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vendredi 29 octobre 2021

Cyst de Tyler Russel (2020) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

''This is comedic Cronenberg'' nous promet le teaser américain. Voilà un programme des plus alléchant. En attendant que le maître absolu du Body Horror David Cronenberg ne revienne à ses premières amours sur grand écran, il n'est d'autre choix que de farfouiller ça et là à la recherche du long-métrage même le plus ingrat qui nous permettra de patienter jusque là. À lui tout seul, le titre du nouveau long-métrage de Tyler Russel est tout un programme : Cyst, qui chez nous signifie kyste. Amateurs de furoncles, bubons, fistules et autres pustules, bonjour. Après un générique à la typographie élégante, le film s'ouvre sur une intervention chirurgicale qui risque de donner des boutons aux hypocondriaques. Une jolie jeune femme portant à l'arrière du cou un kyste sébacé dont la capsule s'avère impressionnante, laquelle renferme pas moins d'un litre de sébum et dont le diamètre va être considérablement réduit grâce au doigté assez peu délicat du docteur Guy (l'acteur George Hardy). Une opération chirurgicale pratiquée sans anesthésie et qui s'apparente à l'écran à un orgasme masculin. Voici donc le type de programme que nous propose le réalisateur, malgré tout sur un ton volontairement humoristique puisque le sujet n'est ici très clairement pas d'offrir aux spectateurs leur comptant de frayeurs mais plutôt de les faire sourire ou de les révulser face à des pratiques opératoires d'un goût plus que douteux...


Le réalisateur canadien peut dormir sur ses deux oreilles car ça n'est certes pas avec Cyst que Tyler Russel lui fera de l'ombre. Alors que le premier aborde le Body Horror avec tout le sérieux du monde, le second convoque un parterre de pitres dans une comédie horrifique qui laissera pourtant en sommeil nos zygomatiques. Rire devient ici un exercice des plus délicat, enfermant le spectateur dans une certaine forme de circonspection. Rien n'étant plus subjectif que la capacité d'un individu à accepter ce que lui impose un tel spectacle, il deviendra difficile dans le cas de Cyst de juger de la qualité des répliques ou des situations que l'on soit adepte ou non de la méthode employée. Dans les années soixante, un médecin dermatologue concepteur d'une machine qu'il envisage comme étant révolutionnaire en perd le contrôle lorsque vient l'instant fatidique de la présenter afin d'en obtenir le brevet. Vient alors à la vie un énorme bubon qui autour de lui va faire des ravages. Si l'on ne connaît pas encore les univers de Peter Jackson (Bad Taste, The Feebles ou Braindead), de Jim Muro (Street Trash), de Stuart Gordon (Re-Animator, From Beyond), de Frank Henenlotter (Basket Case, Brain Damage) ou de Brian Yuzna (Society, Le dentiste), la chose peut encore s'envisager comme une alternative se rangeant dans la case du gore rigolo. À l'inverse, Cyst s'impose comme un ersatz relativement piteux qui malgré ses intentions, l'engouement de ses interprètes, sa bande-son signée de Sam Lipman ou ses séquences d'horreur médicales, s'avère navrant...


Un long-métrage qui sans doute aurait connu le succès auprès du public s'il avait débarqué ne serait-ce que trente ou quarante ans plus tôt. Si les dialogues manquent cruellement de génie comique, la créature prénommée Kyste est à l'aune de ce que l'on pouvait voir chez nos lointains voisins japonais lorsque leur imagination donnait naissance aux formidables minis-boss de la série San Ku Kaï à la toute fin des années soixante-dix. La bestiole en question est non seulement la jumelle de ces extraterrestres en latex qui firent notre bonheur d'anciens adolescents, mais elle est même parfois comparable à ces créatures ridicules des années cinquante ou soixante vues dans tout un tas d’œuvres de science-fiction auxquelles rendit notamment hommage un certain Jean-Pierre Putters dans sa série d'ouvrages The Craignos Monsters. Sans être tout à fait ennuyeux, Cyst a cependant cette fâcheuse tendance à laisser derrière lui un champ de ruines émotionnelles figuré par l'état dans lequel le film abandonne le théâtre des événements. Ou lorsque David Cronenberg rencontre le John Carpenter de The Thing en milieu médical sans qu'à aucun moment Tyler Russel n'aie le dixième du génie de ces deux grands cinéastes... À oublier... très rapidement...

 

jeudi 23 mars 2017

The Room de Tommy Wiseau (2003) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆ (🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔🥔☆☆)



Pauvre Juliette Danielle. Cette toute jeune actrice américaine originaire de Fort Smith dans l'Arkansas ne se doutait sans doute pas qu'elle débuterait sa carrière d'actrice dans l'un des plus grands fleurons du nanar aux côtés de l'intriguant acteur, scénariste, producteur et réalisateur Tommy Wiseau. Un type étrange que ce bonhomme qui a toujours refusé de donner la date précise de sa naissance. Un individu foncièrement louche qui aurait d'abord grandit « quelque part » dans le bloc de l'Est avant de venir s'installer en France à Strasbourg. Il aurait quitté le pays après avoir été impliqué dans une histoire de drogue et serait finalement venu s'échouer aux États-Unis où il débuta donc une carrière de cinéaste après avoir accumulé un certain nombre de petits emplois.
The Room, car il s'agit ici du sujet, est considéré dans son pays comme une œuvre culte. Mais certainement pas pour ses qualités (on en cherche encore les traces) mais pour son incommensurable médiocrité. Comme vous pourrez le constater sur les photos qui suivent, Tommy Wiseau accumule les professions d'acteur, scénariste, producteur et réalisateur. Enfin... comme cela était signifié un peu plus haut... ! Pauvre Juliette Danielle qui, outre cet accident de parcours professionnel à vu sa toute première scène (ou presque) se terminer dans le lit de Johnny, le personnage incarné par Tommy Wiseau lui-même. A croire que l'acteur-réalisateur avait très envie de coucher avec la belle. Cette première scène d'amour, avouons-le, demeure assez triste. Pour ne pas dire, sinistre. Depuis les quelques minutes que le film a commencé, on a la désagréable impression d'assister aux ébats d'une jeune et jolie jeune blonde, clone légèrement bouffi de la chanteuse Britney Spears, et de son compagnon, un individu très étrange. Un homme à la chevelure sombre et bouclée (apparat généralement hautement persuasif) mais au masque mortuaire tétanisant. En effet, Tommy Wiseau semble totalement incapable d'exprimer la moindre émotion. Qu'il s'agisse pour son personnage de manifester des humeurs telles que la joie, le plaisir ou le bien-être, Tommy Wiseau ressemble davantage au gardien de nuit d'une morgue qu'au romantique auquel il prétend appartenir. Juliette Danielle dans les bras de l'acteur-réalisateur, c'est un peu comme de jeter un chat dans une fosse remplie de milliers de rats affamés (inspiration provenant du traumatisant Camp 731).

Concernant les autres personnages, on a droit à la mère vieillissante de Lisa (Juliette), peroxydée, brushing... « dictatorial », et morale douteuse. Des leçons, elle en donne à sa fille, et pas des plus ragoutantes. Tu n'aime plus ton homme ? Et bien épouse-le. N'oublie pas qu'il est blindé et que sans son argent, tu ne peux survivre par toi-même. Les conseils de Claudette (Carolyn Minnott) ressemblent à peu de chose près à ça. Pas de quoi ressentir de la sympathie pour ce personnage. Ensuite, il y a Mark, le meilleur ami de Johnny (l'acteur et producteur exécutif Greg Sestero, meilleur ami de Tommy Wiseau dans la vie). S'il possède davantage de charme que son concurrent direct, son interprétation montre des failles en matière de calibrage : en clair, Sestero joue comme un pied.
Vous allez sans doute penser que je suis dur, mais lorsque vous aurez compris à quel point j'attendais de pouvoir découvrir The Room et à dans quelles mesures je rêvais d'en extraire un article, et ce tout en ayant parfaitement conscience qu'il s'agit d'un pur navet, sans doute me pardonnerez-vous alors. The Room, c'est un rêve qui prend forme après plusieurs années d'attente. La légende entourant ce long-métrage et son auteur étaient telles que j'étais impatient de pouvoir me faire ma propre opinion tout en espérant honteusement ressentir les mêmes sentiments que ceux que le film continue à faire rire bien des années après qu'ils l'aient découvert. Une œuvre bouleversante de médiocrité que son auteur eut le toupet de tenter de sauver du naufrage en osant affirmer que les grossières erreurs de réalisation faisaient elles-même partie du script. Faut-il s'appeler Wiseau pour croire à tel mensonge ? A telle tentative désespérée pour sauver un film condamné à finir sa vie dans les catégories les moins reluisantes pour un auteur qui espérait probablement finir au panthéon du septième art ?

La première scène... d'amour (c'est bête, mais j'ai du mal à y croire, et même à l'écrire) passée, on comprend qu'après cinq années de vie commune, Lisa n'aime plus son compagnon. Dans le monde concret qui est le notre, il demeure impensable qu'une idylle puisse être possible entre cette jeune et jolie femme, douce et sensible, qui a tout juste atteint la majorité quatre ans plus tôt, et ce type flippant, dont la quête de séduction est vaine. Je veux parler du charme qu'il tente, par personnage interposé, de transmettre aux spectateurs. Je vous jure, Tommy Wiseau est SU-PER FLI-PPANT !!! Le plus grave, c'est qu'à travers même son interprétation, on sent tout l'orgueil et la prétention du bonhomme. Et là, on ne parle même plus de Johnny le compagnon bafoué, mais de Tommy, l'auteur chaussant un costume bien trop large pour ses épaules.
Et hop, après seulement quinze minutes de long-métrage, deuxième scène de sexe entre Lisa et... Mark, son amant. Tommy Wiseau, l'artiste, le chorégraphe, le styliste apporte toute sa sensibilité et fait de cet acte un exercice de style digne des softcores diffusés sur M6 le dimanche soir. A propos d'acte sexuel, j'oubliais de préciser le ridicule de celle qui ouvrait The Room. Selon toutes vraisemblances, Tommy Wiseau a un sérieux soucis avec l'anatomie féminine. Et cela peut s'expliquer de deux manières différentes. Soit il n'a pas la moindre connaissance sur le sujet et pour lui, le nombril représente l'ancrage naturel par excellence en matière de plaisir. Soit il ne supporte tout simplement pas l'idée d'un contact direct entre le pubis de sa partenaire et le sien. En conséquence de quoi, on assiste à un coït à mourir de rire. Si l'on ne sentait pas Tommy Wiseau aussi préoccupé par sa seule prestation (faut le voir tirer la gueule lorsque l’œil de l'objectif ne se concentre plus sur lui mais sur ses partenaires), l'acteur, scénariste, producteur et réalisateur nous arracherait presque des larmes de pitié.

En mon âme et conscience, je ne peux décemment pas aborder The Room sans évoquer Denny, le personnage interprété par Philip Haldiman. Un jeune handicapé mental, ami du couple formé par Lisa et Johnny. Handicapé ? C'est à dire ? Trisomique ? Maniaco-dépressif ? Autiste ? Schizophrène ? Ou bien est-il simplement atteint d'un léger retard mental ? Rien ne laisse présager d'aucune forme d'atteinte mentale. Surtout pas l'apparence de l'acteur. Tout au plus son personnage aime grimper les marches de l'escalier menant à la chambre où Lisa et Johnny ont proféré le désir de faire l'amour. Toujours est-il que certaines de ses apparitions n'ont aucun rapport avec l'intrigue (?) du film et n'ont, surtout, pas le moindre intérêt. Sa présence servant à rallonger artificiellement la durée de l’œuvre de quelques minutes seulement, on le voit par exemple venir sonner à la porte du couple, être reçu par Lisa, et repartir aussitôt après s'être rendu compte de l'absence de Johnny... ?!?!?!

Des situations comme celle-ci, The Room en compte des dizaines. Le scénario tenant sur la fine tranche d'une feuille de cigarette, on passe plus de temps à regarder sa montre qu'à prendre un réel plaisir à voir déambuler un Tommy Wiseau borderline. Je ne sais absolument pas quelle drogue il emploie, mais il a chaque fois l'air défoncé, le regard ailleurs, totalement perdu dans des pensées connues de lui seul. The Room est terriblement répétitif et le récit n'est situé que dans deux seuls et pauvres décors. Le salon de l'appartement des deux principaux protagonistes et le toit de l'immeuble qui les abrite. On notera également la curieuse attitude des personnages passant d'un caractère très violent à une douceur subite et incompréhensible. The Room a en tout cas largement gagné ses gallons de nanar culte. A regarder avec modération cependant...
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