Une souris chez les
Hommes possède
la curieuse particularité d''exister également sous le titre Un
Drôle de Caïd.
Allez savoir pourquoi. Peut-être parce que le film de Jacques
Poitrenaud allait-il faire la naître la confusion auprès des
spectateurs qui confondrait son œuvre avec le roman Des
Souris et des Hommes
de l'écrivain américain John Steinbeck ? Peut-être. Sans
doute, même. Mais quelle idée que ce Drôle de
Caïd
que l'on aurait sans doute davantage compris s'il avait été au
pluriel. Car alors, de qui parle-t-on ? De Louis de Funès ?
De Maurice Biraud ? Une souris chez les
Hommes
est une comédie policière savoureusement interprétée par ce couple
de cambrioleurs que forment Marcel Ravelais et Francis Blanchet. Des
petits joueurs. Des cambrioleurs à la petite semaine. Sans grande
envergure. Découverts par Lucile Baillet, la jeune voisine du
directeur d'un magasin cachant l'argent de la recette dans le coffre
de son appartement, les deux hommes n'ont plus d'autre choix que de
collaborer avec elle. Car non seulement elle les a surpris en train
de fracturer la porte du propriétaire du « Bon
Marché »,
mais malheureusement pour Marcel et Francis, Lucille connaît ce
dernier. Menaçant les deux hommes de parler s'ils n'acceptent pas le
marché qu'elle leur propose, voilà que Lucille fait désormais
partie de la bande. A la clé, des cambriolages qui se terminent
invariablement par des échecs...
Le
trio formé autour de Louis de Funès, Maurice Biraud et Danys Saval
est on ne peut plus hétéroclite. Le premier est un brin irascible
(on l'entend répéter sans cesse à l'attention de Lucille, « Mais
je vais la tuer, moi »),
tandis que le second est davantage posé, marié à Sylvie (Dany
Carrel) à laquelle il cache sa profession de cambrioleur. Enfin, la
troisième, derrière son apparence de jeune fille de bonne famille
se révèle une féroce négociatrice s'exprimant dans un français
impeccable servi par un timbre aigu parfois pénible. S'inspirant du
roman Les Heures
Ouvrables de
l'écrivain français Francis Ryck, Une souris
chez les Hommes
ne souffre jamais vraiment de longueurs et n'est qu'une succession de
scénettes revigorantes incarnées par le trio principal, mais pas
que. Car autour de nos trois cambrioleurs malchanceux sont en orbite
un florilège de seconds rôles.
A
commencer par Dany Carrel, donc. En bonne épouse ne soupçonnant pas
son mari cambrioleur. Robert Manuel en directeur de magasins (lequel
jouait ici pour la cinquième et dernière fois auprès de Louis de
Funès), Jean Lefebvre en agent de surveillance, Maria Pacôme dans
le rôle d'Emma, la tante de Lucie toujours accompagnée de ses deux
chiens Marco et polo (une idée que l'on sent déjà provenir de la
collaboration de Michel Audiard à l'écriture des dialogues d'Albert
Simonin), Philippe Castelli en gardien du Louvre, ou encore Claude
Piéplu et Jacques Legras dans les rôles d'inspecteurs chargés
d'enquêter sur les cambriolages. Sorti la même année que Le
Gendarme de Saint-Tropez
dans lequel Louis de Funès interprétait cette fois-ci le
rôle-titre, Une souris chez les Hommes
est une nouvelle fois l'occasion pour l'acteur de cabotiner dans un
registre qui ne change pas d'un iota. Grognant, faignant de se sentir
mal (son personnage entend la voix de son acolyte lui enjoindre
de quitter l'appartement de celle dans les bras de laquelle il s'apprête à se
jeter au début du film), menaçant sans cesse Lucille de la tuer, le
film est un festival à la gloire du plus grand comique français. Si
Maurice Biraud est donc très légèrement mis en retrait, son
interprétation demeure pourtant au moins égale à celle du Grand
Louis. Dany Saval est aussi charmante que son personnage peut se
révéler casse-pied. Quant à la musique d'Une
souris chez les Hommes,
elle est l'oeuvre du compositeur de musiques de films Michel
Colombier et du célèbre auteur-compositeur-interprète Guy Béart.
Une sympathique comédie « à
l'ancienne »...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire