, Dany Boon rêve d'endosser le costume d'un policier gaffeur intégrant une police d'élite. Il confiera cependant le rôle à une femme, Alice Pol donc, ajoutant au caractère « Pierrerichardien » de son personnage, le côté macho de son instructeur. Raid Dingue mêle l'humour à l'action car derrière les scènes drôles le film propose un scénario tournant également autour d'une affaire qui défraye la chronique parisienne. Yvan Attal y interprète le rôle totalement fou de Viktor, personnage sans doute le plus emblématique du film. Il permet surtout de relancer une intrigue qui sans lui, aurait sans doute tourné en rond.
Le film a été tourné dans les locaux du RAID, Dany Boon s'étant beaucoup documenté sur ce service. Il a, de plus, eu l'occasion de participer à l'entraînement de véritables agents du RAID et s'est lui-même beaucoup entraîné afin d'être prêt à jouer le rôle d' Eugène Froissard. Raid Dingue demeure donc une sympathique comédie française qui permet de passer un agréable moment de détente...

mardi 10 janvier 2017

On n'est pas des Anges... Elles non plus de Michel Lang (1980)



Michel Lang, c'est A Nous les Petites Anglaises en 1975, L'Hôtel de la Plage en 1978, Le Cadeau en 1982, et Club de Rencontres en 1987. Michel Lang, c'est vingt longs-métrages, cinéma et télévision confondus. Michel Lang, c'est aussi On n'est pas des Anges... Elles non plus. Tourné en 1980 et sorti l'année suivante, ce cinquième film du cinéaste français est comme les autres. Léger, certainement pas impérissable, mais suffisamment rythmé pour que l'on ne s'y ennuie pas un instant. Même aujourd'hui, après l'avoir découvert à l'époque. Après l'avoir aimé, avoir espéré le redécouvrir, et avant d'être obligé de reconnaître qu'il me faudrait attendre longtemps. Trop peut-être puisque j'ai fini par baisser les bras.  Et pourtant, des efforts et des recherches, j'en ai fait. Beaucoup. Mais nulle trace de lui. Jusqu'à il y a encore quelques jours. J'ai repris confiance et l'ai enfin trouvé. En fait, On n'est pas des Anges... Elles non plus existe en dvd depuis 2012. Année de fin du monde et année même où j'ai, comme dit plus haut, abandonné tout espoir de le revoir un jour. Une édition minimaliste. Un boîtier au format slim, pas de bonus. Pas même la moindre bande-annonce. Mais si fier d'avoir enfin pu le dénicher, le reste m'importe peu.
La grande question demeurant : « Lui trouverais-je autant de qualités qu'à l'époque de sa sortie ? »

Il y a peu de chances en réalité. Fantasmant longtemps sur les pitreries du trio de mâles gravitant autour de la jolie Sabine Azéma, aujourd'hui le film peut avoir pris un sacré coup de vieux. Et pour ne pas subir les méfaits du temps tout seul, j'invite Anna à le regarder avec moi. Tout commence par cette scène au restaurant. Le coup de la mouche dans les profiteroles, je m'en souviens comme si c'était hier. Georges Beller en réalisateur de Romans-photos également. Tout comme henry Courseaux et Pierre Vernier, troisième et quatrième membres du groupe.

Ce dont je ne me souvenais plus, c'était la présence également d'un certain nombre de seconds rôles tout à fait plaisants : Duilio Del Prete dans le rôle du dragueur italien tour à tour collant et attachant. Maire-Anne Chazel, en jeune professeur fiancée à Roland (Henry Courseaux) et rêvant d'aventure. Ou encore le toujours excellent Jacques François en patron de Grégoire (Pierre Vernier), lequel va entretenir sans le savoir une relation avec l'épouse de celui-ci. Eux, mais d'autres encore : Max Montavon dans son éternel rôle d'homosexuel, Elisa Servier dans celui de la sœur de Marie-Louise (Sabine Azéma), et même Jean Reno dans le minuscule rôle du serveur au tout début du film.

Un Éléphant ça Trompe Énormément-Nous n'irons pas au Paradis auquel On n'est pas des Anges... Elles non plus semble s'identifier, le film de Michel lang fait quelque peu pâle figure devant les monuments que sont les deux œuvres de l'acteur-cinéaste Yves Robert et pourtant, il y a je ne sais quoi dans ce petit long-métrage qui le rend attachant. Sans doute la présence de ces seconds rôles cités plus hauts, la fraîcheur de Sabine Azéma, ou bien les pitreries du trio de tête dont un Georges Beller qui qui cabotine plus encore que ses deux acolytes. 

L'histoire est des plus simple. Quatre amis se connaissent depuis dix ans. Trois hommes et une femme. Entre Gilles, Grégoire et Roland, c'est l'éternelle compétition et Marie-Louise, elle, c'est la confidente, la bonne copine. Celle qui va tomber pour une fois, amoureuse d'un homme. Ses trois amis vont alors tout mettre en œuvre pour que cette relation toute neuve tombe très vite à l'eau. Comparé au dyptique
Au final, si l'impression diffère de celle ressentie par le passé, On n'est pas des Anges... Elles non plus a conservé presque tout ses « qualités ». La liste des œuvres n'ayant pas tenu le poids des années étant impressionnante, le film de Michel Lang s'en sort avec les honneurs dus à son statut de petite comédie française du début des années quatre-vingt. Pas un chef-d’œuvre, certes, mais un bon divertissement tout de même...

samedi 3 décembre 2016

Zone Rouge de Robert Enrico (1986)



Claire Rousset, professeur de français, rend visite à son ex-mari Pierre qui vit seul dans un minuscule village dans la région lyonnaise. Lorsqu'elle arrive, il n'y trouve pas âme qui vive. Pierre, lui, ne se sent pas très bien. D'ailleurs, si Claire avait bien regardé lorsqu'elle est arrivée, elle aurait sans doute remarqué le chien étendu sur le sol à l'entrée du village. Et peut-être même ces dizaines de cadavres de grenouilles qui tapissent les pavés. Pierre en témoigne : les autres habitants eux aussi sont malades. Comme le dira plus tard Claire, le village a l'air d'être mort. Sur ses propres conseils elle ordonne à Pierre d'aller se coucher. Le corps parcouru de pustules, Pierre ne le sait pas encore, mais il est condamné.
Alors que Claire prend une douche, l'eau froide est coupée. Quelques minutes passent et dehors, il se met à pleuvoir. Mais pas de l'eau. De l'essence. La demeure de Pierre prend feu, ainsi que le village tout entier. Claire parvient à fuir l'enfer qui a pris possession des lieux mais pas Pierre qui lui, meurt dans l'incendie. Lorsqu'elle monte à bord de son véhicule, elle remarque la présence d'un homme habillé d'une étrange combinaison. Le pare-brise arrière de sa voiture explose et la jeune femme abandonne alors le village sous les flammes...

Réalisé en 1986 par le cinéaste français Robert Enrico, Zone Rouge est une critique féroce mettant à l'honneur mensonges et manipulations. Claire Rousset, c'est l'actrice Sabine Azéma, qui l'année précédente tournait auprès d'Alain Resnais dans L'Amour à Mort et l'année suivante dans Mélo du même auteur. Après Pialat et Police, Richard Anconina rejoint donc l'actrice française dans ce film diabolique dans lequel toute recherche de la vérité de la part de son héroïne va se révéler infructueuse. Anconina, lui, est d'abord une petite vermine, responsable du recouvrement dans une grande entreprise. Bien que son supérieur lui indique de laisser tomber l'affaire en cours (et qui concerne Pierre, l'époux de Claire), Jeff comme Richard Anconina se nomme dans Zone Rouge va pourtant outrepasser ses droits et tenter de se faire un peu « d'argent de poche ». C'est ainsi que les deux personnages se rencontrent. D'abord sur un fâcheux malentendu, ils vont ensuite collaborer pour tenter de savoir pourquoi « on » a incendié tout un village.

Transport de produits hautement toxiques, manipulation des témoins, falsifications de preuves, tout y est pour cacher la vérité. Entre un Jean Bouise qui préfère toucher 300 000 mille francs plutôt que rechercher la vérité et une Sabine Azéma qui ira jusqu'au bout, quitte à mettre sa vie en danger, le torchon brûle. Le petit escroc tenu par Anconina finit par s'affranchir et devient d'une aide miraculeuse. Robert Enrico ne ménage pas ses personnages, quitte à en sacrifier certains, mêmes parmi les fondamentaux. Comme durant cette fin pessimiste qui nous promet malheureusement hors intrigue, une enquête beaucoup plus sérieuse menée de la part du commissaire Mercier, l'excellent Jean-Pierre Bisson. Le cinéaste cultive l’ambiguïté de ses personnages sans que l'on ne sache réellement sur lequel Claire va pouvoir compter.

Zone Rouge est une vision réaliste et plutôt glaçante des médias et des différentes autorités. Le village ayant servi de décor au film est celui du hameau de Celle sur le lac du Salagou dans le département de l'Hérault. D 'ailleurs, le village en a gardé des séquelles puisque l'on peut y voir des traces d'incendie marquant les murs des différentes bâtisses. A noter les présences au générique d'Hélène Surgère (dans le rôle de la mère de Claire), de Jacques Nolot (Pierre), ou encore de Jean Reno qui l'année précédent le tournage de Zone Rouge jouait dans l'excellent Subway de son ami Luc Besson...

mardi 23 décembre 2014

Trois Films Sinon Rien: Noir Comme le Souvenir de Jean-Pierre Mocky (1995), Das letzte Schweigen de Baran bo Odar (2010), Un Assassin Qui Passe de Michel Vianey (1980)



Au programme, un thriller signé Mocky, un policier allemand, et un serial killer français...

La petite Garance est attirée par un clown dans un fourré, persuadée que son père a l'intention de lui faire une surprise. La gamine a en réalité été enlevée et la seule témoin de cette scène est l'une de ses camarades, qui, jalouse de voir que Garance a osé porter la même robe qu'elle, va se taire.
Dix-sept ans jour pour jour, c'est l'anniversaire de la disparition de Garance pour sa mère Caroline qui n'a toujours pas accepté la réalité de faits. Elle et Chris ont depuis divorcé, ce dernier ayant plongé dans l'alcool, persuadé de voir pas fait ce qu'il fallait pour sauver leur fille. C'est ce jour très précis qu'un curieux événement se produit. Dix-sept ans plus tard, tout semble vouloir rappeler à Caroline le terrible événement qui s'est produit des années en arrière. De plus, des meurtres sont commis au village. Tous ceux qui sont liés de près ou de loin au drame sont éliminés les uns après les autres.
Sabine Azéma, Jane Birkin, Benoit Régent, Jean-François Stévenin et Matthis Habich sont les principaux acteurs et actrice de Noir Comme le Souvenir, une œuvre signée par Jean-Pierre Mocky. Un thriller dans la plus pure tradition qui souffre de l’éternel manque de moyens du cinéaste. Si l'ambiance toute particulière de l’œuvre donne réellement envie de connaître le dénouement de l'histoire, le rythme mollasson que lui insuffle Mocky ruine quelque peu le potentiel de cette histoire de vengeance...

Été 86. Peer Sommer et Timo Friedrich roulent sur une route de campagne lorsqu'ils croisent la route d'une gamine de onze ans à vélà. Ne pouvant refréner ses pulsions, Peer rattrape la fillette, la viole et la tue dans un champs de blé, tout ça sous le regard horrifié de Timo. Bouleversé, ce dernier décide de quitter la région et de changer d'existence. Vingt-trois ans plus tard, jour pour jour et alors que le coupable n'a jamais été arrêté, une jeune fille disparaît dans les mêmes circonstances et sur le lieu même où la première victime à été retrouvée morte.
Voici donc comment débute Das letzte Schweigen, un thriller allemand signé Baran Bo Odar. En réalité, sans doute l'un des meilleurs films policiers de ces dix dernières années. Le cinéaste ne se contente pas simplement de « mener » l'enquête sur les deux meurtres mais met en parallèle la tragédie qui touche les deux familles, celle qui empoisonne l'existence du flic chargé de l'enquête, ainsi que les remords qui pourrissent la vie de Timo (l'excellent Wotan Wilke Mörhing). Das letzte Schweigen est un petit bijou, merveilleusement bien construit, et qui, en l'espace de deux heures seulement parvient à construire un scénario implacable, cohérent et magnifiquement interprété.

On reconnaîtra une certaine mollesse, qui ne nuit fort heureusement pas à l’intérêt général du film. Chaque acteur est à sa place et la mise en scène, sobre, n'exploite aucune technique de surenchère pour attirer son public. Il était une fois un meurtre est donc un excellent thriller qui s'attarde de manière plutôt réaliste sur un fait-divers sordide. Une très belle surprise...



Une série de meurtres est perpétrée à Paris. Ravic est chargé de l'enquête mais n'a pas encore mis la main sur le tueur qui s'en prend exclusivement aux jeunes femmes brunes. Le responsable de cette série de meurtre, c'est Jacques, un petit employé de banque qui vit seul dans un minuscule appartement et qui en secret, est amoureux de Pauline, une actrice célèbre, et inaccessible. Un Assassin qui Passe est l'une des rares excursions du cinéma français de l'époque dans le domaine du « serial killer ». Produit la même année que l'inusable classique de William Lustig Maniac, le film de Michel Vianey partait déjà avec un sérieux handicape et n'avait pas la moindre chance de lui faire de l'ombre. L’œuvre du français manque un peu trop de vigueur et de dialogues radicaux pour vraiment marquer les esprits.
Pas assez dur dans son propos, le film figure un personnage que la solitude a transformé en un monstre froid et sans émotions. La solitude, et même la peur des femme que l'inaccessibilité de celle qu'il aime accentue davantage. Face à lui, un flic cynique épaulé par un inspecteur au tempérament soupçonneux. Les meurtres sont d'une tristesse à pleurer. La faute à une mise en scène léthargique et à au visible détachement des acteurs qui semblent ne pas y croire.
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