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dimanche 3 novembre 2019

Scary Stories to Tell in the Dark d'André Øvredal (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est la mode depuis un certain nombre d'années. Depuis que certains critiques, individus, nommons-les comme on veut ont comparé la série Stranger Things dont je n'ai personnellement approché que la première saison, à ces merveilleuses pellicules qui assombrissaient nos douces nuits d'adolescents que nous étions voilà trente ou quarante ans en arrière. Cette mode qui consiste à faire évoluer des personnages dans un contexte qui n'a plus rien de commun avec ce que nous connaissons aujourd'hui. Si la volonté de revenir à un style visuel old-school s'avère plus ou moins convainquant, la dernière génération n'a que peu à voir avec ces bobines devenues cultes puisque faisant partie d'un paysage qui n'existe plus, abandonné au profit du (presque) tout numérique. Si Scary Stories to Tell in the Dark évoquera pour certains la série de livres éponymes d'Alvin Schwartz, ça n'est pas le fruit du hasard. En effet, l'auteur de l'éblouissant Labyrinthe de Pan mais aussi du reste quasi dispensable de sa filmographie, le mexicain Guillermo Del Toro, fasciné par l'univers du journaliste et écrivain américain, se voit ici endosser le rôle de producteur et auteur de l'histoire originale adaptée par Dan Hageman et Kevin Hageman.

Le récit qui nous est conté ici par le réalisateur norvégien André Øvredal, auteur du très réussi The Autopsy of Jane Doe trois ans plus tôt et qui, espérons-le, ira jusqu'au bout de son projet visant à adapter l'excellent Marche ou Crève de Richard Bachman/ Stephen King, se déroule à la toute fin des année soixante. Si visuellement, Scary Stories to Tell in the Dark paraît davantage situer son action une décennie plus tard dans un décor qui rappellera sans doute aux fans de la première heure le cadre servant l'intrigue du Halloween de John Carpenter, choisir les sixties n'aura finalement aucun impact sur le déroulement du récit. Une histoire qui tourne autour d'une maison hantée, d'une bande de gamins, ou d'une mystérieuse légende évoquant une jeune fille nommée Sarah Bellows qui aurait servi de bouc émissaire aux membres de sa famille dans une sordide histoire d'eau empoisonnée qui aurait provoqué la mort de plusieurs enfants il y a de très nombreuses années...

Le sujet évoque bien entendu pas mal de longs-métrages centrés sur le vengeance d'un esprit qui se venge du mal dont il a été victime de son vivant. L'une des particularités de Scary Stories to Tell in the Dark se situe au niveau du découpage de l'intrigue. Le film se veut non seulement un hommage aux vieilles bobines horrifiques de notre enfance, mais surtout à une catégorie en particulier : celles représentées par ces anthologies qui firent le bonheur des amateurs de films d'horreur et d'épouvante : On peut citer notamment Creepshow de George Romero ou encore plus loin, Le Train des Épouvantes du britannique Freddie Francis. Sauf qu'ici, contrairement à leurs aînés, Guillermo Del Toro et André Øvredal ne se contentent pas d'un film découpé en différents chapitres indépendants les uns des autres mais intègrent chaque mort dans une seule et même histoire. Scary Stories to Tell in the Dark est donc parfaitement cohérent. Sa structure narrative offre une vision claire des événements et une cohésion qui contentera aussi bien les amateurs de films d'horreur à sketchs que les autres.Le réalisateur norvégien perpétue le talent qui est le sien en proposant un film d'épouvante constitué de séquences angoissantes particulièrement efficaces. Grâce au jeu de ses jeunes interprètes (Zoe Margaret Colletti, Michael Garza, Gabriel Rush et Austin Abrams), de certains effets (des Jump Scares, oui, mais opérationnels), des décors parfois dantesques et de visions d'épouvante redoutables (certaines créatures, inédites, font leur petit effet), le film est une réussite sans être pour autant inoubliable. Une sympathique friandise en attendant l'adaptation annoncée de Marche ou Crève que doit donc réaliser le norvégien pour l'année prochaine...

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