Si tant est que le terme
ait encore un sens aujourd'hui, The Wretched
est un long-métrage horrifique in-dé-pen-dant. Les cinéphiles de
tous poils mais sans doute plus encore les ''docteurs es'' épouvante,
fantastique et horreur vont s'en donner à cœur joie lorsqu'ils
pourront énumérer toutes les sources d'inspiration que le film des
frères Brett et Drew T. Pierce évoque pour eux. Car quoi qu'on en
dise et quel que soit le sujet abordé, leur deuxième long-métrage
après Deadheads
réalisé en 2011 est sans conteste un salmigondis d'influences plus
ou moins appuyées au genre fantastique. Eux-mêmes auteurs du
scénario, les deux frères ne s'embarrassent pas vraiment d'une
quelconque originalité si ce n'est une certaine approche pandémique
du sujet. En effet, The Wretched
aborde comme des dizaines d'autres longs-métrages un cas de
démonologie qui ici, demeure en revanche assez particulier. Après
une introduction aussi inutile que complètement foirée et que l'on
n'interdira même pas aux nourrissons (c'est dire si le sentiment
d'effroi y est totalement absent), le film nous présente un
adolescent comme il en existe tant d'autres. HEUREUSEMENT, dans le
cas présent, il ne s'agit pas d'un braillard se plaignant du divorce
de ses parents à tout bout de champ. Plutôt poli et respectueux de
certaines règles (sauf lorsqu'il s'agit de sa belle-mère), le jeune
Ben va être confronté à une indicible et cauchemardesque entité
diabolique... sortie des entrailles d'un chevreuil que sa voisine mariée
et mère d'un petit garçon a choisi d’éviscérer dans son
jardin !
The Wretched
convoque,
au hasard, Le Projet Blair Witch
lors de sa représentation symbolique du Mal et lors de la séquence
souterraine (là, on parle bien du remake et non de l'original), une
nuée de longs-métrages dans lesquels les contorsions font partie
intégrante dans l'évolution du dit Mal lorsqu'il s'attaque au corps
humain, Fright Night lorsqu'il
s'agit pour le jeune héros d'épier ses voisins, Evil
Dead
lors de certaines phases de possession, etc, etc, etc... Ce qui n' a
rien d'étonnant et s'avère en réalité logique vu le contexte.
L'originalité de The Wretched repose
donc en fait davantage sur la propension au phénomène à ne plus se
contenter d'être un cas isolé mais au contraire de préférer à
l'individualisme, une communauté du Mal où l'on finit même par se
méfier des autorités et pourquoi pas, de ses plus proches parents
(Faculty
ou
L'Invasion des Profanateurs ne
sont pas loin). Musique angoissante à bases de violons très à la
mode actuellement, dizaines de Jump
Scares
sans effets aucun, nombreuses séquences tournées au premier et en
arrière-plan, scènes nocturnes... Si les frères Brett et Drew T.
Pierce connaissent leurs classiques, ils s'y prennent cependant assez
mal lorsqu'il s'agit de développer un sentiment de peur chez le
spectateur. À part quelques effets plutôt réussis, voire
dérangeants (la voisine se regardant dans le miroir et son
abominable transformation rappelant de loin le mal étrange dont est
victime l'héroïne du cracra Contracted),
le film ne procure pas l'effet escompté.
On
ne reviendra pas sur le choix de certaines séquences inutiles qui
n'ont absolument aucune conséquence sur la suite des événements.
En effet, quel peut être par exemple l'intérêt de montrer le jeune
héros interprété par John-Paul Howard se faire frapper par un
autre adolescent si ce n'est simplement que pour injecter un peu plus
de violence à une œuvre relativement sobre en la matière ? La
vision adolescente du sujet n'est pas foncièrement déplaisante et
le film se regarde sans broncher, mais sans grincer des dents non
plus. Les effets-spéciaux de maquillage sont dans la moyenne :
ni trop moches, ni parmi les meilleurs du genre. Le film se résout à
une entrée en matière absolument inutile, à un milieu de
long-métrage pépère et sans prises de risque aucune et à un final
dénué d'originalité et vite expédié. Une œuvre qui risque fort
malheureusement de connaître une suite au vu du regard ambigu jeté
au spectateur par la jeune actrice Piper Curda en fin de film...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire