Il fallait bien que cela
arrive un jour, et ce jour là est arrivé. Connectés
de Romuald Boulanger est le premier film portant officiellement et en
partie son sujet sur le confinement. Mais à vrai dire, à part
quelques allusions au début du film, Connectés
évoque
en premier lieu un autre long-métrage qui fit beaucoup parler de lui
bien avant que l'épidémie de Covid ne cloue les gens chez eux. Ce
film, c'est Unfriended
du soviétique Levan Gabriadze. Le concept des deux films est le
même. Un groupe d'amis se réunit chacun devant son ordinateur pour
discuter de choses et d'autres avant que n'intervienne ce qui
s'apparente à un hacker. Un pirate informatique qui s'incruste dans
la conversation sans pour autant y avoir été invité. Mais alors
que Unfriended
pouvait se vanter d'apporter une touche d'originalité à l'époque
(2014), le film de Romuald Boulanger se plante, lui, dans les grandes
largeurs. Mélange de thriller et de comédie, Connectés
convie
neuf amis à se retrouver afin de partager un apéro virtuel lorsque
l'un d'eux est sauvagement agressé par un inconnu qui s'introduit
dans l'appartement qu'il occupe. Inquiets, ses amis tentent de
reprendre contact avec lui lorsque devant l'écran d'ordinateur de la
victime désormais inanimée, surgit son agresseur. L'homme porte un
masque noir, des lunettes noires une casquette noire ainsi qu'un
poncho rouge !
Connectés
repose sur un concept évidemment assez simple puisque sous la forme
d'une intrigue à la Hercule Poirot du pauvre MAIS, d'un nouveau
genre, les spectateurs devront se faire une idée sur l'identité du
bonhomme dont le cynisme rend l'ensemble aussi peut crédible
qu'inquiétant. À défaut de semer le trouble autre part que parmi
les personnages et ne parvenant à aucun moment à générer le
moindre sentiment de tension, ce long-métrage d'une durée
avoisinant les soixante-quinze minutes a le seul mérite de n'être
finalement pas trop long. Si le concept est séduisant, surtout qu'il
s'agit d'un film français, l’œuvre repose parfois sur du vide que
tentent de remplir des interprètes qui ne semblent pourtant pas tous
près à s'investir corps et âme dans le projet.
Si
l'on compte la présence de Franck Dubosc durant le tout dernier acte
qui ne dure qu'une toute petite poignées de minutes, la parité
hommes/femmes est respectée. Cinq actrice pour cinq acteurs. D'un
côté, Audrey Fleurot, Nadia farès, Vanessa Guide, Claudia Tagbo et
Dorothée Pousséo. De l'autre, Pascal Demolon, François-Xavier
Demaison, Michael Youn, Stéphane de Groodt et Franck Dubosc, donc.
Tous n'ont pas l'air scrupuleusement impliqués, et tous n'ont pas le
même temps de présence à l'écran. Un écran d'ailleurs splitté
en deux, trois, quatre ou même cinq écrans., pour un rendu visuel étonnamment laid. Ce qui n'empêche pas
la lisibilité puisque contrairement au long-métrage de Levan
Gabriadze, celui de Romuald Boulanger ne requiert à aucun moment
l'utilisation des claviers des personnages. Tout ne nous est donc
retranscrit qu'à travers la vidéo et la parole des personnages.
Parmi les interprètes, Stéphane de Groodt paraît être celui pour
qui le procédé semble le plus compliqué à mettre en place.
Hésitant souvent, nous mettrons ça sur la personnalité de son
personnage. Scénario quasi inexistant, interprétation parfois
hésitante (ici, pas de vrai live mais plutôt un montage parfois
laborieux), humour de très faible intensité... Connectés
est
vraiment peu satisfaisant. Sans que l'on s'y ennuie, on peut en
revanche se demander l'intérêt de développer un tel concept...
Effet de mode ? Très certainement...
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