Avant d'aller
« savourer » (non, j'déconne) Le Repaire du
Vers Blanc
de Ken Russell, petit détour vers la comédie française... non pas
celle avec un trait d'union mais celle qui absorbe une partie de
nos économies quand nous vient l'envie d'aller nous détendre dans
les salles obscures. Trois ans après les aventures nanardesques
d'Aladin dans Les Nouvelles Aventures d'Aladin,
ça n'est pas Arthur Benzaquen qui remet le couvert dans cette suite
intitulée Alad'2,
mais le Lionel Steketee de triste mémoire qui vomit notamment sur
les écrans français les pitoyables Nouvelles
Aventures de Cendrillon
en 2017. Cela n'étonnera personne (à part les décérébrés qui
sont sortis de la salle le sourire aux lèvres, pardon pour eux),
mais les dernières aventures du héros d'Aladin
ou la lampe Merveilleuse sont
à l'image du premier : navrantes, désespérantes, immatures, et
indignes de bénéficier d'une sortie en salle.
En
même temps, espérer ne jamais voir la suite des péripéties de
Kev' Adams en terres marocaines était couru d'avance. Budget du
premier Aladin,
16 millions de dollars américains. Soit, approximativement quatorze
millions d'euros. Résultat au box office au bout de douze semaines :
un peu plus de quatre millions quatre-cent mille entrées. Si l'on
multiplie ce nombre en estimant la place à huit euros (ce qui peut
varier en fonction de l'heure de passage et la salle de cinéma), le
film aurait rapporté trente-cinq millions et deux-cent mille euros.
Soit bien plus du double du financement initial. Ce qui ne pouvait
évidemment que donner envie au producteur Daniel Tordjman de
relancer la mécanique une seconde fois en ne revoyant le
financement qu'à une hausse toute relative puisque Alad'2
a été financé à hauteur de dix-neuf millions d'euros « environs »
(on va pas chipoter pour cent-mille malheureux euros, hum?).
Masochistes,
les français ? Pétés de thunes aurais-je envie de hurler.
Parce qu'après le succès du premier, qui peut aisément se
comprendre, une fois découvert le désastre, on pouvait supposer que
le public hexagonal se serait rendu dans les salles obscures en
marchant à reculons. Si tel a été le cas pour une partie des
français qui s'étaient rués dans les salle trois ans auparavant,
deux million trois-cent mille d'entre eux y sont retournés l'année
passée. Sans doute les décérébrés évoqués plus haut. Rien n'a
changé. Ou plutôt si : c'est pareil, mais en pire. Les fans de
blagues Carambar
et les gamins qui se chahutent naïvement sous le préau de leur
école ont sûrement été aux anges. En effet, Alad'2
ne
vole pas bien haut. Et même si bas que la plupart des vannes
échouent à faire rire le spectateur un minimum exigeant. On ne
demandait pas au film la richesse des dialogues de certaines comédies
cultes (au hasard, Le Diner de Cons,
Un Air de Famille,
Le Père Noël est une Ordure),
mais quand même. Kev' Adam est égal à lui-même ; Tout comme
Jamel Debbouzze qui n'a toujours pas compris que de reproduire sans
cesse le même schéma ne fera jamais de lui un acteur. Les deux
têtes d'affiches peuvent bien se ridiculiser, en réalité, on s'en
fiche un peu. Mais que Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, et même
Gérard Depardieu viennent s'échouer sur cette île de désolation
artistique demeure incompréhensible...
Heureusement
de passage, on aura tôt fait d'oublier leur participation au projet.
Impossible d'avoir pitié pour un Daniel Tordjman qui malgré des
résultats moins importants que pour le premier long-métrage, a
largement récupéré sa mise. Non, ce qui demeure navrant, c'est
qu'en France, rares soient les cinéastes capables d'honorer un genre
qui connut pourtant son heure de gloire à différentes époques.
Louis de Funès, Pierre Richard, L’Équipe du Splendid, Jean-Pierre
Bacri/Agnès Jaoui, ça vous parle ? Alad'2,
c'est le degré zéro de l'humour. Une écriture bâclée qui se
fiche allégrement du public. Un scénario tenant en deux ou trois
lignes (et encore), un casting en partie basé sur le modèle du
caméo
dont la routine n'a plus la même saveur que lorsque le principe se
révélait ponctuel. Pourtant, ce type de cinéma attire encore le
public. Mais pour combien de temps ? Reste de très belles
images... Mais ça fait cher la carte postale, non ?
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