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vendredi 4 décembre 2020

Irréversible : Inversion Intégrale de Gaspar Noé (2020) - ★★★★★★★★★★

 


 

Dix-huit ans après le choc Irréversible, le réalisateur Gaspar Noé remonte son film dans une ''Inversion intégrale'', son œuvre la plus connue se déroulant désormais dans l'ordre chronologique. Dix-huit ans... le temps de la maturité pour un long-métrage qui en proposant un montage ''classique'' prend le risque de perdre un peu et même beaucoup de sa saveur et de son intérêt. Hué, sifflé, insulté lors de son passage au festival de Cannes en 2002, Irréversible a fait l'objet de polémiques et surtout d'une incompréhension de la part de certains critiques comme d'un certain public qui n'y voyaient qu'ultra violence, ce que le film proposait tout de même objectivement d'ailleurs, mais pas seulement. En remontant le récit à l'envers, il poussait à l'examen de chaque séquence faisant suite à la précédente. Une réflexion qui prend bien évidemment avec Irréversible : Inversion Intégrale, un sens bien différent. À titre d'exemple, il suffit seulement de reprendre la ''fameuse'' scène de viol qui suivait pratiquement une scène de meurtre déjà bien gratinée. Pas simplement pour sa violence et son réalisme mais parce qu'elle regroupait déjà l'essence même du concept, cette séquence demeure sans doute la pièce maîtresse du long-métrage. Non seulement parce qu'en 2002, elle nous présentait une Alex/Monica Bellucci que le montage à rebours avait empêché de caractériser (d'où une vision très légèrement moins abrupte voire choquante du viol que dans le nouveau montage), mais aussi parce que la dite séquence évoquait au beau milieu du film l'absurdité du meurtre vécu comme sur un bateau ivre en début de récit...


Découvrir désormais Monica Bellucci de face sur la nouvelle affiche n'est pas anodin


On ne reviendra évidemment pas sur l'exceptionnelle interprétation de Vincent Cassel/Marcus, représentation de la fougue et de la jeunesse à portée de main, d'Albert Dupontel/Pierre et ''la raison qui vacille'', mais sans doute plus encore de Monica Bellucci/Alex, la beauté faite femme, humiliée, déchirée, dans son corps et dans son âme. De ce point de vue là, le montage de Irréversible : Inversion Intégrale ne change en réalité pas grand chose. Mais en replaçant cette ''petite chose'', ce ''petit détail'' qui fit toute la différence et donna à certains l'envie de quitter les salles avant la fin de la projection, dans l'ordre chronologique, Irréversible perd de son originalité mais gagne par contre en puissance. Cette puissance que l'on pensait inégalable après la version 2002 et les années suivantes mais qui sur l'échelle de l'indicible parvient à gravir quelques marches supplémentaires. Irréversible : Inversion Intégrale ressemble moins à un divertissement qu'il n'en avait l'air dix-huit ans en arrière.

 

Jo Prestia/ le Ténia: l'un des monstres ''ordinaires'' les plus saisissants


Désormais, le curseur du réalisme est arrivé à son comble. Désormais, on comprend tout de suite mieux le désir de vengeance de Marcus tandis que l'on mettra davantage de temps à comprendre la futilité/absurdité de l'acte meurtrier (ceux qui ont déjà vu le film, quelle que soit sa version, comprendront ce que je veux dire). Surtout, désormais la séquence du viol n'aura jamais paru aussi longue et pénible à regarder que dans cette version. Au point que si cela n'avait pas été le cas jusqu'à présent, désormais il n'est pas idiot d'évoquer la possibilité de détourner le regard. Si la caractérisation n'est ici pas un aboutissement, ouvrir sur une Alex allongée dans l'herbe plutôt que de faire connaissance avec elle dans un tunnel éclairé couleur rouge sang n'a plus le même effet. Alors qu'un étrange sentiment d'espoir naissait de ce voyage des Enfers jusqu'au Paradis, celui que nous propose désormais l'immense Gaspar Noé est une inévitable et définitive plongée dans les entrailles de l'Enfer. On aurait pu penser qu'en 2020, dans un contexte où la violence s'exprime si profondément sur les réseaux sociaux, Irréversible n'aurait plus l'occasion de nous troubler aussi radicalement. Qu'il laisserait ''presque'' indifférent. Ç’aurait été une erreur. Car de ce montage ''à l'endroit'' éclot une œuvre sans doute encore plus grande. Un chef-d’œuvre...

 

jeudi 5 avril 2018

Comme un Poisson hors de l'Eau de Hervé Hadmar (1999) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Premier long-métrage abordé dans ce nouvel article, un thriller, une comédie, en tout les cas, un film curieusement barré dont il est difficile de dire si oui ou non, Hervé Hadmar a réussi le pari de mélanger les genres. Dur en effet de voir en cette histoire d'arnaque au 'poisson', autre chose qu'une énorme farce conduite principalement par un Tchéky Karyo cabotinant à l'excès aux côtés d'un Dominique Pinon dans la peau d'un chien fou, d'un Michel Muller utilisé comme pion comme le Pierre Richard du Grand Blond avec une Chaussure Noire, ou encore d'une Monica Bellucci en brune sensuelle, employée d’hôtel et membre d'une petite organisation criminelle dont le but principal est donc de dérober un poisson exotique extrêmement rare à un collectionneur afin de lui revendre aussitôt pour la somme d'un million de francs (nous sommes en 1999, et l'euro ne circulera en France que deux ans plus tard). A la vérité, Comme un Poisson hors de l'Eau a bien du mal à se hisser au niveau de ses objectifs. En effet, non seulement l'humour y est relativement poussif, inefficace, et ce, malgré les louables efforts d'un casting de qualité qui n'aura eu a se mettre sous la main, que les dialogues écrits à huit mains par Philippe Haim, Michel Muller, Christophe Bergeronneau et le réalisateur lui-même, mais le suspens qui était censé accompagner ce projet un peu fou tombe complétement à plat du fait de son manque de sérieux.

Pour ce qui s'avère être jusqu'à maintenant le premier et seul long-métrage cinéma de Hervé Hadmar (le cinéaste s'est en effet tourné depuis vers la télévision), Comme un Poisson hors de l'Eau, se révèle être une grosse déception. Surtout si l'on compare le résultat au potentiel de départ. Rendez vous compte par vous-même : Tchéky Karyo dans le rôle principal et l'immense réalisateur et scénariste français Georges Lautner (auteur entre autres films du Septième Juré, Les Tontons Flingueurs, La Valise, Le Professionnel ou encore La Maison Assassinée) en conseiller technique. Peut-être Hervé Hadmar aurait-il dû d'ailleurs confier la réalisation de son œuvre à ce cinéaste de légende qui réalisa et scénarisa de nombreux et très bons longs-métrages.

Comme un Poisson hors de l'Eau est surtout très bavard et si les rares gunfights au 'silencieux' rappellent qu'en leur temps, les Bernard Blier, les Lino Ventura, les Francis Blanche et les Jean Lefebvre étaient les maîtres du jeu, ils demeurent ici, assez tristes et peu innovants dans le contexte tout de même assez particulier choisi par le réalisateur. Michel Muller continue de camper son éternel personnage de français moyen amorphe (et un brin... glauque), Dominique Pinon aurait pu être intéressant dans la peau du surexcité Melvin. Quant à Monica Bellucci (qu'il serait réducteur de n'évoquer que pour sa superbe silhouette... mais tout de même!), on a l'impression qu'elle se fait chier. N'oublions tout de même pas la présence à l'écran de l'acteur turc Mehmet Ulusoy riant à s'en arracher les amygdales mais respirant l'air afin de desceller si ses interlocuteur sont des escrocs ou pas. N'oublions pas non plus Gérard Ismaël, qui dans la peau du garde du corps du truand et collectionneur de poissons arbore toujours son très charismatique regard. A noter quelques petites apparitions dont celle de Philippe Haim, cinéaste (on lui doit notamment le navrant Les Dalton), compositeur (L'Appât, Barracuda, etc...), et ici, co-auteur du scénario, ainsi que celles de José Garcia et d'André Pousse...

mardi 6 décembre 2016

Combien tu m'aimes ? de Bertrand Blier (2005)



Combien tu m'aimes ? Combien je l'aime, ce cinéma, cet auteur, et ses interprètes. Encore et toujours, Bertrand Blier défend ce cinéma, le sien, cynique, émouvant, battant le chaud, puis le froid. S'il s'était peut-être un peu dispersé, cherchant à retrouver sa verve sans jamais véritablement y parvenir avec ses deux précédents longs-métrages (Les Acteurs, Les Côtelettes), en 2005, il revient avec une œuvre admirablement drôle, émouvante, emprunte d'une poésie qu'il sublime chaque fois par des choix musicaux délicats. Et même si l'on n'est pas friands d'opéra, le calque sonore qu'il juxtapose aux images rend ces airs formidablement beaux.
Gérard Depardieu, encore, mais se lançant dans de l'inédit avec Bernard Campan, Monica Bellucci, Edouard Baer, et même, sa compagne Farida Rahouadj, Bertrand Blier n'a rien perdu de son talent de conteur. Mieux, il semble être revenu d'un monde où les années passent et l'inspiration se meure. Un univers dont il a réussi à s'extraire pour nous offrir un spectacle presque aussi jouissif que ses plus grands films.

Combien tu m'aimes ? est typiquement le genre de film qui vous fait passer par différents états. Entre l'amertume de la solitude dont on ressent le poids durant les premières minutes, à la joie collective et communicative d'une fête dont le fond sonore étonne dans la carrière du cinéaste. Sans crier gare, voilà que l'on sourit de ses belles et grandes dents. A s'en décrocher la mâchoire. A solliciter les zygomatiques jusqu'à la douleur. Sans doute avons-nous l'air bête d'exprimer un air aussi béat, mais voilà que lâchement nous invoquons la faute à un homme, un seul : Bertrand Blier, lui-même. Ce génie du septième art, lequel a donné ses lettres de noblesse aux dialogues, comme en son temps un certain Michel Audiard.

Combien tu m'aimes ? ouvre grandes ses portes. Celles de son cœur, surtout. Celui, malade de François (Bernard Campan), qui grâce à Daniela (Monica Bellucci), et son amour pour lui, va le guérir. Découvrir de nouveaux interprètes chez Blier fait un peu le même effet à chaque fois. On se demande dans quelle mesure ils parviendront à saisir l'essence des textes de leur auteur pour nous les restituer à leur juste valeur. Et chaque fois, c'est le même constat : Bertrand Blier n'est pas qu'un dialoguiste exceptionnel. Il dirige également ses acteurs de main de maître. Son cinéma a apparemment évolué vers moins de loufoquerie et plus d'émotion, mais ne nous y trompons pas car ce coquin de Blier en a encore sous le pied. Et qui mieux que sa compagne, l'excellente Farida Rahouadj pour nous en convaincre ?

En une seule scène, nous redécouvrons ce qui nous avait manqué les quelques années précédent la sortie de Combien tu m'aimes ? en 2005. Farida Rahouadj face au couple Campan-Bellucci dissertant sur l'orgasme féminin entre deux portes. Un peu moins de trois minutes durant lesquelles Bertrand Blier nous rassure définitivement sur sa capacité à revenir au cinéma que l'on aime chez lui. Quelques scènes ainsi ponctuées d'autres beaucoup plus « symptomatiques » du « nouveau » Blier. Derrière la bouffonnerie, l'auteur des Valseuses est aussi un formidable conteur lorsqu'il s'agit de parler d'amour. Toujours et encore dans des situations inédites comme celles rencontrées dans Préparez vos Mouchoirs, Beau-Père ou Trop Belle Pour Toi. Cette fois-ci, il partage l'histoire d'un homme désespérément seul, riche à millions, qui propose à une pute de vivre avec lui moyennant finances. Toute la subtilité du jeu d'acteur étant de laisser planer un doute sur la réelle ou fausse sincérité de Daniela. Gérard Depardieu, lui, campe un individu sinistre qui, lui aussi sera guéri de ses mauvais démons. Bertrand Blier aurait pu simplement nommer son œuvre AMOUR tant on sent bien que c'est autour de ce sentiment d'affection unique que le sujet de Combien tu m'aimes ? a été développé. Encore un immense film de la part de Bertrand Blier...

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