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mardi 8 octobre 2019

The Appearance de Kurt Knight (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Lorsqu'un meurtre particulièrement horrible est commis dans l'abbaye d'un petit village de montagne, l'un des moines qu'elle abrite fait appel à l'inquisiteur Mateho avant qu'une jeune femme accusée de sorcellerie ne soit brûlée vive sans preuves de sa culpabilité. Accompagné de son protecteur Johnny, Mateho prend dès le départ fait et cause pour la jeune Isabel qu'il considère innocente malgré son étrange comportement. Enfermée dans le cachot de l'abbaye, elle supplie Mateho de lui venir en aide. L'inquisiteur va cependant devoir faire face à des villageois qui n'acceptent guère que la jeune femme soit encore en vie alors que d'autres morts surviennent et va surtout être confronté à l'abbé Scipio qui lui est convaincu qu'Isabel est bel et bien une sorcière et qu'elle est directement responsable de la mort du moine malgré des indices qui laissent supposer qu'en réalité, il se serait suicidé...

L'époque, le cadre et l'ambiance générale de ce The Appearance sont, il faut l'avouer, particulièrement motivants. On pense d'entrée de jeu au chef-d’œuvre de Jean-Jacques Annaud Le Nom de la Rose que le réalisateur Kurt Knight dont il s'agit ici du second long-métrage après We all Fall Down en 2016 aurait couplé avec le thème de la sorcellerie, lequel semble connaître un regain d'intérêt ces dernières années et ce, notamment, avec le brillant The Witch de Robert Eggers. Quant à l'époque choisie, elle aussi semble intéresser bon nombre de cinéastes qui se sont à leur tour penchés sur la thématique de l'inquisition ou plus simplement sur des récits horrifiques tournant autour d'éventuelles présences maléfiques en un temps évoquant un moyen-âge païen (les excellents Black Death de Christopher Smith en 2010 et Apostle de Gareth Evans en 2018). Si l’œuvre de Kurt Knight porte relativement bien son nom, il demeure cependant légèrement en deçà des autres titres relatés si dessus de part certaines maladresses que le spectateur aura malgré tout l'élégance d'oublier pour n'en recevoir que les bénéfices d'un film parcouru de séquences à l'atmosphère plutôt pesante.

En effet, lorsqu'il s'agit d'instaurer une certaine ambiance, le réalisateur ne se montre jamais avare. Et même si la musique est relativement discrète, brume et éclairages à la bougie suffisent à générer un certain climat d'oppression et d'hystérie mystico-religieuse parmi les membres d'une petite congrégation de moines que Kurt Knight semble avoir sélectionné avec beaucoup d'attention. Le visage de ses interprètes semble en effet atteint d'une folie propre au cadre particulièrement austère qui leur sert de quotidien à tel point que l'on vient à se demander derrière lequel  se cache celui du ''Malin'' alors même que semble déjà établie la culpabilité d'une Isabel incarnée par l'actrice Baylee Self qui pour le coup, s'avère plutôt inquiétante dans son apparence, et surtout son comportement qui ne laisse pas la place au doute quant à sa culpabilité. Face aux moines, parmi lesquels on retrouve les acteurs Adam Johnson et Michael Flynn, le rôle de l'inquisiteur Mateho échoue à Jake Stormoen et celui de Johnny au très imposant Kristian Nairn que l'on a pu notamment découvrir dans la série à succès Game of Throne. D'une durée avoisinant les deux heures, The Appearance imprime un rythme lent, une ambiance délétère et suffocante, et s'avère parfois parcouru de vision horrifiques inattendues mais ''diablement'' efficaces, proches de la paréidolie, à tel point que je me suis surpris à une ou deux occasions de faire marche arrière afin de m'assurer que je n'avais pas simplement rêvé avoir vu une sinistre illusion. Au final, The Appearance est un curieux objet, entre sorcellerie et thriller moyenâgeux, enquête policière religieuse, inquisition, fantastique et épouvante. Un melting-pot relativement réussi qui change du cadre contemporain servant trop souvent d'environnement au cinéma d'horreur. La réussite du genre passerait-elle par un retour à certaines origines du Mal ? Peut-être bien, effectivement...

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