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dimanche 31 août 2025

Le crocodile du Botswanga de Fabrice Eboué et Lionel Steketee (2014) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

L'un des principaux privilèges propres à certaines communautés, que l'on nie ou pas cette assertion, cette condition sine qua non dont la règle est pour certains parfaitement intégrée, est de pouvoir aborder certains sujet sans qu'aucune polémique ne vienne réveiller de vieilles rancœurs nourries entre gens de droite et population de gauche. Confier l'écriture, la mise en scène ou l'interprétation du Crocodile du Botswanga à une équipe strictement constituée de ''visages pâles'' aurait sans doute provoqué autant de remous qu'une manifestations de néo-nazis au cœur d'un territoire perdu de la République. N'en déplaise à celles et ceux qui célèbrent la mort à petit feu d'un humour sans frontières raciales, religieuses ou biologiques en terme de féminité ou de masculinité, il en est qui résistent et s'attaquent frontalement à tout ce qui peut troubler l'ordre public. L'on honorera donc le Crocodile du Botswanga comme étant l'un des parangons résiduels d'un ''je m'en branle de la morale'' dont la structure fait fi de tout ce qui pourrait engendrer de critiques nauséeuse, opportuniste et démagogiques de la part d'une part bien trop importante de nos concitoyens (suivez mon regard vous qui connaissez mon positionnement) ! Film en couleur mais mis en scène et écrit par des noirs et blancs, Fabrice Eboué prend cette fois-ci toute la place de son comparse et ancien camarade du Jamel Comedy Club Thomas N'Gijol aux côtés de Lionel Steketee. Tous trois avaient réalisé ensemble Case Départ mais pour cette seconde collaboration, seuls Fabrice Eboué et Lionel Steketee ont assuré la mise en scène du Crocodile du Botswanga. Quant à l'écriture, là encore, Fabrice Eboué l'a assurée aux côtés de la comédienne, scénariste et humoriste Blanche Gardin. Après la traite négrière au cœur de laquelle ses deux jeunes héros projetés en 1780 y découvraient que l'esclavage n'y avait pas encore été aboli, l'équipe formée autour des trois hommes s'attaque désormais au sujet des dictatures africaines dont Jean-Bedel Bokassa, Mobutu Sese Seko ou Idi Amin Dada Oumee furent les figures les plus imposantes. Le Crocodile du Botswanga met en scène dans un pays imaginaire le personnage de Didier, agent d'un jeune footballeur d'origine botswangaise au talent prometteur (Ibrahim Koma dans le rôle de Leslie Konda) qui désire déposer les cendres de sa mère défunte au Botswanga.


Accompagné de Didier, Leslie attire immédiatement l'attention de Thibault ''Bobo'' Babimbi, personnage incarné par Thomas Ngijol, lequel personnifie l'image de l'un de ces régimes militaires totalitaires et dictatoriaux qui continuent à s'étendre sur le territoire africain comme en témoignent encore les récents coups d’état qui ont notamment touché le continent en Guinée, au Burkina Faso, au Mali ou encore au Niger. Connaissant les propensions de Fabrice Eboué et Thomas Ngijol à bousculer les conventions, les deux humoristes et acteurs s'en donnent à cœur joie lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux régimes militaires en question et à leurs dirigeants à proprement parler. Dictature, corruption, tout passe à la moulinette du trio Steketee/ Eboué/Nigijol qui ne tremble pas un seul instant lorsqu'il s'agit d'égratigner, voire de ridiculiser et pourquoi pas humilier l'image de ces ''Grands chefs'' aux apparats souvent ridicules. Aux côtés d'un casting constitué d'interprètes que l'on avait déjà pu voir dans Case départ (Franck de la Personne qui passe ainsi du Curé au conseiller de Bobo Babimbi et Etienne Chicot qui après avoir incarné l'esclavagiste Monsieur Jourdain interprète désormais le représentant de Totelf au Botswanga, Jacques Taucard), Fabrice Eboué et Thomas Ngijol sont bien placés pour évoquer le sujet puisque étant eux-mêmes fils d'immigrés camerounais, le sujet ne peut que leur tenir à cœur puisque le Cameroun lui-même est touché par la vérole de la dictature avec la présence depuis plus de quarante ans de Paul Biya à la tête de la nation camerounaise ! Malgré la gravité du sujet, Le Crocodile du Botswanga est une comédie pure jus, drôle et aussi délicieusement impertinente que pouvait l'être trois ans auparavant Case départ. Par la suite, les trois hommes feront carrière séparée. Lionel Steketee signera deux comédies tellement ''étronesques'' qu'elles en deviendront cultes (Les nouvelles aventures de Cendrillon en 2017 et Alad'2 en 2018), Thomas Ngijol réalisera Fastlife en 2014, co-réalisera avec Karole Rocher Black Snake en 2018 ainsi que Indomptables en solo en 2025 tandis que Fabrice Eboué signera le sympathique Coexister et le savoureusement trash Barbaque en 2021. En attendant que ce dernier revienne avec Gérald le conquérant dont la sortie est prévue pour le 3 décembre prochain, replongeons-nous dans cette sympathique caricature qu'est Le Crocodile du Botswanga...

 

mardi 29 janvier 2019

Alad'2 de Lionel Steketee (2018) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Avant d'aller « savourer » (non, j'déconne) Le Repaire du Vers Blanc de Ken Russell, petit détour vers la comédie française... non pas celle avec un trait d'union mais celle qui absorbe une partie de nos économies quand nous vient l'envie d'aller nous détendre dans les salles obscures. Trois ans après les aventures nanardesques d'Aladin dans Les Nouvelles Aventures d'Aladin, ça n'est pas Arthur Benzaquen qui remet le couvert dans cette suite intitulée Alad'2, mais le Lionel Steketee de triste mémoire qui vomit notamment sur les écrans français les pitoyables Nouvelles Aventures de Cendrillon en 2017. Cela n'étonnera personne (à part les décérébrés qui sont sortis de la salle le sourire aux lèvres, pardon pour eux), mais les dernières aventures du héros d'Aladin ou la lampe Merveilleuse sont à l'image du premier : navrantes, désespérantes, immatures, et indignes de bénéficier d'une sortie en salle.
En même temps, espérer ne jamais voir la suite des péripéties de Kev' Adams en terres marocaines était couru d'avance. Budget du premier Aladin, 16 millions de dollars américains. Soit, approximativement quatorze millions d'euros. Résultat au box office au bout de douze semaines : un peu plus de quatre millions quatre-cent mille entrées. Si l'on multiplie ce nombre en estimant la place à huit euros (ce qui peut varier en fonction de l'heure de passage et la salle de cinéma), le film aurait rapporté trente-cinq millions et deux-cent mille euros. Soit bien plus du double du financement initial. Ce qui ne pouvait évidemment que donner envie au producteur Daniel Tordjman de relancer la mécanique une seconde fois en ne revoyant le financement qu'à une hausse toute relative puisque Alad'2 a été financé à hauteur de dix-neuf millions d'euros « environs » (on va pas chipoter pour cent-mille malheureux euros, hum?).

Masochistes, les français ? Pétés de thunes aurais-je envie de hurler. Parce qu'après le succès du premier, qui peut aisément se comprendre, une fois découvert le désastre, on pouvait supposer que le public hexagonal se serait rendu dans les salles obscures en marchant à reculons. Si tel a été le cas pour une partie des français qui s'étaient rués dans les salle trois ans auparavant, deux million trois-cent mille d'entre eux y sont retournés l'année passée. Sans doute les décérébrés évoqués plus haut. Rien n'a changé. Ou plutôt si : c'est pareil, mais en pire. Les fans de blagues Carambar et les gamins qui se chahutent naïvement sous le préau de leur école ont sûrement été aux anges. En effet, Alad'2 ne vole pas bien haut. Et même si bas que la plupart des vannes échouent à faire rire le spectateur un minimum exigeant. On ne demandait pas au film la richesse des dialogues de certaines comédies cultes (au hasard, Le Diner de Cons, Un Air de Famille, Le Père Noël est une Ordure), mais quand même. Kev' Adam est égal à lui-même ; Tout comme Jamel Debbouzze qui n'a toujours pas compris que de reproduire sans cesse le même schéma ne fera jamais de lui un acteur. Les deux têtes d'affiches peuvent bien se ridiculiser, en réalité, on s'en fiche un peu. Mais que Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, et même Gérard Depardieu viennent s'échouer sur cette île de désolation artistique demeure incompréhensible...

Heureusement de passage, on aura tôt fait d'oublier leur participation au projet. Impossible d'avoir pitié pour un Daniel Tordjman qui malgré des résultats moins importants que pour le premier long-métrage, a largement récupéré sa mise. Non, ce qui demeure navrant, c'est qu'en France, rares soient les cinéastes capables d'honorer un genre qui connut pourtant son heure de gloire à différentes époques. Louis de Funès, Pierre Richard, L’Équipe du Splendid, Jean-Pierre Bacri/Agnès Jaoui, ça vous parle ? Alad'2, c'est le degré zéro de l'humour. Une écriture bâclée qui se fiche allégrement du public. Un scénario tenant en deux ou trois lignes (et encore), un casting en partie basé sur le modèle du caméo dont la routine n'a plus la même saveur que lorsque le principe se révélait ponctuel. Pourtant, ce type de cinéma attire encore le public. Mais pour combien de temps ? Reste de très belles images... Mais ça fait cher la carte postale, non ?
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