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jeudi 8 mars 2012

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Peter Kürten "M Le Maudit" de Fritz Lang (1931) et "Le Vampire De Düsseldorf" de Robert Hossein (1965)



De la réalité...

Deux films consacrés à Peter Kürten célèbre tueur en série surnommé "le vampire de Düsseldorf" en raison de son goût pour le sang de ses victimes qu'il buvait en leur entaillant la gorge avant de s'en délecter. Voleur, violeur, pyromane et assassin, il tua de nombreuses personnes avec une nette prédisposition pour les jeunes enfants. Cela ne l'empêcha pas de s'en prendre à des hommes et des femmes ainsi qu'à des personnes âgées. Il étranglait, assommait à coups de marteaux, poignardait ses nombreuses victimes et la diversité des armes employées poussa la police de Düsseldorf à croire que plusieurs assassins étaient en activité...

 







...à la fiction

Le film de Fritz Lang "M Le Maudit" s'attache avec brio à reconstituer la vie des habitants d'une époque révolue. Il tourna son film peu de temps après l'exécution de Peter Kürten. Son tueur (ici nommé Hans Beckert et interprété par l'excellent Peter Lorre) rôde le soir à la recherche de jeunes victimes (Lang faisant l'impasse sur les adultes et les vieillards) alors que la police qui espère toujours le prendre dans ses filets patauge continuellement, suspectant toujours des innocents. La population s'énerve, les esprits s'échauffent et le comportement suspect d'un homme croisé dans la rue en compagnie d'une jeune fille pousse la foule à le lyncher sur la place public, certaine de mettre enfin la main sur le véritable assassin. La police s'épuise à rester éveillée jour et nuit dans l'espoir de mettre un terme aux agissements de Beckert mais sans succès. Elle s'acharne tant et si bien que la pègre devient victime des contrôles incessants orchestrés par la police afin de trouver l'assassin et se retrouve par la même dans l'impossibilité de "travailler" correctement. Au point que celle-ci décide elle-même de poursuivre ses propres investigations pour trouver le tueur d'enfants allant jusqu'à faire appel au réseau de mendiants de la ville afin d'avoir un maximum de renseignements sur les mouvements suspects ayant lieu en ville. Finalement c'est grâce à l'un de ces derniers que Beckert sera reconnu. Il sera alors arrêté, non pas par la police mais par la pègre qui l'emmènera dans un entrepôt à l'intérieur duquel le tueur devra répondre de ses actes. Alors que l'on pense son sort scellé, c'est l'arrivée inopinée de la police au moment propice qui va le sauver... 


Le film de Robert Hossein quand à lui se déroule dans un contexte historique réel dans lequel Hitler qui est alors à la tête des partis nationalistes, cherche le chemin du pouvoir. Le peuple au chômage erre dans le seul but de trouver un peu de nourriture et de travail. Robert Hossein nous présente un Peter Kürten beaucoup moins discret que celui de Lang. Beaucoup plus séduisant surtout. La ville où il sévit et les meurtres barbares qu'il perpétue lui offrent le surnom de "vampire de Düsseldorf". Interprété par Robert Hossein lui-même, Kürten est présenté comme un petit homme frêle et peu sûr de lui. Il est le jour un homme insignifiant, ouvrier se ventant d'être au chômage alors qu'il n' en est rien. Pendant que les hommes manifestent dehors, lui traîne dans les rues et passe son temps à regarder les femmes. Étriqué dans un costume qu'il ne quitte jamais, il est la nuit un homme tout à fait différent. Amoureux fou d'une jeune femme travaillant dans un cabaret et prénommée Anna, il se rend chaque soir au spectacle qu'elle donne, s'asseyant toujours à la même table. Il essaie tant bien que mal de l'inviter à boire un verre mais la jeune femme est coriace et comme elle sait pouvoir manipuler les hommes grâce à ses charmes, elle n'hésite pas à le faire à sa guise. Alors qu'un jour Kürten est refoulé par la jeune femme qui semblait au premier abord accepter son invitation, cette dernière semble séduite par la manière de réagir de l'homme et va peu à peu et volontairement le laisser gagner du terrain.
Mais Kürten est avant tout un prédateur. Un tueur sans pitié qui ne parvient pas à refouler ses pulsions meurtrières. Autant peut-on le voir sourire, usant ainsi de son charme pour prendre dans ses filets de jeunes femmes naïves qu'il rencontre dans les bars le soir, autant le moment venu de tuer, il porte le masque de la mort. Un masque qui fait froid dans le dos et qui montre la détermination du personnage. A l'aise il peut ainsi se montrer d'une parfaite élégance alors que dans d'autres occasions il est maladroit, longe les murs et marche d' une manière presque grotesque mais mais aussi, touchante...
Tout parait se passer merveilleusement bien entre Anna et lui. La jeune femme semble elle aussi amoureuse et l'on suppose un moment les pulsions du jeune homme ont pris fin. Mais hélas, Anna tombe un matin sur une lettre écrite par Peter. Une missive qu'il a adressé à la police. Une lettre signée du vampire...


Alors que le film de Fritz Lang est très noir et nous plonge dans un univers expressionniste, celui de Robert Hossein est poétique. Son personnage est lui aussi plus attachant. Il faut dire qu'il est beaucoup plus présent à l'image alors que le tueur de Lang lui n'apparaît vraiment que dans la seconde partie du film. Son visage rond aux yeux globuleux beaucoup moins avenant ne joue pas non plus en sa faveur. Les deux assassins pourtant laissent un sentiment étrange. Plus que leurs meurtres odieux c' est leur personnalité qui marque les conscience. Le tueur de Fritz Lang, alors que son grotesque procès est en train de se jouer, devient misérable, inoffensif, enfantin. Celui de Robert Hossein n'est qu'un pantin qui ne fait aucune différence entre le bien et le mal. Et c'est peut-être cette ignorance, sa façon de déambuler dans les rues et ses gestes timides et imprécis qui le rendent si touchant. La musique joue un rôle très important et participe grandement à l'atmosphère envoûtante du film. Dans "M Le Maudit", on retiendra surtout le petit air sifflé qui suit le tueur dans sa quête mortelle et qui le fera tomber entre les mains de la justice.


Marie-France Pisier est superbe et méconnaissable dans le rôle d' Anna, Robert Hossein assure un rôle qui lui colle à la peau quand à Peter Lorre dans "M Le Maudit", il est d'avance condamné en raison d'un physique peu avenant.


"Le vampire de Düsseldorf" et "M Le Maudit" sont donc deux excellents films qui abordent un même sujet mais sous un angle totalement différent...

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