Des mutants dans un film
hybride ? Ça paraît logique. Voilà comment l'on pourrait
définir ces Nouveaux Mutants
de dernière génération, à peine sortis des jupes de leur mère et
en plein âge ingrat. Pas de boutons d'acné florissant sur le visage
mais un sacré problème d'identité tout de même. Séparés de
leurs parents, soit parce que ces derniers les ont envoyé faire un
séjour ''chez les fous'', soit parce qu'il sont morts. Drôle
d'établissement tout de même. Sans grilles, sans barreaux aux
fenêtres, sans gardiens, mais un cadre austère qui colle à la peau
dès que la plus jeune des héroïnes en franchi les murs. Les
Nouveaux Mutants
transpire peut-être un tout petit peu moins le cinéma grand public
que ses aînés de la franchise X-Men (quoique).
Du moins c'est ce que laisse tout d'abord transparaître
l'environnement et la rigueur avec laquelle ses jeunes personnages
doivent respecter une discipline de fer. Le réalisateur Josh Boone
dont il s'agit du second long-métrage après le film dramatique
Pretenders
de 2018 revenait donc en 2020 avec un spin
Off
de la célèbre saga X-Men
adaptée elle-même d'une série de comics éponyme publiés par
Marvel...
Ici
l'objectif du réalisateur dont on attend fébrilement la nouvelle
adaptation du chef-d’œuvre de Stephen king, Le
Fléau,
semble tout d'abord de rallier à la cause des mutants, un public
beaucoup plus jeune, ses héros ne dépassant visiblement pas les
quinze ou seize ans. Ceux qui furent éblouis par l'exceptionnelle
performance de l'actrice Anya Taylor-Joy dans la formidable série Le
Jeu de la Dame
disponible sur Netflix
la découvriront cette fois-ci dans un rôle bien différent. Même
si d'infimes traits de caractère rapprochent en fait les deux
identités qu'elle a incarné, et dans le long-métrage, et dans
la série. Ici, elle tient le rôle de Lilyana Rasputin. Un
personnage assez rude, limite psychotique. Bref, la frange la plus
sombre et nihiliste que l'on puisse rencontrer à cet âge.
Cependant, elle ne sera pas la plus dangereuse d'entre tous. Car
parmi les cinq mutants enfermés, diagnostiqués, ''traités'' et
surveillés par le docteur Cecilia Reyes qu'interprète l'actrice
Alice Braga, celle dont les autres devront se méfier le plus s'avère
également celle qui semble être la plus sage d'entre tous...
Imaginez
un mix entre The Breakfast Club
où cinq adolescents (ici interprétés par Anya Taylor-Joy, donc,
mais également Charlie Heaton, Blu Hunt, Maisie Williams et Henry
Zaga) seraient punis non pas pour avoir fait des bêtises durant les
cours d'enseignement mais pour être des mutants et Les
Griffes du Cauchemar (troisième
volet de la franchise A Nightmare on Elm Street)
où chacun d'eux serait victime de ses propres peurs. Ajoutons à
cela un soupçon de Under The Dome
(mais alors, un tout petit petit soupçon, hein?) et de
Silent Hill
mêlé à la légende urbaine entourant l'effrayant Tall
Man
et vous obtenez une mixture qui tient relativement bien la route.
Plus adolescent mais aussi plus sombre que par le passé, le scénario
offre en comparaison de ses ambitions, peu voire pas du tout
d'occasions de sursauter. Les effets-spéciaux numériques sont bons
sans être exceptionnels (on a déjà vu bien mieux même dans la
franchise originale) et les interprètes font honnêtement leur
boulot. Il faut prendre Les Nouveaux Mutants
simplement pour ce qu'il est : un bon divertissement, à
l'action relevée et à la mise en scène linéaire mais généreuse...
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