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vendredi 30 avril 2021

Drakulics elvtárs de Márk Bodzsár (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Héros de la révolution cubaine, le camarade Fábián Elvtárs organise une collecte de sang à l'attention du peuple vietnamien. Il a pour escorte la jeune et séduisante Magyar Mária qui durant les trois semaines à venir va l'accompagner dans une tournée ayant donc pour but de récolter la précieuse sève. Mais alors que Fábián Elvtárs est censé avoir soixante ans, il n'en paraît que trente. Le flair aiguisé et un goût prononcé pour le précieux liquide qu'il récolte auprès de la population hongroise, c'est peut-être grâce à cette ''boisson'' dont il s'abreuve qu'il parvient à conserver sa jeunesse. Magyar Mária, elle, est chargée de mettre en confiance l'ancien héros tandis que son compagnon Kun László veille en retrait à ce que tout se déroule dans les meilleures conditions. Mais le temps presse car pour le camarade Kádár János et son épouse, c'est le goulag qui leur pend au nez s'ils ne découvrent pas très rapidement le secret de la vie éternelle que leur exige le camarade Brejnev... Comme l'indiquent le script et l'univers dans lequel sont plongés nos protagonistes, nous sommes au tout début des années soixante-dix. Pulls en acrylique et à col roulé pour les hommes, chignons pour les femmes, à l'époque de l'Union Soviétique, bien avant sa dissolution...


À l'esthétique austère, le réalisateur hongrois originaire de Budapest Márk Bodzsár oppose un ton humoristique très noir et sarcastique. Avec son intrigue tournant autour d'un vampire dont l'identité et la particularité ne demeurent à aucun moment une inconnue (voir le titre qui même dans sa version originale laisse transparaître sa filiation avec un célèbre suceur de sang originaire des Carpates), Drakulics elvtárs tente avec plus ou moins de bonheur de mêler tout ou partie des poncifs relatifs à l'ère de l'Union Soviétique, allant même jusqu'à se lancer dans une allégorie particulièrement saignante de l'Amérique avec ce breuvage plasmatique qui versé dans des bouteilles de soda fera illusion pour quiconque y verra un allusion au plus célèbre des sodas vendus dans le monde. En 2020, le long-métrage de Márk Bodzsár remportera le prix du meilleur scénario au Festival du film de Sitges. Si Drakulics elvtárs est effectivement original, c'est sans doute davantage parce que son auteur inclus cet élément fantastique au cœur d'une intrigue certes humoristique mais entrant cependant dans un cadre historique. L'absurdité se mêle au thriller tandis que l'apparent sérieux des événements est contrecarré par une succession d'épiphénomènes qui tendent à faire du film un pastiche des longs-métrages de (contre)-espionnage...


Drakulics elvtárs est donc farfelu, inspiré (même si l'idée de la Mustang apparaît comme un emprunt grossier au véhicule que conduit Ivan, l'un des personnages charismatiques du chef-d’œuvre de l'américain Brad Anderson The Machinist), qui d'un point de vue cinématographique se veut référentiel (y sont notamment évoqués Buster Keaton ou Bela Lugosi), cynique, historique (évidemment, la référence à l'Union Soviétique y est parfaitement claire). Les interprètes sont particulièrement bien campés, à commencer par l'acteur Zsolt Nagy, charismatique et qui interprète le vampire, la charmante Lili Walters qui joue la délicieuse Magyar Mária ou celui qui tient de compagnon à la jeune femme, l'acteur Ervin Nagy dans le rôle de Kun László. Le vampire du second long-métrage de Márk Bodzsár après Isteni müszak semble avoir retenu la leçon et accumule là aussi, quelques-uns des poncifs relatifs au genre. Cela n''étonnera donc personne de retrouver un Fábián elvtárs craignant le soleil, l'ail, les crucifix ou l'eau bénite. Déjà plus amusant, notre suceur de sang semble avoir une aversion pour les saucisses et n'est pas affublé des fameux crocs dont tout vampire qui se respecte se doit d'être doté. Au final, Isteni müszak est une œuvre sympathique et originale qui souffre peut-être cependant d'un manque d'inspiration sur la durée...

 

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