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vendredi 23 juin 2017

Daddy's Deadly Darling de Marc Lawrence (1972) - ★★★★★★☆☆☆☆



Distribué par la célèbre firme Troma Entertainment, Daddy's Deadly Darling (connu également sous le titre Pigs) soutient difficilement la comparaison avec des œuvres tout aussi poisseuses que Massacre à la Tronçonneuse ou Deranged: Confessions of a Necrophile (tout deux inspirés du cas Ed Gein), et pourtant, le film de Marc Lawrence demeure dans le genre l'un des ancêtres puisque réalisé deux ans plus tôt. On ne reviendra pas sur le micro-budget qui servit à donner vie à cette bobine assez crade et morbide qui ressemble en fait davantage à Eaten Alive que réalisa le cinéaste Tobe Hooper en 1977 qu'aux films cités plus haut. En effet, si l'intrigue de ce dernier était centrée sur le personnage totalement timbré incarné par l’hallucinant Neville Brand, lequel jetait les cadavres de ses victimes dans l'étang où vivait un crocodile affamé, celle de Daddy's Deadly Darling tourne avant tout autour de Zambrini, ancien article de cirque vivant dans un lieu reculé de l'Amérique profonde. Un bled paumé, sauvage. Deux ou trois vieilles bicoques dont l'une est habitée par deux vieilles demoiselles effrayées par les cris nocturnes des cochons de Zambrini. Des légendes parcourent la campagne. Celui que l'on dit fou aurait tué à plusieurs reprises puis aurait donné à manger les cadavres de ses victimes à sa dizaine de cochons.
C'est là qu'intervient la jeune Lynn. Au volant d'un véhicule volé, la jeune femme débarque dans la ferme (servant accessoirement de bar-restaurant) de Zambrini, lequel cherche une serveuse. Lynn s'installe alors dans l'une des chambres de la propriété. Les bouseux du coin ne tardent pas à s'apercevoir de la présence d'un nouveau visages dans les parages. D'autant plus que Lynn est assez jolie. L'un des clients lui_met le grappin dessus et lui propose de sortir le soir même. Lynn accepte mais lorsque l'homme devient trop entreprenant au gout de la jeune femme, celle-ci profite du passage du shérif dans le coin pour se faire ramener à la ferme. Le lendemain soir, pour se faire pardonner sa réaction, elle invite dans sa chambre celui qui l'emmena en virée la veille. Celui-ci tombe en fait dans un piège et Lynn le tue à coups de rasoir. C'est là que débarque Zambrini qui offre alors à Lynn l'opportunité de se débarrasser du cadavre en le donnant à manger aux cochons. La vie reprend son cours, mais malheureusement, la disparition de l'homme éveille des soupçons et bientôt alerté par les collègues de travail du disparu, le shérif commence à s'intéresser à Lynn...

Écrit, produit, réalisé et interprété par Marc Lawrence (celui-ci interprète ici le personnage de Zambrini), Daddy's Deadly Darling est une minuscule production dont l'un des principaux attraits demeure dans son ambiance. Mix entre le Psychose d'Alfred Hitchcock et le Deranged de Jeff Gillen à venir, le film aborde diverses thématique dont l'inceste n'est pas des moindre. Sans que le sujet ne soit jamais ouvertement évoqué, on sent bien que le passé de la jeune Lynn a eu des conséquences sur son comportement actuel. Évadée d'un hôpital psychiatrique, celle dont on pensait qu'elle allait terminée dans l'auge des cochon s'avère en réalité la créature la plus perturbante de Daddy's Deadly Darling. Si l’œuvre dégage un tel sentiment de malaise, c'est très certainement aussi parce que Marc Lawrence filme ses meurtres de manière assez étonnante. Des cadrages bizarres dont se souviendra certainement Tobe Hooper au moment de réaliser Massacre à la Tronçonneuse. Il n'y a pas vraiment de héros ici. Bien que Zambrini agisse comme un père protecteur (il est d'ailleurs amusant de noter que le personnage de Lynn est interprété par la propre fille du cinéaste, Toni Lawrence), sa folie latente l'empêche d'entrer dans le cadre du héros défendant la veuve et l'orphelin. Lynn également. Plutôt jolie et souriante, elle rebute lorsque arrive le moment de commettre un meurtre. Quant aux autres habitants du coin, ils demeurent tous parfaitement antipathiques. Même le shérif est curieux. Pas de quoi avoir envie de trainer dans le coin, donc.
Daddy's Deadly Darling n'est en soit pas une totale réussite mais les amateurs d’œuvres déviantes risquent d'y trouver largement leur compte. Encore faut-il faire abstraction des défauts qui émaillent l’œuvre de Marc Lawrence. Une curiosité assez rare pour qu'on lui accorde un minimum d'intérêt...

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