Pour savoir apprécier Casablanca Driver,
sans doute faut-il être rompu à l'art de la troupe formée autour
de Pierre-François Martin-Laval, Marina Foïs, Pascal Vincent, Élise
Larnicol, Jean-Paul Rouve, ainsi que Maurice Barthélemy dont il
s'agit ici du premier long-métrage en tant que réalisateur. Les
Robins des Bois,
cette troupe à l'humour volontairement ringard et beaucoup moins
facile d'accès que celui des Inconnus ou des Nuls pour ne citer que
ceux qui me viennent en premier à l'esprit. Un peu à la manière de
Laurent Baffie (Les Clés
de Bagnole)
ou, ai-je raison d'oser, Bertand Blier (Les
Acteurs),
Maurice Barthélemy forme un impressionnant casting autour du
personnage principal qu'il incarne lui-même et dont il nous raconte
l'existence de son arrivée parmi le couple Driver formé par Chantal
Lauby et Sam Karmann jusqu'au combat de boxe qui l'opposera au boxeur
Jimmy La Renta (incarné par l'entraineur et coach sportif Whitfield
One). L'une des particularité de Casablanca
Driver est
de nous présenter le plus mauvais boxeur de tous les temps. L'homme
aux douze combats et aux douze défaites. Un sujet dont l'intérêt
est donc au départ discutable. Toute la science du Robin des Bois va
donc être mise à contribution. A commencer par l'humour si
particulier du bonhomme et de ceux qui le suivent maintenant depuis
maintenant plus de vingt ans. Casablanca
Driver,
s'il veut pouvoir retenir son public se doit d'enchaîner les vannes
aussi consciencieusement que le firent les membres de l'excellente et
cultissime équipe du Splendid dans les années soixante-dix,
quatre-vingt.
Une
véritable gageure que parvient à obtenir le film avec plus ou moins
de succès. Si dans un premier temps, Casablanca
Driver semble
arriver très vite en bout de course, un événement totalement
surréaliste vient redonner l'énergie dont il avait besoin pour
aller jusqu'au bout. Malgré un humour qui ne conviendra pas à tout
le monde, il faut avouer qu'il arrive à
d'avoir des coups de génie. Rien que le passage durant lequel
Casablanca est victime d'une tentative de meurtre à l'aide d'un vélo
d'appartement ou celui durant lequel on assiste à son interview
télévisée par l'animateur Christian Morin justifient la vision du
film.
De
plus, ce faux biopic est parfaitement reconstitué. Entre images
d'archives tronquées (de nombreux stock-shots viennent émailler le
récit) et mises en situation sublimées par des décors renvoyant
aux années soixante, soixante-dix et quatre-vingt, on peut
reconnaître à Casablanca
Driver la
valeur d'un travail parfaitement accompli. Reste donc toujours cet
humour étrange, pas toujours drôle, que certains jugeront
probablement et objectivement de pathétique aura autant d'intérêt
pour ceux qui en sont coutumiers qu'il rebutera les anti-Robins des
Bois.Casablanca
Driver
peut donc compter sur un impressionnant casting formé autour de
Maurice Barthélemy. Outre Christian Morin et les anciens membres des
Robins des Bois, le film peut notamment compter sur la présence
d'Isabelle Nanty dans le rôle de l'épouse du héros (un bel hommage
lorsque l'on sait que les Robins des Bois se rencontrèrent au cours
de théâtre de l'actrice en 1989), sur celle de Dieudonné qui dans
le rôle de l'entraîneur Bob Wise excelle, ou encore sur la présence
de Patrick Chesnais dans celui du journaliste Coll Murray.
On
croise également la route d'Alain Chabat dans le rôle d'un
psychiatre, d'Elie Semoun dans celui de Monsieur X, de Tom Novembre
dans un rôle bien particulier, de Lionel Abelanski lui également
dans le rôle d'un journaliste, Dominique Farrugia en bookmaker ou
encore l'ancien footballeur Dominique Rocheteau et le chanteur
Plastic Bertrand dans leur propre rôle. Quand à Max Schurch,
l'agent de La Renta, c'est l'acteur américain Thomas M. Pollard qui
l'interprète, celui ayant fait une apparition dans l'excellente
comédie Les Frères Pétard de Hervé Palud dix-huit ans plus tôt
dans le rôle de Sammy le dealer.
Au
final, Casablanca Driver
est
une comédie sympathique, généreuse, pas toujours très finaude
mais qui a le mérite de ne jamais être avare en terme de situations
comiques. Maurice Barthélémy réalisera par la suite Papa
en
2005, Low Cost en
2011 ou encore Pas très
normales activités
en 2012...
Tiens, "Dieudo" quand il était encore "fréquentable" et qu'il n'était pas complètement passé "de l'autre côté"... :-) J'aimais bien les Robins des Bois sur Canal (ce sont d'ailleurs les derniers feux d'el famoso "esprit Canal") mais leur passage sur grand écran, non merci... Seule Foïs a réussi à dépasser le stade de la comédie avec des rôles plus dramatiques.
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