Hatchet,
retitré chez nous Butcher : La Légende de
Victor Crowley,
est le premier volet d'une saga de quatre longs-métrages débutée
en 2006 et dont le dernier volet du nom de son tueur, Victor
Crowley
est sorti en 2017. Hatchet, Butcher, Victor Crowley... si l'on peut
s'y perdre au départ avec ces différents titres, les quatre films
ont en commun un même réalisateur/scénariste en la personne d'Adam
Green qui à part une comédie au tout début des années 2000
(Coffee and Donuts),
deux thrillers en 2007 et 2010 (Spiral et
Frozen)
et un documentaire explorant l'univers des monstres au cinéma en
2014 (Digging up the Marrow)
a essentiellement concentré sa carrière sur le petit écran.
Amoureux désespérés, en manque de Jason Voorhees, de ''rôdeurs'',
de grands brûlés façon ''Crospy'' ou de tout autre dégénéré du
bulbe avide d'en découdre avec une jeunesse décadente, vous ne le
savez peut-être pas mais en 2006 est né un mythe. Un terme à peine
exagéré puisqu'au beau milieu d'un dessèchement scénaristique
duquel ne résulta pratiquement plus que remakes et reboots sans
saveur, éclot un long-métrage qui allait remettre les pendules à
l'heure et permettre aux amateurs de slashers de participer de
nouveau à un sabbat où l'intellectuel serait aux abonnés absents
et le gore comme présenté comme plat principal...
Hatchet
ne redéfinit pas le concept du slasher. Tout juste prend-il un peu
plus d'ampleur que l'un de ses plus célèbres ancêtres en imprimant
un rythme nettement plus soutenu. Slaher, oui. Mais également
survival forestier. Bien entendu, rien de comparable avec, notamment,
le Délivrance
de John Boorman. Mais quand même, l’œuvre de d'Adam Green rempli
son cahier des charges en matière d'action, d'humour et surtout de
séquence hautement sanguinolentes. Le ''héros'' de ce récit est
donc une force de la nature. Une brute sans conscience, ni remords.
Immorale, je dirais même plus, Amorale. Femmes, hommes, jeunes ou
plus âgés, tout le monde y passe. Et surtout ces touristes avides
de frissons façon ''train fantôme'' qui ne pensaient sans doute pas
passer un si mauvais quart d'heure en osant pénétrer la propriété
de Victor Crowley, cette légende urbaine bien vivante malgré les
dires de certains qui le croyaient mort. Comme tout bon ou mauvais
slasher, Hatchet nous
assène tout d'abord quelques séquences de bavardage inutiles,
histoire de faire monter la sauce et surtout, démontrer que la mort
prochaine de cette dizaine de personnages qui vont tomber entre les
mains de l'ogre des bayous n'a absolument aucun importance...
Si
la caractérisation est aux abonnés absents, l'équipe en charge des
effets-spéciaux de maquillages s'en sont, eux, donné à cœur joie.
Corps découpés en deux, décapitation, tête opérant une rotation
à trois-cent soixante degrés, mâchoire réduite à l'aide d'une
ponceuse à essence, bras arrachés et comble du dégoût,
régurgitation d'un bon litre de bile dans la bouche de l'un des
touristes ! Utilisation d'une hache, d'une pelle, d'une barre en
fer, tout est bon pour Victor Crowley qui n'a plus d'humain que le
nom. Et surtout pas l'apparence car à part sa silhouette, le reste
ressemble à un mélange entre Jason Voorhees, le Toxic
Avenger
et oui oui, et le Brandle-mouche
du chef d’œuvre de David Cronenberg, La Mouche (voir la photo à gauche).
Les amateurs de latex seront aux anges. Ici, pas de CGI dégueulasses
parfois si peu compatibles avec le genre. C'est du maquillage à
l'ancienne et ça se voit... et l'on s'en fout ! Parce que
Hatchet est
rien moins que l'un des meilleurs slasher des vingt dernières
années, MI-NI-MUM ! Si vous aimez les crêpages de chignons
entre jeunes filles écervelées, les croque-mitaines brutaux
déboulant sans cesse au bon (mauvais) endroit au bon (mauvais)
moment, que la tripaille et un certain humour parfois très gras ne
vous font pas peur, le film d'Adam Green est fait pour vous...
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