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mardi 28 septembre 2021

Boite Noire de Yann Gozlan (2021) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Si 2021 aura été l'année de toutes les attentes de l'autre côté de l'Atlantique parmi lesquelles le nouveau James Bond Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga, le retour de la franchise Matrix et son quatrième volet ou l'adaptation du roman de science-fiction culte de Frank Herbert Dune par Denis Villeneuve, en France les ambitions allaient se trouver d'un tout autre ordre avec l'adaptation sur grand écran de la série télévisée humoristique Kaamelott. Bref, rien de vraiment joyeux à se mettre sous la dent, surtout pour les non-initiés. Mais c'était sans compter sur le dernier long-métrage du réalisateur français Yann Gozlan qui avec son quatrième long-métrage allait signer l'un des meilleurs films de l'année, tous genres et toutes origines compris. Pour la seconde fois de sa carrière le réalisateur fait appel au talent de l'acteur Pierre Niney qui depuis quelques années est enfin entré de plain pied dans le Cinéma avec un grand C. Ici, il incarne le rôle de l'analyste-acousticien Mathieu Vasseur. Un jeune employé du bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile. Ambitieux et rigoureux, il se fait très vite remarquer pour ses qualités mais se confronte très vite à certains mécanismes qui entrent en jeu dans son métier et qui malheureusement brident son talent. Alors qu'un avion de modèle 800 de la compagnie Atrion s'est écrasé, emportant avec lui ses seize membres d'équipage ainsi que trois-cent passagers, l'analyse de la boite noire de l'avion est confiée au plus expérimenté des collègues de Mathieu, Victor Pollock (excellent Olivier Rabourdin). Mais alors que celui-ci est chargé de déchiffrer les enregistrements, il disparaît dès le lendemain sans donner de nouvelles. Alors que les médias, les familles des victimes et l'état attendent d'avoir des explications concernant le crash du 800, le directeur de la BEA Philippe Rénier (André Dussolier) choisi en dernier recours de confier l'enquête à Mathieu...


Voici à peu de chose près comment débute l'aventure de Boite noire. Ce thriller tendu, admirablement maîtrisé de bout en bout et que risquent très vite de nous jalouser l'Amérique, l'Asie ou les pays scandinaves. Il n'est d'ailleurs pas interdit d'imaginer que le concept soit emprunté dans les mois à venir par tel ou tel réalisateur étranger tant le long-métrage de Yann Gozlan s'avère parfaitement exemplaire. Porté par un Pierre Niney au sommet de son art, le film est d'une très grande puissance émotionnelle. La tension y est telle que l'on ne relâche son attention à aucun moment. Grâce aux talents conjugués de la mise en scène, de la sombre photographie de Philippe Cottereau, de l'interprétation bien entendu mais aussi de la partition musicale écrite à l'occasion par le compositeur Philippe Rombi, Boite noire offre un spectacle ininterrompu, sans temps morts, lors duquel le spectateur se pose les mêmes questions que le héros avant que ses pensées ne prennent une trajectoire différente. Car si Pierre Niney/Mathieu Vasseur est sûr de son fait même lorsqu'il vient de remettre en cause ses premières impressions, le spectateur, lui, fini par douter et se ranger au même avis que certains amis ou collaborateurs du héros. Parmi lesquels nous retrouvons notamment l'actrice Lou de Laâge dans le rôle de Noémie, l'épouse de Mathieu, Sébastien Pouderoux dans celui de Xavier Renaud ou encore Guillaume Marquet dans la peau d'Antoine Balsan...


S'inspirant d'un scénario écrit à huit mains entre le réalisateur lui-même ainsi que Jérémie Guez, Nicolas Bouvet et Simon Moutairou, Boite noire est implacable et joue sur un certain réalisme. Le film nous fait revivre les moments clés du crash sans pour autant exposer frontalement les horreurs d'un tel événements. À vrai dire, Yann Gozlan n'a nul besoin d'en rajouter dans les effets tant le récit est dénué de trous scénaristiques. Tout semble logique. Rien de vraiment incohérent ne figure dans la longue liste d'événements et de retournements de situations qui viennent étayer des hypothèses criantes de réalisme. Même lors des séquences durant lesquelles le héros est simplement assis devant son écran afin d'analyser les enregistrements, la tension est palpable. Toujours grâce aux talent conjugués de Pierre Niney et de la musique de Philippe Rombi. Rares sont les expériences qui demeurent dans la durée aussi immersives. Boite noire a beau durer plus de deux heures et être dénué de toute course-poursuite (en dehors d'une très courte séquences entre le véhicule de Mathieu et une moto dont le pilote et son passager semblent avoir de très mauvaises intentions), on ne s'ennuie pas un seul instant. Mais plus fort encore que l'intrigue, le film distille un climat de paranoïa et de complotisme aussi prégnant et moite qu'une mauvaise sueur. Actuellement en salle, inutile de préciser qu'il est urgent d'y aller découvrir le dernier long-métrage de Yann Gozlan...

 

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