Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 8 octobre 2019

Colors de Dennis Hooper (1988) - ★★★★★★☆☆☆☆



Si l'on excepte Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill en 1979, Colors de Dennis Hooper qui sortit lui en 1988 peut-être envisagé comme l'un des premiers longs-métrages à avoir évoqué la difficile question des gangs qui sèment la terreur et font de nombreux morts chaque année aux États-Unis. Mais alors que l’œuvre de Walter Hill situait son intrigue à New York dans un contexte anticipatif proche de la notion de post-apocalyptique, Colors tire sans aucun doute la sienne de faits divers authentiques survenant de manière régulière dans les quartiers les plus chauds de Los Angeles où sévissent deux des plus célèbres gangs de la ville : d'un côté les ''Crips'' dont la particularité des membres et de s'habiller en bleu tout en évitant scrupuleusement le rouge, couleur d'appartenance de leurs ennemis jurés les ''Bloods''. Les raisons pour lesquelles ces deux gangs se font la guerre depuis maintenant presque cinq décennies en ayant laissé derrière eux des milliers de morts parmi leurs rangs respectifs semblent moins intéresser Dennis Hooper que les trafics de drogue, les combats perpétuels entre gangs (le film ne se contentant pas seulement d'évoquer les deux célèbres d'entre eux même si leur opposition est un point essentiel abordé dans le film) entre fusillades en pleine rue, règlements de compte et même, dans un dernier instant de lucidité avant l'affrontement final, la démonstration d'une méthode d'apprentissage pour entrer dans l'un d'eux particulièrement violente mais reflétant pourtant la réalité.

Si Colors a conservé tout son impact, c'est peut-être parce que rien n'a vraiment changé depuis dans un monde qui prône une certaine violence largement reléguée par les médias comme principale source d'information. Face à ces gangs surarmés, l'acteur Dennis Hooper qui prenait pour la quatrième fois de sa carrière les rennes d'un long-métrage en le réalisant lui-même leur oppose un duo de flics que tout semble opposer. La jeunesse, l'impétuosité et l'arrogance de l'un contre l'expérience, l'ancienneté et la maturité de l'autre. D'un côté, le jeune Danny McGavin qu'incarne Sean Penn dont la carrière à débuté sept ans auparavant et qui avant ce long-métrage tourna notamment dans le génial Comme un Chien Enragé de James Foley en 1986. De l'autre, l'immense Robert Duvall qui débuta à la télévision au tout début des années soixante et qui ne semble pas avoir encore mis fin à sa carrière puisqu'on pouvait encore le découvrir l'année passée dans Les Veuves de Steve McQueen (le réalisateur, hein ! Pas l'acteur).

Dennis Hooper nous guide dans les quartiers chauds de Los Angeles alors même que le scénario remanié par Michael Schiffer faillit revêtir un tout autre visage entre les mains du scénariste Richard Di Lello qui prévoyait une intrigue se déroulant non plus à Los Angeles mais à Chicago en laissant quelque peu de côté les gangs pour se concentrer autour du trafic de drogue. Ce qui aurait été fort dommage car même si Colors n'est certes pas parfait, il témoigne d'une situation qui perdure. Typique des années quatre-vingt, et ce même si à l'époque nous étions à l'orée de la décennie qui allait prendre leur place, on notera la présence d'une musique electro écrite par le musicien Herbie Hancock mais aussi constituée de plusieurs morceaux de Hip-hop notamment composés par Eric B. & Rakim, Afrika Islam ou Ice-T. Aujourd'hui, si Colors a pris quelques rides, il fut à l'époque considéré comme une œuvre culte. Un statut qui mérite de perdurer de nos jours puisque Dennis Hooper osait à travers ce quatrième long-métrage en tant que réalisateur, pénétrer un territoire ''miné''...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...