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vendredi 18 mars 2022

No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen (2007) - ★★★★★★★★★★

 


 

Jonglant entre comédies et polars depuis les débuts de leur carrière cinématographique, les frères Joel et Ethan Coen n'ont cessé d'aligner les chefs-d’œuvre (Heu, Coco, qu'est-ce qu'est Intolérable Cruauté sinon une sombre m[BIIIIIP]e ?) depuis leur tout premier long-métrage intitulé Blood Simple en 1984. Parmi l'immense vivier d'interprètes qu'ils ont eu à côtoyer durant leur fascinante filmographie (que l'on espère voire durer longtemps encore), certains ont eu le privilège d'être dirigés à plusieurs reprises par les deux américains. On pense notamment à Steve Buscemi, George Clooney, John Goodman, John Turturro, Holly Hunter ou Tilda Swinson. Et la liste est longue comme le bras d'un singe-araignée, certains apparaissant beaucoup plus régulièrement que d'autres. Pour leur douzième long-métrage intitulé No Country for Old Men, les deux frères qui se chargent autant de l'écriture de leurs films que de leur réalisation s'inspirent désormais du roman éponyme de l'écrivain américain Cormac McCarthy, sorti chez nous sous le titre de Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. L'acteur Josh Brolin apparaît pour la toute première fois dans une œuvre de Joel et Ethan Coen, tout comme d'ailleurs Javier Bardem et Tommy Lee Jones, mais à la différence desquels on le retrouvera plus tard aux génériques de True Grift en 2010 et Ave, César ! six ans plus tard. Entre comédie et thriller sombre, No Country for Old Men choisit très rapidement son camp en optant pour un climat ténébreux, débutant à la lisière du western (les magnifiques paysages du désert du Nouveau-Mexique plantant d'emblée le décor bien que l'essentiel du film ait été tourné au Texas). L'histoire de No Country for Old Men est somme toute fort simple. Mais il faudra le génie de deux grands cinéastes pour créer un tel magnétisme entre le spectateur, le récit et ses personnages...


Le film pourrait presque se résumer ainsi : partir avec l'argent d'un autre peut vous attirer les pires ennuis... Une leçon qu'aurait sans doute dû retenir Llewelyn Moss, ancien soudeur et chasseur de gibier qui un jour tombe en plein désert sur une scène de carnage. Visiblement, une affaire de drogue qui a très mal tourné et a laissé derrière elle plusieurs cadavres. Ainsi qu'une énorme quantité d'héroïne et une mallette remplie de billets verts pour une somme de deux millions de dollars. Un argent que Llewelyn va s'empresser de ramener avec lui attirant ainsi les foudres des commanditaires qui vont alors engager un certain Anton Chigurth. Un tueur à gage psychopathe sans humour pour qui le meurtre est comme un sacerdoce. Commence alors une traque implacable durant laquelle Chigurth sèmera la mort tandis que le vieillissant shérif Ed Tom Bell tentera de retrouver Llewelyn avant que le tueur à gages ne lui fasse la peau. Car ce que ne sait pas le soudeur à la retraite, c'est que la mallette renferme parmi les billets de banque, un traceur qui permet à Chigurth de le suivre à la trace... C'est une habitude ponctuelle chez moi, mais une fois n'est pas coutume, je conseille à celles et ceux qui n'auraient toujours pas découvert ce petit bijou,que dis-je, ce chef-d’œuvre du thriller à la sauce ''Coen'', de le projeter dans sa version originale sous-titrée. Parce que l'une des forces de cette traque hallucinante opposant deux hommes entre le territoire du Texas et celui du Nouveau-Mexique est on ne peut plus remarquable accompagnée des voix originales de ses interprètes. Et quel interprètes, d'ailleurs. Les américains Tommy Lee Jones et Josh Brolin ainsi que l'espagnol Javier Bardem. Un trio d'acteurs pour un film pratiquement cent pour cent masculin. Les actrices féminines y sont effectivement assez peu représentées en dehors de Kelly Macdonald qui interprète l'épouse de Llewelyn, Carla Jean...


Avec un budget de vingt-cinq millions de dollars, le film est un succès mondial puisqu'il rapportera la coquette somme de cent soixante-dix millions de dollars à travers la planète. Sombre et violent, No Country for Old Men remportera en outre de nombreuses récompenses, tels que quatre Oscars en 2008. Meilleur film, meilleur réalisateurs, meilleurs scénario ainsi que celle du meilleur acteur dans un second rôle pour l'espagnol Javier Bardem qui compose un tueur à gages dénué de toute empathie. Implacable et muni d'une arme on ne peut plus originale, il traverse les états à la poursuite d'un Josh Brolin qui dans le rôle de Llewelyn Moss campe une proie absolument remarquable. Un jeu du chat et de la souris ponctué de séquences anxiogènes et lors desquelles la tension ne retombe pratiquement jamais. Interviendra plus tard l'acteur Woody Harrelson dans la peau de Carson Wells. Mise en scène brillante, interprètes au sommet de leur art, No Country for Old Men représente l'un des sommets de la filmographie des frères Coen dans lequel l'humour n'est cependant pas négligé. Des séquences absurdes (dont celle qui oppose notamment le tueur à un gérant de station essence interprété par Gene Jones) mais qui demeurent pourtant elles aussi proprement angoissantes. Javier Bardem y est tout simplement ''monstrueux'' quel que soit le sens que l'on donne au terme. Une chasse à l'homme où Tommy Lee Jones s'éloigne du personnage de Samuel Gerard qu'il interpréta dans le diptyque Le Fugitif/US Marshals en 1993 et 1998 puisque désormais, il incarne un shérif vieillissant assez peu empressé de poursuivre son enquête sur la série de meurtres ayant fait pour victimes, des trafiquants de drogue mexicains. Parfois poisseux et digne du cinéma de Sam Peckinpah, No Country for Old Men oppose certaines séquences relativement languides à des scènes d'action réalisées au cordeau. Drôle mais surtout cauchemardesque (avant tout pour le personnage de Llewelyn Moss), le film bénéficie de dialogues efficaces, d'une mise en scène millimétrée, d'une photographie signée de Roger Deakins remarquable et d'une interprétation sans faille. Un classique...

 

lundi 27 septembre 2021

Dune de Denis Villeneuve (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Connu pour être l'un des romans de science-fiction les plus célèbres mais sans doute également parmi les plus ardus à lire et à adapter sur grand écran, Dune est à l'origine un roman de l'écrivain américain Frank Herbert. À vrai dire, l’œuvre ne se contente pas d'être un ouvrage unique mais un véritable cycle en six volumes poursuivit ensuite à partir de 1999 par le propre fils de l'écrivain ainsi que par Kevin J. Anderson. Au début des années soixante-dix, le réalisateur chilien Alejandro Jodorowsky, le réalisateur des films cultes El Top, La montagne sacrée ou Santa Sangre envisage d'adapter le roman de Frank Herbert. Un projet si ambitieux qu'il ne parviendra pas à le mener à terme. En résultat quarante ans plus tard, un passionnant documentaire intitulé Jodorowsky's Dune. En 1984 sort sur les écrans la première véritable adaptation du roman. Réalisé par l'immense David Lynch, le film se prend une volée de châtaignes de la part du public et des critiques. Un film de commande dans lequel on retrouve quelques gimmicks de l'auteur de Eraserhead, de Lost Highway ou de Inland Empire mais qui s'éloigne tout de même en grande partie de son style si personnel. Depuis, une partie du public semble ressentir un certain regain d'intérêt pour ce film dont certaines versions occultent volontairement le nom de son réalisateur au ''profit'' de Alan Smithee, pseudonyme bien connu utilisé par les réalisateurs qui ne désirent plus voir leur nom s'afficher au générique d'un projet qu'ils ont mis eux-même en scène. Depuis qu'est sortie en salle la version de Denis Villeneuve il y a quelques semaines, on n'a jamais autant évoqué la version de David Lynch. Si certains évoquent les prouesses de la version 2021, d'autres en revanche assurent que celle de 1984 lui est bien supérieure...


N'ayant pas lu le roman ni ses prolongements et n'ayant conservé qu'un très vague souvenir du long-métrage de David Lynch, c'est l'esprit vierge de toute référence (ou presque) et donc avec toute l'objectivité qui je l'espère me caractérise que j'ai décidé d'évoquer le Dune de Denis Villeneuve. Soit dit en passant, du réalisateur canadien, j'ai pu me forger une solide idée sur son travail puisque je n'ai jamais été déçu par aucun de ses longs-métrages que j'ai vu jusque là. Il y a a quatre ans, je doutais de son Blade Runner 2049 pour au final sortir de la salle totalement conquis. Au point même d'avoir eu envie de redécouvrir l'original de Ridley Scott, film pour lequel je n'avais jusque là conservé que très peu d'intérêt. Alors que la question se pose de savoir si la séquelle de Dune que devrait réaliser lui-même Denis Villeneuve verra bien le jour dans les années à venir, évoquons cette première partie. Nous sommes en l'an 10191. Le Duc Leto Atréides de la maison du même nom reçoit la visite d'un représentant de l’empereur Padishah Shaddam IV qui lui enjoint de prendre en charge l'extraction de l’Épice sur Arrakis en lieu et place du précédent intendant, le Baron Vladimir Harkonnen de la maison Harkonnen. Arrakis est une planète-désert sans eau mais à l'atmosphère respirable. L’Épice y est la seule ressource disponible sur place. D'une valeur inestimable, elle est sécrétée par des vers gigantesques et permet aux humains qui la consomment de prolonger leur existence. Cette précieuse richesse qui a fait la fortune des Harkonnen possède en outre d'autres formidables facultés. Après avoir promis au chef de la tribu Fremen Stilgar de ne pas empiéter sur son territoire du Sietch Tabr, Leto Atréides est victime d'une trahison. Sa concubine Dame Jessica ainsi que leur fils Paul, héritier de la Maison Atréides, partent cependant rejoindre le peuple des Fremens malgré les promesses du Duc...


Avec Dune, c'est forcément tout ou rien. Surtout pour les fans sans doute avides de trouver là une adaptation digne de leur épopée de science-fiction préférée. L'action se situe donc sur une planète balayée par des vents extrêmement violents sous les dunes de laquelle vivent d'immenses vers. Si Kenneth McMillan incarnait en 1984 un Baron Harkonnen adipeux, pustuleux, sadique et aussi effrayant que repoussant, l'acteur suédois Stellan Skarsgård n'a rien à lui envier. Méconnaissable sous son maquillage, par la magie des effets-spéciaux le voilà obèse, dénué de toute pilosité et nanti d'un goitre qui fait le tour entier de son cou et de sa nuque. Un vrai boogeyman de film d'horreur à la tête d'une bande de ''cénobites'' cruels et meurtriers. Le héros Paul Atréides est quant à lui interprété par le jeune acteur franco-américain Timothée Chalamet dont la carrière ne se résume pas qu'à une peau de chagrin puisque sa carrière semble s'être accélérée depuis le milieu des années 2010. Parfois théâtral mais plus généralement sobre, il convainc plutôt bien dans la peau de l'héritier de la Maison Atreides. Dans le rôle de sa mère, nous retrouvons l'actrice Rebecca Ferguson qui deux ans en arrière interpréta le rôle de la méchante Rose O'Hara dans le Doctor Sleep de Mike Flanagan. Production américano-américaine, Dune n'en devient pas moins le berceau d'un casting international puisqu'outre la présence du suédois Stellan Skarsgård, on retrouve l'acteur espagnol Javier Bardem dans le rôle de Stilgar ou l'actrice britannique Charlotte Rampling dans celui de la Révérende mère Gaius Helen Mohiam...


Celles et ceux qui espéraient retrouver la flamboyance visuelle de Blade Runner 2049 pourront être plus ou moins déçus puisqu'ici, tout ou presque est couleur de sable. Des teintes sobrement perturbées par quelques nuances de gris, de vert ou de bleu désaturés. Si cette première partie passe tout d'abord forcément par l'apprentissage de son jeune héros, le film n'en est pas moins doté de séquences épiques sublimées par la dantesque partition musicale de Hans Zimmer. Bien que l'aventure soit de prime abord plutôt complexe, les néophytes auront le plaisir de constater que le récit est parfaitement lisible et que Denis Villeneuve ne perd jamais ses spectateurs dans les limbes d'un récit par trop encombré de personnages primaires et secondaires. Dune est fluide, beau, violent, parfois homérique et pourvu de formidables effets-spéciaux dont une attaque assez remarquable des Harkonnen contre le camp des Atreides où sont stockées les réserves d’Épice. Malgré tout, le long-métrage de Denis Villeneuve semble dénué d'émotion. Un sentiment qui parcours le film de son ouverture jusqu'à son terme. Mais au delà de ce détail qui pourra avoir plus ou moins d'importance, le spectacle est là...

samedi 13 février 2021

Mother! de Darren Aronofsky (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆

 



Dernier long-métrage en date du réalisateur Darren Aronoksky avant l'hypothétique bain de sang que semble promettre le synopsis de son prochain The Whale concentrant apparemment son sujet autour de l'autophagie, Mother ! retrouve-t-il la puissance du vertigineux Requiem for a Dream ? En un sens, oui. Mais c'est alors avec un luxe de précaution qu'il faudra comparer ces deux œuvres dont l'une demeure un authentique monument du septième quand la seconde s'avère être une semi-déception. Un long-métrage en demi-teinte, flamboyant par ses nombreux symboles mais relativement creux d'un point de vue de la narration. Doté de deux parties distinctes mais demeurant pourtant relativement similaires, l'impact de la seconde, qui se veut sans doute la plus remarquable, est diminué par cette mise en bouche relativement ''sobre'' et intrusive qui lui est pourtant bien supérieure. Drame ? Thriller ? Allégorie ? On trouve un peu de tout dans ce capharnaüm grand-guignolesque qui contrairement aux habitudes des téléspectateurs, de ceux qui détestent être conduits par la main, fait œuvre de pauvreté lorsqu'il s'agit de donner un sens aux images qu'assène Mother ! Certains nous promettent un inconfort certain... Mais s'agit-il du même malaise que l'on pouvait ressentir en 1976 devant un certain Locataire, description brillante, et pour le coup, là, véritablement anxiogène de la paranoïa signé par le réalisateur polonais Roman Polanski ? Plus vraiment à vrai dire...


Autant l’œuvre d'Aronofsky semble pousser le spectateur à faire sa propre analyse de cette proposition étonnante dans un contexte où le cinéma d'horreur nous refourgue sans cesse les mêmes histoires, autant l'auteur du formidable The Fountain nous laisse-t-il sur notre faim. Pire : pour que le spectateur ne meure pas idiot, en fin de parcours nous seront révélés les aboutissants de tenants au demeurant fragiles. Si visuellement peu de choses sont à reprocher à son dernier long-métrage (qui date maintenant de quatre années) et si ses interprètes y mettent beaucoup de cœur à l'ouvrage, Darren Aronofsky ne semble plus vraiment avoir les idées claires lorsqu'il s'agit de mettre en scène une histoire extraite de sa formidable imagination. Le réalisateur y dévoile toute une symbolique dont il a l'habitude. Religieuse dans ses derniers retranchements, mais aussi sous forme de ''mise en abyme''. Si dans le cas présent Darren Aronofsky n'intègre pas son œuvre dans le principe du film dans le film, il y expose cependant l'art créatif, ses excès, ainsi que le carburant nécessaire à toute création. Ici, l'auteur de romans en panne d'inspiration remplace le scénariste et le réalisateur. Il y inclut la ferveur (cette obsession, oui!) des lecteurs du romancier incarné par un Javier Bardem inquiétant mais aussi la nécessité pour lui, d'avoir à ses côtés, une véritable source d'inspiration (formidable Jennifer Lawrence en épouse et muse... soumise).


Peut-être moins évident mais identifiable lors de la seconde intrusion dans la demeure où se situe l'intégralité de l'intrigue, on peut supposer l'attachement du réalisateur à se faire l'écho d'une peur exagérée de ''l'autre'' et du désir profond de rester à l'écart de toute cette information anxiogène que diffusent les médias en continu. Mais là où le bas-blesse, et c'est en toute subjectivité que je m'exprime, c'est dans la tournure que prennent les événements qui plutôt que de nourrir les phobies de l'héroïne en nous expliquant que tout ne pourrait être que le fruit de son imagination (Mère ne suit-elle pas un étrange traitement médical ?), Darren Aronofsky préfère prendre un virage plutôt sec en plongeant ses protagonistes (ou plutôt SA protagoniste) dans un univers fantastico-religieux un peu désuet. Personnages sans noms, Lauwrence, Bardem, mais également Ed Harris ou Michelle Pfeiffer permettent une lecture allégorique du récit. Quant à la présence du point d'exclamation dans le titre, et quels que soient les avis, il peut se voir comme une affirmation de soi. Celle de l'héroïne qui à force d'encaisser trouvera la force, enfin, de s'émanciper. Attention aux maux de tête...

mercredi 6 février 2019

Perdita Durango d'Alex de la Iglesia (1997) - ★★★★★★★★☆☆



Lorsque le cinéaste espagnol Alex de la Iglesia propose sa version de Bonnie Parker et Clyde Barrow, cela donne Perdita Durango et Romero Dolorosa. En réalité, le seul rapport entre ces quatre individus demeure dans le fait qu'ils aient agit en binôme. Avec Perdita Durango, l'espagnol signait là son troisième long-métrage après Accion Mutante et El Dia de la Bestia. Un road movie qui transpire la sueur, le sexe et le sang. Une formule des trois S dont la mécanique éprouvée depuis ses tout débuts permet à Alex de la Iglesia de proposer une alternative trash au cinéma déjà bien moite du cinéaste culte Sam Peckinpah (Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia) et délirant de Roberto Rodriguez (Une Nuit en Enfer). De l'action, du sexe, de la violence, des meurtres, tout cela saupoudré d'une pincée de thriller et d'épouvante et l'on tient là une œuvre remarquablement maîtrisée de la part d'un cinéaste qui ne s'est jamais économisé et signe l'un de ses meilleurs longs-métrages.

Aux côtés d'un Javier Bardem plus habitué au cinéma de Bigas Luna (Jambon, Jambon, Macho, etc...) et de Pedro Almodovar (Talons Aiguilles, En Chair et en Os), la... bandante Rosie Perez qui contrairement aux apparences et à son patronyme n'est pas née au Mexique où se déroule une partie de l'intrigue mais bien aux États-Unis, et plus précisément à Brooklyn. LUI est affublé d'une coiffure assez étrange proche de la coupe mulet, laquelle offre cependant une aura toute particulière à un Javier Bardem qui n'hésite pas à jouer avec l'élément capillaire lorsque le scénario le lui demande (sa coupe à la « Mireille Mathieu » dans No Counbtry for Old Men des frères Coen est demeurée dans toutes les mémoires). C'est alors que la très sexy Perdita Durango s'est rendue jusqu'au Mexique pour y disperser les cendres de sa sœur que Roméo et la jeune femme se croisent pour ne plus se quitter. Lui est un prêtre de la religion cubaine Santeria durant les messes de laquelle il « sacrifie » des cadavres. Mais alors que Perdita lui propose d'accéder au cran supérieur en kidnappant des individus biens vivants afin de les sacrifier lors des rituels, le couple joue sur deux tableaux. Tout d'abord, ils enlèvent la jeune Estelle et son petit ami Dwayne afin de les sacrifier au nom de la Santeria, mais aussi et surtout, Roméo a accepté de convoyer un semi-remorque pour le compte d'un certain Santos. Un camion rempli de fœtus humains destinés au marché de la cosmétique...

On retrouve ce qui sera l'éternelle marque de fabrique d'Alex de la Iglesia. Quel que soit le fond du récit, la forme prend toujours, chez lui, une forme outrancière. Entre comédie trash et thriller sanglant et érotique, Perdita Durango propose deux heures de folle randonnée entre les États-Unis et le Mexique. Entre la moiteur du désert et les néons de Las Vegas. Javier Bardem et Rosie Perez campent un duo de criminels sans foi (ou presque) ni loi. Nombre de séquences les montrent partager leur passion l'un pour l'autre. Entre amour et haine. Fidélité et fausses trahisons. Ils s'aiment, puis se chahutent, pour enfin s'aiment à nouveau. Accompagnés par un autre duo formé par Harley Cross et Aimee Graham, jeunes victimes de leur projet fou, ils ont également aux fesses le flic Willie Dumas (excellent James Gandolfini) et l'ancien complice de Roméo, Shorty Dee, incarné quant à lui par le fidèle Santiago Segura que l'on retrouve parmi les meilleurs longs-métrages d'Alex de la Iglesia. A noter que le personnage de Perdita Durango faisait sa seconde apparition sur grand écran puisqu'en 1990, soit sept ans auparavant, la jeune femme apparaissait dans le Sailor et Lula de David Lynch sous les traits d'Isabella Rosselini... Culte !
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