C'est la mode depuis un
certain nombre d'années. Depuis que certains critiques, individus,
nommons-les comme on veut ont comparé la série Stranger Things
dont je n'ai personnellement approché que la première saison, à
ces merveilleuses pellicules qui assombrissaient nos douces nuits
d'adolescents que nous étions voilà trente ou quarante ans en
arrière. Cette mode qui consiste à faire évoluer des personnages
dans un contexte qui n'a plus rien de commun avec ce que nous
connaissons aujourd'hui. Si la volonté de revenir à un style visuel
old-school s'avère plus ou moins convainquant, la dernière
génération n'a que peu à voir avec ces bobines devenues cultes
puisque faisant partie d'un paysage qui n'existe plus, abandonné au
profit du (presque) tout numérique. Si Scary Stories to
Tell in the Dark évoquera
pour certains la série de livres éponymes d'Alvin Schwartz, ça
n'est pas le fruit du hasard. En effet, l'auteur de l'éblouissant
Labyrinthe de Pan
mais aussi du reste quasi dispensable de sa filmographie, le mexicain
Guillermo Del Toro, fasciné par l'univers du journaliste et écrivain
américain, se voit ici endosser le rôle de producteur et auteur de
l'histoire originale adaptée par Dan Hageman et Kevin Hageman.
Le
récit qui nous est conté ici par le réalisateur norvégien André
Øvredal, auteur du très réussi The Autopsy of
Jane Doe
trois ans plus tôt et qui, espérons-le, ira jusqu'au bout de son
projet visant à adapter l'excellent Marche
ou Crève
de Richard Bachman/ Stephen King, se déroule à la toute fin des
année soixante. Si visuellement, Scary Stories
to Tell in the Dark
paraît davantage situer son action une décennie plus tard dans un
décor qui rappellera sans doute aux fans de la première heure le
cadre servant l'intrigue du Halloween
de John Carpenter, choisir les sixties
n'aura finalement aucun impact sur le déroulement du récit. Une
histoire qui tourne autour d'une maison hantée, d'une bande de
gamins, ou d'une mystérieuse légende évoquant une jeune fille
nommée Sarah Bellows qui aurait servi de bouc émissaire aux membres
de sa famille dans une sordide histoire d'eau empoisonnée qui aurait
provoqué la mort de plusieurs enfants il y a de très nombreuses
années...
Le
sujet évoque bien entendu pas mal de longs-métrages centrés sur le
vengeance d'un esprit qui se venge du mal dont il a été victime de
son vivant. L'une des particularités de Scary
Stories to Tell in the Dark
se situe au niveau du découpage de l'intrigue. Le film se veut non
seulement un hommage aux vieilles bobines horrifiques de notre
enfance, mais surtout à une catégorie en particulier : celles
représentées par ces anthologies qui firent le bonheur des amateurs
de films d'horreur et d'épouvante : On peut citer notamment
Creepshow
de George Romero ou encore plus loin, Le Train
des Épouvantes
du britannique Freddie Francis. Sauf qu'ici, contrairement à leurs
aînés, Guillermo Del Toro et André Øvredal ne se contentent pas
d'un film découpé en différents chapitres indépendants les uns
des autres mais intègrent chaque mort dans une seule et même
histoire. Scary Stories to Tell in the Dark
est donc parfaitement cohérent. Sa structure narrative offre une
vision claire des événements et une cohésion qui contentera aussi
bien les amateurs de films d'horreur à sketchs que les autres.Le
réalisateur norvégien perpétue le talent qui est le sien en
proposant un film d'épouvante constitué de séquences angoissantes
particulièrement efficaces. Grâce au jeu de ses jeunes interprètes
(Zoe Margaret Colletti, Michael Garza, Gabriel Rush et Austin
Abrams), de certains effets (des Jump
Scares,
oui, mais opérationnels), des décors parfois dantesques et de
visions d'épouvante redoutables (certaines créatures, inédites,
font leur petit effet), le film est une réussite sans être pour
autant inoubliable. Une sympathique friandise en attendant
l'adaptation annoncée de Marche
ou Crève
que doit donc réaliser le norvégien pour l'année prochaine...
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