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lundi 27 septembre 2021

Dune de Denis Villeneuve (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Connu pour être l'un des romans de science-fiction les plus célèbres mais sans doute également parmi les plus ardus à lire et à adapter sur grand écran, Dune est à l'origine un roman de l'écrivain américain Frank Herbert. À vrai dire, l’œuvre ne se contente pas d'être un ouvrage unique mais un véritable cycle en six volumes poursuivit ensuite à partir de 1999 par le propre fils de l'écrivain ainsi que par Kevin J. Anderson. Au début des années soixante-dix, le réalisateur chilien Alejandro Jodorowsky, le réalisateur des films cultes El Top, La montagne sacrée ou Santa Sangre envisage d'adapter le roman de Frank Herbert. Un projet si ambitieux qu'il ne parviendra pas à le mener à terme. En résultat quarante ans plus tard, un passionnant documentaire intitulé Jodorowsky's Dune. En 1984 sort sur les écrans la première véritable adaptation du roman. Réalisé par l'immense David Lynch, le film se prend une volée de châtaignes de la part du public et des critiques. Un film de commande dans lequel on retrouve quelques gimmicks de l'auteur de Eraserhead, de Lost Highway ou de Inland Empire mais qui s'éloigne tout de même en grande partie de son style si personnel. Depuis, une partie du public semble ressentir un certain regain d'intérêt pour ce film dont certaines versions occultent volontairement le nom de son réalisateur au ''profit'' de Alan Smithee, pseudonyme bien connu utilisé par les réalisateurs qui ne désirent plus voir leur nom s'afficher au générique d'un projet qu'ils ont mis eux-même en scène. Depuis qu'est sortie en salle la version de Denis Villeneuve il y a quelques semaines, on n'a jamais autant évoqué la version de David Lynch. Si certains évoquent les prouesses de la version 2021, d'autres en revanche assurent que celle de 1984 lui est bien supérieure...


N'ayant pas lu le roman ni ses prolongements et n'ayant conservé qu'un très vague souvenir du long-métrage de David Lynch, c'est l'esprit vierge de toute référence (ou presque) et donc avec toute l'objectivité qui je l'espère me caractérise que j'ai décidé d'évoquer le Dune de Denis Villeneuve. Soit dit en passant, du réalisateur canadien, j'ai pu me forger une solide idée sur son travail puisque je n'ai jamais été déçu par aucun de ses longs-métrages que j'ai vu jusque là. Il y a a quatre ans, je doutais de son Blade Runner 2049 pour au final sortir de la salle totalement conquis. Au point même d'avoir eu envie de redécouvrir l'original de Ridley Scott, film pour lequel je n'avais jusque là conservé que très peu d'intérêt. Alors que la question se pose de savoir si la séquelle de Dune que devrait réaliser lui-même Denis Villeneuve verra bien le jour dans les années à venir, évoquons cette première partie. Nous sommes en l'an 10191. Le Duc Leto Atréides de la maison du même nom reçoit la visite d'un représentant de l’empereur Padishah Shaddam IV qui lui enjoint de prendre en charge l'extraction de l’Épice sur Arrakis en lieu et place du précédent intendant, le Baron Vladimir Harkonnen de la maison Harkonnen. Arrakis est une planète-désert sans eau mais à l'atmosphère respirable. L’Épice y est la seule ressource disponible sur place. D'une valeur inestimable, elle est sécrétée par des vers gigantesques et permet aux humains qui la consomment de prolonger leur existence. Cette précieuse richesse qui a fait la fortune des Harkonnen possède en outre d'autres formidables facultés. Après avoir promis au chef de la tribu Fremen Stilgar de ne pas empiéter sur son territoire du Sietch Tabr, Leto Atréides est victime d'une trahison. Sa concubine Dame Jessica ainsi que leur fils Paul, héritier de la Maison Atréides, partent cependant rejoindre le peuple des Fremens malgré les promesses du Duc...


Avec Dune, c'est forcément tout ou rien. Surtout pour les fans sans doute avides de trouver là une adaptation digne de leur épopée de science-fiction préférée. L'action se situe donc sur une planète balayée par des vents extrêmement violents sous les dunes de laquelle vivent d'immenses vers. Si Kenneth McMillan incarnait en 1984 un Baron Harkonnen adipeux, pustuleux, sadique et aussi effrayant que repoussant, l'acteur suédois Stellan Skarsgård n'a rien à lui envier. Méconnaissable sous son maquillage, par la magie des effets-spéciaux le voilà obèse, dénué de toute pilosité et nanti d'un goitre qui fait le tour entier de son cou et de sa nuque. Un vrai boogeyman de film d'horreur à la tête d'une bande de ''cénobites'' cruels et meurtriers. Le héros Paul Atréides est quant à lui interprété par le jeune acteur franco-américain Timothée Chalamet dont la carrière ne se résume pas qu'à une peau de chagrin puisque sa carrière semble s'être accélérée depuis le milieu des années 2010. Parfois théâtral mais plus généralement sobre, il convainc plutôt bien dans la peau de l'héritier de la Maison Atreides. Dans le rôle de sa mère, nous retrouvons l'actrice Rebecca Ferguson qui deux ans en arrière interpréta le rôle de la méchante Rose O'Hara dans le Doctor Sleep de Mike Flanagan. Production américano-américaine, Dune n'en devient pas moins le berceau d'un casting international puisqu'outre la présence du suédois Stellan Skarsgård, on retrouve l'acteur espagnol Javier Bardem dans le rôle de Stilgar ou l'actrice britannique Charlotte Rampling dans celui de la Révérende mère Gaius Helen Mohiam...


Celles et ceux qui espéraient retrouver la flamboyance visuelle de Blade Runner 2049 pourront être plus ou moins déçus puisqu'ici, tout ou presque est couleur de sable. Des teintes sobrement perturbées par quelques nuances de gris, de vert ou de bleu désaturés. Si cette première partie passe tout d'abord forcément par l'apprentissage de son jeune héros, le film n'en est pas moins doté de séquences épiques sublimées par la dantesque partition musicale de Hans Zimmer. Bien que l'aventure soit de prime abord plutôt complexe, les néophytes auront le plaisir de constater que le récit est parfaitement lisible et que Denis Villeneuve ne perd jamais ses spectateurs dans les limbes d'un récit par trop encombré de personnages primaires et secondaires. Dune est fluide, beau, violent, parfois homérique et pourvu de formidables effets-spéciaux dont une attaque assez remarquable des Harkonnen contre le camp des Atreides où sont stockées les réserves d’Épice. Malgré tout, le long-métrage de Denis Villeneuve semble dénué d'émotion. Un sentiment qui parcours le film de son ouverture jusqu'à son terme. Mais au delà de ce détail qui pourra avoir plus ou moins d'importance, le spectacle est là...

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