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mardi 8 octobre 2019

Cold Moon de Griff Furst (2015) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Cold Moon (rien à voir avec l'excellent Lune Froide de et avec Patrick Bouchitey) est l'antépénultième long-métrage de Griff Furst, un cinéaste habitué du petit écran puisqu'il a réalisé davantage de téléfilms que de longs-métrages pour le grand écran. C'est d'ailleurs à se demander si ce film à la drôle d'allure, entre un Twin Peaks sans la force de caractérisation de ses personnages, un quelconque thriller noyé dans la masse des productions du même genre, et de surcroît mâtiné d'une aura fantastique dont le spectateur pourra s'interroger sur son utilité tout au long de la projection, est une franche réussite ou une œuvre oscillant entre tel ou tel genre, le cul entre deux chaise et au final pas si convaincant qu'espéré. Tout comme la Laura Palmer de David Lynch, la jeune Margaret Larkin disparaît après avoir été assassinée par un homme entièrement vêtu de noir et le visage camouflé sous un masque de même couleur. Alors que la famille de l'adolescente de seize ans est dépitée par sa disparition avant d'être totalement anéantie à l'annonce de la découverte de son corps dans une rivière passant sous un petit pont de bois, le shérif Ted Hale mène l'enquête... à son rythme... comme cela semble le cas dans toutes ces petites villes de l'Amérique profonde où il ne se passe rien, ou en tout cas pas grand chose...

Le héros de cette histoire, ce ne sera pourtant pas l'homme de loi incarné par l'acteur Frank Whaley. Ni Jerry Larkin, le frère de la victime, ou leur grand-mère qui connaîtront d'ailleurs tous les deux un sort similaire. Non, le héros de Cold Moon, c'est le tueur lui-même qu'interprète l'acteur Josh Stewart. Et ça n'est pas trahir le suspens omniprésent de l'intrigue que de révéler l'identité du tueur en la personne de Nathan Redfield puisque le réalisateur ne la garde secrète que durant un court moment. Non, en fait, l'une des bonnes surprises de ce long-métrage pas vraiment policier, pas vraiment fantastique non plus mais quand même un peu saupoudré des deux genres (!!!) tient dans la personnalité de l'assassin de la jeune Margaret Larkin. Un individu peu scrupuleux, à la morale douteuse si tant est qu'il en soit quelque peu pourvu. L'intérêt du long-métrage de Griff Furst réside sans doute encore davantage dans cette chasse au coupable surnaturelle, laquelle possède autant de qualités que de défauts.

Si jusqu'à un certain point, les apparitions ''post-mortem'' de la jeune victime, puis plus tard du frangin et de la grand-mère peuvent s'avérer intéressantes (les effets-spéciaux sont plus ou moins convaincants), elles ne s'offrent que la partie congrue d'un récit dont le principal atout est la lente dégradation psychologique dont va être victime Nathan Refield alors victime d'hallucinations visuelles. À ce titre, le voir plonger dans les excès de l'alcool et perdre la tête à mesure que le récit avance permet à Cold Moon de se tirer d'affaire et surtout de s'extraire de la masse de longs-métrages plongeant leur thématique autour des fantômes, esprits et autres revenants. On s'amusera plus ou moins de la très courte apparition de l'acteur-réalisateur Tommy Wiseau (auteur du nanar culte The Room) et surtout de celle du toujours excellent Christopher Lloyd dans le rôle du père de l'assassin. Quant à la mise en scène, certains choix ou directions prises demeurent en suspend. Comment en effet expliquer la séquence durant laquelle Nathan Redfield s'installe derrière une machine à écrire afin d'y taper la fausse lettre de suicide de son père, cette scène demeurant en l'état sans que le réalisateur ne poursuive son récit dans cette voie ? Un choix étrange qui ne sera pas isolé et donne au final à Cold Moon une curieuse allure. Dégagé de son aspect pseudo-fantastique (élément qu'il reste à réévaluer), l’œuvre de Griff Furst aurait pu devenir un formidable long-métrage autour de la paranoïa de son personnage principal (d'autant plus que Josh Stewart y est franchement convaincant). Mais il ne demeure finalement qu'un petit thriller. Sympathique, certes, mais pas inoubliable...

vendredi 9 mars 2018

Sélection de 4 films à voir, à revoir... ou à éviter (2).

On commence par du très, très, très lourd. The House That Drips Blood On Alex de l'américain Jared Richard qui semble n'avoir plus rien tourné depuis 2010, année de création de ce court-métrage horrifique. Au générique, la 'star' Tommy Wiseau. L'un des principaux, et reconnaissons-le, en réalité, seul atout de cette œuvre, est qu'elle confirme que l'acteur, producteur, scénariste et acteur auquel James Franco a rendu dernièrement hommage avec son biopic The Disaster Artist ne fut pas victime d'un coup de fatigue lorsqu'il tourna son unique long-métrage devenu depuis, œuvre culte pour amateurs de nanars, The Room. Le film de Jared Richard confirme tout le 'mal'' que l'on pensait de l'égocentrique cinéaste qui allait pondre sept ans plus tôt, l'un des pires films de toute l'histoire du cinéma. Car même dans le cadre d'un court-métrage n'excédant pas le quart-d'heure, Tommy Wiseau est mauvais. Mais mauvais... à un point presque inimaginable, il y campe le rôle d'Alex qui après avoir acheté une demeure, constate qu'il s'y déroule de curieux événements. Oser faire appel au grand Tommy pour le faire jouer dans un film d'horreur dont les cordes sont usées depuis des lustres était un bien grand risque. A moins que, plus malin qu'il ne semblait l'être, Jared Richard avait-t-il peut-être hypothéqué sur l'éventuel aura future qu'allait avoir son narcissique interprète?
Le personnage qu'incarne Tommy Wiseau accepte de signer le contrat d'achat de sa future demeure de son sang devant un promoteur que l'on comparera au Malin. Enfin, presque... désormais acquéreur d'une maison implantée devant une rue sobrement intitulée 'blood' et loin d'avoir la gueule de celle d'Amityville, l'intérieur ne vaut pas tripette non plus. Se servant de l'emménagement d'Alex pour justifier l'économie de moyens concernant la déco de la maison, Jared Richard installe Tommy Wiseau dans une demeure totalement vide, avec juste ce qu'il faut de cartons traînant sur le sol pour rendre crédible la situation dans laquelle se trouve son personnage. La maison qui dégouline de sang sur Alex est tragiquement mauvais. Au moins autant qu'il est drôle. Si vous avez trouvé Tommy Wiseau mauvais dans The Room, alors, c'est que vous n'avez encore jamais vu The House That Drips Blood On Alex. Afin de s'aligner au jeu presque invisible de son acteur principal, l'auteur du court-métrage propose une œuvre vide de tout intérêt, de toute mise en scène et finalement, de toute spéculation en matière de fantastique. The House That Drips Blood On Alex n'a tout simplement aucun autre intérêt que d'être moqué, ridiculisé, diffusé lors de soirées alcoolisées consacrées aux plus grands nanars de l'histoire du cinéma. Bref, c'est du grand Tommy Wiseau !!! 💔💔💔💔💔💔💔💔💔

Maintenant, direction la Roumanie, à deux kilomètres sous la surface de notre planète, là où plusieurs années en arrière, des soldats découvrirent une crypte menant à un labyrinthe avant d'y être ensevelis. De nos jours, une équipe de spéléologues menée par Jack McAllister décident d'explorer les lieux afin d'y découvrir si oui ou non, l'endroit est le théâtre d'un écosystème inconnu. Dire qu'ils vont être satisfaits est un faible mot au regard des créatures qui vivent sous terre. C'est ce que promet The Cave, œuvre américano-germanique réalisée en 2005 par le cinéaste Bruce Hunt et notamment interprété par Cole Hauser, Morris Chestnut, Lena Headey, Daniel Dae Kim et Eddie Cibrian, ce dernier étant plus habitué aux plateaux de séries télévisées que de cinéma (on a pu le découvrir par exemple dans Beverly Hills 90210 ou bien Les Feux de l'Amour entre 1994 et 1996). The Cave (chez nous, La Crypte) démarre comme un mauvais remake de La Forteresse Noire de Michael Mann, puis se poursuit avec aussi peu d'imagination en mauvais remake de Sanctum d'Alister Grierson, et enfin, en mauvais remake de The Descent de Neil Marshall. En bref, The Cave n'est qu'une pâle copie d'un certain nombre de longs-métrages qui lui sont infiniment supérieurs. Le creature-design est particulièrement raté, l'interprétation est convenable, sans plus, la mise en scène, pas vraiment originale, et surtout, la caractérisation des personnages, aux abonnés absents. Et que dire de l'aspect horrifique que l'on s'attend à ressentir devant un tel script et qui n'aura sans doute d'effet que devant le très jeune public ou les mémés de plus quatre-vingt dix ans? The Cave est ennuyeux pour quiconque a déjà vu les films cités plus haut. Inutile et jamais anxiogène. Étant effrayé à l'idée de mourir un jour noyé sous les eaux, je peux vous dire que j'attendais avec une certaine appréhension les passages sous-marins. Teuh, teuh, teuh. Autant plonger le nez dans un verre d'eau, c'est là tout l'effet que procure ce petit film fantastique sans intérêt...💔💔💔💔💔💔

Petit passage vers notre beau pays pour vous parler de Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre (voilà un titre qui a de la gueule !). Jeune, je prêtais déjà autant d'intérêt au roman et à la série télévisée éponymes de Cécile Aubry qu'au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry. C'est vous dire si j'avais envie d'aller m'enfermer durant plus d'une heure trente dans une salle obscure pour aller voir les élucubrations d'un gamin et de sa chienne. C'est donc par erreur que ma compagne, ma belle-fille et moi avons posé nos fesses sur les fauteuils du Cinéma des Corbières à Sigean alors que nous nous attendions à voir le dernier bébé de Dany Boon, La Ch'tite Famille. La présence de Tchéky Karyo au générique me rassurant, je cessais de faire cette tête d'enterrement qui s'est dessinée sur mon visage dès que j'ai compris notre erreur. Première (bonne ou mauvaise) surprise, l'acteur Clovis Cornillac est aux commandes du projet. J'apprendrai par la suite qu'il n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il a déjà dans son bagage de réalisateur le film Un peu, beaucoup, aveuglément et plusieurs épisodes de la série Chefs. Quant à Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre, comment vous dire... ben, à part le jeune public, je ne vois pas quel véritable amateur de cinéma peut aimer ce long-métrage qui ne dégage pas la moindre émotion. On reste assis dans son fauteuil à compter les tâches de graisse et de soda qu'ont laissé d'anciens spectateurs avides de pop-corn et de Coca-Cola sur les fauteuils vides qui nous entourent. L'unique salle de Sigean n'accueille déjà pas grand monde habituellement, le nombre de spectateurs ce soir-là se comptait sur les doigts d'une paire de mains, et de quelques orteils en plus. Si les interprètes font leur job et que le film permet de profiter des sublimes décors du Briançonnais, de plusieurs communes Haute Maurienne Vanoise ainsi que du Jura, nous ne sommes pas venus feuilleter un catalogue de vacances mais bien assister à du cinéma. Sous ses faux airs de Leonardo Dicaprio, Clovis Cornillac interprète un chasseur prétendant être le vrai maître de Belle. Un type odieux qui fera tout pour mettre la main sur la chienne. Sébastien (Félix Bossuet) et son grand-père (Tchéky Karyo) se battront quant à eux pour conserver la garde de Belle (la chienne demeurant la meilleure actrice du film). Joseph (le chasseur en question) est stéréotypé au possible. Tellement que cela en devient ridicule. Vous comprendrez pourquoi si vous allez voir le film tant qu'il demeure à l'affiche. Tchéky Karyo est sous-exploité. Tout juste regrettera-t-on que l'actrice Anne Benoît apparaisse aussi tardivement dans le récit car son personnage de Madeleine offrait des perspectives fort intéressantes. En tout cas, la seule incarnation dont la caractérisation est aboutie. A part cela, Belle et Sébastien 3: le Dernier Chapitre, c'est du vide, rien que du vide. Pas d'émotion, un récit réduit à sa plus simple expression, et des interprètes sous-employés. Demeurent quelques rares moments sympathiques comme le voyage en quatre chevaux en compagnie du maire Urbain (excellent André Penvern)... 💔💔💔💔💔💔

Pour finir, un OFNI. Le seul long-métrage qu'à réalisé jusqu'à maintenant le chanteur Philippe Katerine après un court-métrage intitulé 1 KM à pieds, lui-même inclus dans ce Peau de Cochon aussi intimiste que sur...réaliste. Aussi intriguant que déroutant. Entre le témoignage de son enfance ( 1 KM à pieds remonte le chemin qu'empruntait Philippe Katerine lorsque petit, il se rendait à pieds à l'école) et fiction improvisée, le chanteur, compositeur et donc, cinéaste Philippe Katerine propose une expérience qui sort des sentiers battus. Nostalgie, amateurisme, absence totale de maîtrise de l'objet 'caméra', ultra-réalisme, et sûrement sans s'en être rendu compte, élève indiscipliné du cinéaste américain Harmony Korine. Peau de Cochon est le pendant cinématographique de l’œuvre musicale de son auteur. Ne vous étonnez donc pas si l'ensemble est absurde et paraît tenir avec des bouts de ficelle. Ont participé à ce projet aussi bancal qu'attractif (surtout si l'on apprécie le 'personnage'), les chanteurs Gaëtan Chataigner et Dominique A, la compagne de Philippe, Helena Noguerra, sa propre fille Edie Blanchard , ainsi qu'Anthony Karoui. Peau de Cochon est amusant. Une fois. Pas deux. L'engouement de la presse pour ce long-métrage atypique paraît tout de même exagéré. D'un point de vue technique, le film ne ressemble à rien d'autre qu'à une collection de petits courts-métrages mal filmés, mal interprétés, et pour la plupart, même pas scénarisés. Mais bon, c'est Philippe Katerine. Certains sont donc prêts à lui pardonner tout ce qu'il entreprend même si cela reste indigeste. Le plus drôle, c'est que certains se croient obligés d'invoquer des hypothèses quant à l'existence de cet objet filmique non identifié. J'avoue quand même avoir sourit et même rit en quelques occasions (les sketchs RN137 et 1973-2013) A réserver aux fans exclusifs du chanteur et aux amateurs d'expérimentations cinématographiques... 💔💔💔💔💔

mardi 6 février 2018

Coup de Gueule !!!



J'aime, j'aime pas... j'aime, j'aime pas... j'aime... et puis, finalement, non, j'aime pas... Ce gros con de James Franco. Avec sa gueule d'ange, son air baroudeur en costard-cravate qui colle bien à la peau du type qui monte sur la scène pour récupérer son Golden Globe pour son interprétation de Tommy Wiseau dans le biopic qui lui est consacré. Il faut savoir que ce dernier, dont le nom n'était sans doute pas connu de beaucoup d'entre nous mais auquel j'avais consacré un article pour son film culte The Room le 23 mars de l'année passée, lequel, espérons-le aura le mérite d'être enfin reconnu, méritait plus que du mépris. D'une part pour avoir réalisé l'un des pires nanars de l'histoire du cinéma, et d'autre part pour cette humanité par forcément évidente au premier abord, mais dont la tentative a échoué lorsqu'il s'est vu refoulé lors de la cérémonie du 7 janvier dernier, par le gros con cité plus haut, qui du haut de son arrogance, et sans doute afin de faire rire un public forcément acquis à sa cause (tel un adolescent utilisant de sa supériorité physique pour s'en prendre au plus faible que lui), a simplement refusé à Tommy Wiseau l'occasion de s'exprimer au micro.

Une attitude lamentable qui laisse augurer de la moralité d'un artiste qui, « fait amusant », s'est ensuite vu accuser de harcèlement sexuel alors même qu'il était supposé « marquer son soutien aux femmes victimes de violences sexuelles » (La Dépêche). Quelle ironie. Mais ne voulant pas faire de sensationnalisme à la Voici, retournons à nos moutons. Bouleversé, ais-je été en visionnant les images de ces quelques secondes voyant Tommy Wiseau monter sur la même scène que James Franco, ce dernier mettant en valeur son frère Dave tout en éludant simplement et (pas franchement) proprement la présence de l'auteur de The Room. Si jamais, l'envie d'aller lire l'article que j'ai consacré à Tommy Wiseau vous titillait, gardez tout de même à l'esprit que chaque mot employé, chaque phrase fut écrit dans le respect de l'artiste. Même lorsqu'il m'a fallut apparaître virulent.

Finalement, dans un soucis sans doute non-calculé de la part de James Franco, l'effet produit sur le cinéphile ne pourra être qu'inversement proportionnel aux réactions d'un public américain guindé lors des Golden Globe qui rigola à gorge déployée tandis que Tommy, lui, reculait d'un pas, d'abord souriant, sans doute en son for intérieur quelque peu gêné, avant de tenir la chandelle à un Franco souriant de toutes ses merveilleuses dents blanches.

C'est à se demander s'il faudra aller voir The Disaster Artist lorsqu'il sortira sur nos écrans le 7 mars prochain. Sûr d'une chose qui veut que les fans de James Franco se fichent sans doute qu'il ait pu avoir un comportement aussi misérable, ceux-ci rempliront probablement les sièges des salles obscures. Les autres, attachés comme moi à un certain respect envers ces cinéastes qui très longtemps ont été moqués (et là, je me tourne vers un certain David D., auteur, par exemple, d'un ouvrage essentiel consacré au cinéaste culte Bruno Matteï) se poseront la question. Si mon choix est fait puisque je connais déjà l'histoire entourant l’œuvre de Tommy Wiseau dont il est question dans le biopic qu'à lui-même réalisé James Franco (c'en est même à se demander si l'acteur-réalisateur ne serait pas schizophrène !), sans doute faudra-t-il pour certains, passer d'abord par cette épreuve avant de se lancer dans la projection d'un The Room glorifiant un artiste complet (vous comprendrez l'allusion rien qu'en suivant le déroulement du générique du début), narcissique et hautain. Mais qui grâce à James Franco, finalement, aura su se rendre attachant lors d'une poignée de secondes humiliantes.
Il y a des situations lors desquelles nous aimerions qu'un acteur ressemble davantage à un ou plusieurs de ses personnages. Comme j'aurais aimé que James Franco incarne une fois encore le le Jake Epping de l'excellente série 22.11.63. Et surtout, comme j'aurai aimé qu'il puisse être transporté quelques secondes avant son fatidique geste envers Tommy Wiseau afin de réparer cette impardonnable erreur...

Pour finir, qui mieux que l'artiste lui-même pour donner envie de découvrir son seul et unique long-métrage en tant que réalisateur ? Voici les quelques mots que Tommy Wiseau aurait prononcé si Franco ne l'en avait pas empêché selon The Los Angeles Times :
« "Si un maximum de gens s’aimaient les uns les autres, le monde serait meilleur. Regardez The Room, amusez-vous et profitez de la vie. Le rêve américain est toujours vivant, et bien réel." ».

jeudi 23 mars 2017

The Room de Tommy Wiseau (2003) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆ (🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔☆☆)



Pauvre Juliette Danielle. Cette toute jeune actrice américaine originaire de Fort Smith dans l'Arkansas ne se doutait sans doute pas qu'elle débuterait sa carrière d'actrice dans l'un des plus grands fleurons du nanar aux côtés de l'intriguant acteur, scénariste, producteur et réalisateur Tommy Wiseau. Un type étrange que ce bonhomme qui a toujours refusé de donner la date précise de sa naissance. Un individu foncièrement louche qui aurait d'abord grandit « quelque part » dans le bloc de l'Est avant de venir s'installer en France à Strasbourg. Il aurait quitté le pays après avoir été impliqué dans une histoire de drogue et serait finalement venu s'échouer aux États-Unis où il débuta donc une carrière de cinéaste après avoir accumulé un certain nombre de petits emplois.
The Room, car il s'agit ici du sujet, est considéré dans son pays comme une œuvre culte. Mais certainement pas pour ses qualités (on en cherche encore les traces) mais pour son incommensurable médiocrité. Comme vous pourrez le constater sur les photos qui suivent, Tommy Wiseau accumule les professions d'acteur, scénariste, producteur et réalisateur. Enfin... comme cela était signifié un peu plus haut... ! Pauvre Juliette Danielle qui, outre cet accident de parcours professionnel à vu sa toute première scène (ou presque) se terminer dans le lit de Johnny, le personnage incarné par Tommy Wiseau lui-même. A croire que l'acteur-réalisateur avait très envie de coucher avec la belle. Cette première scène d'amour, avouons-le, demeure assez triste. Pour ne pas dire, sinistre. Depuis les quelques minutes que le film a commencé, on a la désagréable impression d'assister aux ébats d'une jeune et jolie jeune blonde, clone légèrement bouffi de la chanteuse Britney Spears, et de son compagnon, un individu très étrange. Un homme à la chevelure sombre et bouclée (apparat généralement hautement persuasif) mais au masque mortuaire tétanisant. En effet, Tommy Wiseau semble totalement incapable d'exprimer la moindre émotion. Qu'il s'agisse pour son personnage de manifester des humeurs telles que la joie, le plaisir ou le bien-être, Tommy Wiseau ressemble davantage au gardien de nuit d'une morgue qu'au romantique auquel il prétend appartenir. Juliette Danielle dans les bras de l'acteur-réalisateur, c'est un peu comme de jeter un chat dans une fosse remplie de milliers de rats affamés (inspiration provenant du traumatisant Camp 731).

Concernant les autres personnages, on a droit à la mère vieillissante de Lisa (Juliette), peroxydée, brushing... « dictatorial », et morale douteuse. Des leçons, elle en donne à sa fille, et pas des plus ragoutantes. Tu n'aime plus ton homme ? Et bien épouse-le. N'oublie pas qu'il est blindé et que sans son argent, tu ne peux survivre par toi-même. Les conseils de Claudette (Carolyn Minnott) ressemblent à peu de chose près à ça. Pas de quoi ressentir de la sympathie pour ce personnage. Ensuite, il y a Mark, le meilleur ami de Johnny (l'acteur et producteur exécutif Greg Sestero, meilleur ami de Tommy Wiseau dans la vie). S'il possède davantage de charme que son concurrent direct, son interprétation montre des failles en matière de calibrage : en clair, Sestero joue comme un pied.
Vous allez sans doute penser que je suis dur, mais lorsque vous aurez compris à quel point j'attendais de pouvoir découvrir The Room et à dans quelles mesures je rêvais d'en extraire un article, et ce tout en ayant parfaitement conscience qu'il s'agit d'un pur navet, sans doute me pardonnerez-vous alors. The Room, c'est un rêve qui prend forme après plusieurs années d'attente. La légende entourant ce long-métrage et son auteur étaient telles que j'étais impatient de pouvoir me faire ma propre opinion tout en espérant honteusement ressentir les mêmes sentiments que ceux que le film continue à faire rire bien des années après qu'ils l'aient découvert. Une œuvre bouleversante de médiocrité que son auteur eut le toupet de tenter de sauver du naufrage en osant affirmer que les grossières erreurs de réalisation faisaient elles-même partie du script. Faut-il s'appeler Wiseau pour croire à tel mensonge ? A telle tentative désespérée pour sauver un film condamné à finir sa vie dans les catégories les moins reluisantes pour un auteur qui espérait probablement finir au panthéon du septième art ?

La première scène... d'amour (c'est bête, mais j'ai du mal à y croire, et même à l'écrire) passée, on comprend qu'après cinq années de vie commune, Lisa n'aime plus son compagnon. Dans le monde concret qui est le notre, il demeure impensable qu'une idylle puisse être possible entre cette jeune et jolie femme, douce et sensible, qui a tout juste atteint la majorité quatre ans plus tôt, et ce type flippant, dont la quête de séduction est vaine. Je veux parler du charme qu'il tente, par personnage interposé, de transmettre aux spectateurs. Je vous jure, Tommy Wiseau est SU-PER FLI-PPANT !!! Le plus grave, c'est qu'à travers même son interprétation, on sent tout l'orgueil et la prétention du bonhomme. Et là, on ne parle même plus de Johnny le compagnon bafoué, mais de Tommy, l'auteur chaussant un costume bien trop large pour ses épaules.
Et hop, après seulement quinze minutes de long-métrage, deuxième scène de sexe entre Lisa et... Mark, son amant. Tommy Wiseau, l'artiste, le chorégraphe, le styliste apporte toute sa sensibilité et fait de cet acte un exercice de style digne des softcores diffusés sur M6 le dimanche soir. A propos d'acte sexuel, j'oubliais de préciser le ridicule de celle qui ouvrait The Room. Selon toutes vraisemblances, Tommy Wiseau a un sérieux soucis avec l'anatomie féminine. Et cela peut s'expliquer de deux manières différentes. Soit il n'a pas la moindre connaissance sur le sujet et pour lui, le nombril représente l'ancrage naturel par excellence en matière de plaisir. Soit il ne supporte tout simplement pas l'idée d'un contact direct entre le pubis de sa partenaire et le sien. En conséquence de quoi, on assiste à un coït à mourir de rire. Si l'on ne sentait pas Tommy Wiseau aussi préoccupé par sa seule prestation (faut le voir tirer la gueule lorsque l’œil de l'objectif ne se concentre plus sur lui mais sur ses partenaires), l'acteur, scénariste, producteur et réalisateur nous arracherait presque des larmes de pitié.

En mon âme et conscience, je ne peux décemment pas aborder The Room sans évoquer Denny, le personnage interprété par Philip Haldiman. Un jeune handicapé mental, ami du couple formé par Lisa et Johnny. Handicapé ? C'est à dire ? Trisomique ? Maniaco-dépressif ? Autiste ? Schizophrène ? Ou bien est-il simplement atteint d'un léger retard mental ? Rien ne laisse présager d'aucune forme d'atteinte mentale. Surtout pas l'apparence de l'acteur. Tout au plus son personnage aime grimper les marches de l'escalier menant à la chambre où Lisa et Johnny ont proféré le désir de faire l'amour. Toujours est-il que certaines de ses apparitions n'ont aucun rapport avec l'intrigue (?) du film et n'ont, surtout, pas le moindre intérêt. Sa présence servant à rallonger artificiellement la durée de l’œuvre de quelques minutes seulement, on le voit par exemple venir sonner à la porte du couple, être reçu par Lisa, et repartir aussitôt après s'être rendu compte de l'absence de Johnny... ?!?!?!

Des situations comme celle-ci, The Room en compte des dizaines. Le scénario tenant sur la fine tranche d'une feuille de cigarette, on passe plus de temps à regarder sa montre qu'à prendre un réel plaisir à voir déambuler un Tommy Wiseau borderline. Je ne sais absolument pas quelle drogue il emploie, mais il a chaque fois l'air défoncé, le regard ailleurs, totalement perdu dans des pensées connues de lui seul. The Room est terriblement répétitif et le récit n'est situé que dans deux seuls et pauvres décors. Le salon de l'appartement des deux principaux protagonistes et le toit de l'immeuble qui les abrite. On notera également la curieuse attitude des personnages passant d'un caractère très violent à une douceur subite et incompréhensible. The Room a en tout cas largement gagné ses gallons de nanar culte. A regarder avec modération cependant...
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