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mardi 8 octobre 2019

Cold Moon de Griff Furst (2015) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Cold Moon (rien à voir avec l'excellent Lune Froide de et avec Patrick Bouchitey) est l'antépénultième long-métrage de Griff Furst, un cinéaste habitué du petit écran puisqu'il a réalisé davantage de téléfilms que de longs-métrages pour le grand écran. C'est d'ailleurs à se demander si ce film à la drôle d'allure, entre un Twin Peaks sans la force de caractérisation de ses personnages, un quelconque thriller noyé dans la masse des productions du même genre, et de surcroît mâtiné d'une aura fantastique dont le spectateur pourra s'interroger sur son utilité tout au long de la projection, est une franche réussite ou une œuvre oscillant entre tel ou tel genre, le cul entre deux chaise et au final pas si convaincant qu'espéré. Tout comme la Laura Palmer de David Lynch, la jeune Margaret Larkin disparaît après avoir été assassinée par un homme entièrement vêtu de noir et le visage camouflé sous un masque de même couleur. Alors que la famille de l'adolescente de seize ans est dépitée par sa disparition avant d'être totalement anéantie à l'annonce de la découverte de son corps dans une rivière passant sous un petit pont de bois, le shérif Ted Hale mène l'enquête... à son rythme... comme cela semble le cas dans toutes ces petites villes de l'Amérique profonde où il ne se passe rien, ou en tout cas pas grand chose...

Le héros de cette histoire, ce ne sera pourtant pas l'homme de loi incarné par l'acteur Frank Whaley. Ni Jerry Larkin, le frère de la victime, ou leur grand-mère qui connaîtront d'ailleurs tous les deux un sort similaire. Non, le héros de Cold Moon, c'est le tueur lui-même qu'interprète l'acteur Josh Stewart. Et ça n'est pas trahir le suspens omniprésent de l'intrigue que de révéler l'identité du tueur en la personne de Nathan Redfield puisque le réalisateur ne la garde secrète que durant un court moment. Non, en fait, l'une des bonnes surprises de ce long-métrage pas vraiment policier, pas vraiment fantastique non plus mais quand même un peu saupoudré des deux genres (!!!) tient dans la personnalité de l'assassin de la jeune Margaret Larkin. Un individu peu scrupuleux, à la morale douteuse si tant est qu'il en soit quelque peu pourvu. L'intérêt du long-métrage de Griff Furst réside sans doute encore davantage dans cette chasse au coupable surnaturelle, laquelle possède autant de qualités que de défauts.

Si jusqu'à un certain point, les apparitions ''post-mortem'' de la jeune victime, puis plus tard du frangin et de la grand-mère peuvent s'avérer intéressantes (les effets-spéciaux sont plus ou moins convaincants), elles ne s'offrent que la partie congrue d'un récit dont le principal atout est la lente dégradation psychologique dont va être victime Nathan Refield alors victime d'hallucinations visuelles. À ce titre, le voir plonger dans les excès de l'alcool et perdre la tête à mesure que le récit avance permet à Cold Moon de se tirer d'affaire et surtout de s'extraire de la masse de longs-métrages plongeant leur thématique autour des fantômes, esprits et autres revenants. On s'amusera plus ou moins de la très courte apparition de l'acteur-réalisateur Tommy Wiseau (auteur du nanar culte The Room) et surtout de celle du toujours excellent Christopher Lloyd dans le rôle du père de l'assassin. Quant à la mise en scène, certains choix ou directions prises demeurent en suspend. Comment en effet expliquer la séquence durant laquelle Nathan Redfield s'installe derrière une machine à écrire afin d'y taper la fausse lettre de suicide de son père, cette scène demeurant en l'état sans que le réalisateur ne poursuive son récit dans cette voie ? Un choix étrange qui ne sera pas isolé et donne au final à Cold Moon une curieuse allure. Dégagé de son aspect pseudo-fantastique (élément qu'il reste à réévaluer), l’œuvre de Griff Furst aurait pu devenir un formidable long-métrage autour de la paranoïa de son personnage principal (d'autant plus que Josh Stewart y est franchement convaincant). Mais il ne demeure finalement qu'un petit thriller. Sympathique, certes, mais pas inoubliable...

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