Quelle ironie tout de
même... Alors qu'hier j'écrivais ceci : ''Y'a un os
dans la moulinette est une excellente porte d'entrée
dans le genre'', voilà
qu'aujourd'hui, afin de clore le mini-cycle que j'ai décidé de
consacrer au réalisateur français Raoul André et à la comédie
franchouillarde, je tombe sur La dernière bourrée à
Paris.
Que les choses soient claires ! Bourrée ne veut pas dire ici
que l'héroïne y apparaît le plus clair de son temps dans un état
d'ivresse avancé ni qu'elle passe son temps en position horizontale
pour se faire culbuter par le bel étalon italien rencontré en tout
début de récit. Non, ce piteux jeu de mots se réfère non
seulement au Dernier tango à Paris
que réalisa Bernardo Bertolucci un an auparavant et dont le film de
Raoul André se veut être une parodie mais également une référence
à la danse dont la plus célèbre version est auvergnate... Alors
qu'en 1972 les personnages incarnés par Marlon Brando et Maria
Schneider se rencontraient lors de la visite d'un appartement, en
1973, la charmante Berthe (Patricia Lesieur) tombe sur Victor,
interprété par l'acteur Tony Kendall qui contrairement à ce que
laisse supposer son nom n'est pas américain mais italien. Pour la
jeune femme, c'est le coup de foudre. D'autant plus qu'elle sort
d'une séance cinéma où elle a justement assisté à la projection
du Dernier tango à Paris !
Plusieurs événements font référence au long-métrage sulfureux de
Bernardo Bertolucci. Comme l'appartement où se déroule une bonne
partie de l'action entre Berthe et Victor ainsi que toute la dernière
partie du film. Mais contrairement à ce que laisse supposer Raoul
André, l'adresse est différente. Tout comme cette musique et les
voix des personnages que l'on entend hors-champ de l'écran de cinéma
qui est censé diffuser Le dernier tango à Paris
au
début du film. Il n'en demeure pas moins que le réalisateur
français y a ajouté un clin d’œil très concret au film du
réalisateur italien en incorporant l'actrice Darling Légitimus (qui
au demeurant est la grand-mère de l'ancien Inconnus,
Pascal Légitimus) dans le rôle d'une concierge. Personnage
qu'elle incarnait déjà l'année passée.
Ces petites anecdotes
demeurant précisément quelques-uns des rarissimes détails
d'intérêt concernant La dernière bourrée à Paris,
le film regroupe ensuite des fidèles de Raoul André parmi lesquels
l'on retrouve donc Francis Blanche, Daniel Prévost, Paul Préboist
(ainsi que son frère Jacques), Christian Marin, Annie Cordy, Micheline Dax, la
propre fille du réalisateur Ariane Carletti (pour ceux qui ne le
sauraient toujours pas, elle fut la Ariane de Récré
A2
et de Club
Dorothée)
ou bien... Marion Game... qui pour l'occasion est l'ultime centre
d'intérêt de cette comédie qui est donc franchouillarde, certes,
mais surtout d'une nullité si remarquable que celles et ceux qui y
survécurent au moment de sa sortie voilà plus de cinquante ans en
font certainement encore d'horribles cauchemars ! Tellement
mauvais que de supporter une telle péloche dans son intégralité se
révèle être un véritable calvaire. Ça n'est donc que par preuve
de conscience cinéphilique que je me suis contraint à un exercice
consistant à relancer le film à plusieurs reprises, chaque fois que
je fermais l’œil et que me passait sous le nez telle ou telle
séquence. À bien y regarder, le film a duré au final plus de six
heures !!! Fort heureusement, derrière ce capharnaüm qui ne
rend hommage ni à Bernado Bertolucci, ni à son classique, ni à la
comédie française en général et donc pas davantage aux
interprètes et aux techniciens qui travaillèrent dessus, La
dernière bourrée à Paris
est malgré tout l'occasion de découvrir Marion Game sous toutes ses
coutures. Déjà craquante lorsqu'elle ne se contente que de sourire
dans un premier temps, allez savoir pourquoi mais l'attention du
spectateur se trouve être ensuite happée par les formes de cette
actrice qui ici, ne cache absolument rien de ses charmes. Autant dire
que de voir Marion Game à poil est aussi plaisant que de manger une
bonne glace sous le soleil de Santorin, par quarante degrés, après
avoir marché une bonne dizaine de kilomètres ! À part ça ?
RIEN! Le vide, sidéral. Niveau interprétation, écriture et mise en
scène, c'est le néant. Il y a autant d'espoir de rire ou même plus
simplement de sourire qu'il y a de chance de traverser en une seule
journée le vide qui sépare deux systèmes solaires. Bref, La
dernière bourrée à Paris
est une catastrophe qui mérite à peine d'entrer dans le registre du
nanar qui par définition se doit malgré tout de divertir. Ici, à
part une Marion Game parfois en mode ''retour à la nature'', y'a
vraiment rien à manger ni à boire...
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